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C’est ce qui explique aussi la décision du conseil des ministres du 18 juillet 2003 qui, en sa session ordinaire, a demandé de surseoir jusqu’à nouvel ordre à toute attribution de terrain du domaine privé immobilier de l’Etat.
Que visait cette mesure ? Le recensement, a-t-on affirmé officiellement, du patrimoine foncier de l’Etat.

Mais ce qui n’a pas été dit et qui est à l’origne de cette prise de décision, c’est le comportement déshonorant et malhonnête de certains maires. Certains ont détourné plus de 2000 lots comme si les terres du Mali étaient un héritage paternel laissé à leur dévotion. Combien sont-ils aujourd’hui en prison ? Les maires se font-ils élire pour pouvoir vendre des domaines publics immobiliers de l’Etat ? Les élus locaux ne doivent-ils pas créer d’autres sources des revenus pour le développement de leur circonscription au lieu d’axer tous leurs efforts sur le foncier ?

Mais depuis la semaine dernière, leur rêve s’est transformé en désillusion. En effet, la mesure de suspension qui devrait être levée a été ajournée par les autorités.
Selon nos informations, les autorités, par mesure de précaution, ont agi ainsi pour ne pas réveiller les vieux démons de la spéculation foncière. D’ailleurs, courroucés par cette décision, certains élus locaux ne démordent pas. Ils tiennent des rencontres secrètes et officielles avec les cadres de l’Etat pour obtenir la levée de la suspension.

Se dirige t-on vers un bras de fer entre autorités de tutelle et élus municipaux ? La réponse est négative si tant est que «la terre appartient à l’Etat» comme le stipulent les dispositions qui régissent le domaine foncier au Mali.

Nous saluons cette décision des autorités car le Mali a besoin aujourd’hui, plus que jamais, d’une nouvelle race d’élus locaux qui se soucient du bien-être des populations de leur propre «prime» de bien être.

Issiaka SIDIBÉ

9 mai 2005