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Pour ses trois années de pouvoir, ATT se dit satisfait d’avoir réussi à mettre en route le Programme multisectoriel de lutte contre le Sida (Map).

Ce programme, qui s’élève à près de 75 milliards de F CFA, permettra la disponibilité gratuite des ARV, la multiplication des centres de dépistage et de conseil dans les régions.

L’insatisfaction d’ATT vient des deux saisons hivernales qui se sont soldées par un déficit pluviométrique et les ravages des criquets sur les cultures.

L’unanimisme politique, que ATT préfère appeler « gestion consensuelle du pouvoir », n’a pas échappé au débat, surtout la critique du bilan de ces trois années de gestion du pays par certains partis qui mangeaient la soupe du consensus.

Est-ce parce que l’unanimisme est une camisole de
force ou y a-t-il des partis qui veulent quitter ce cercle ?

Selon ATT, ceux qui portent la camisole de force sont plus gênés que lui.

« J’assume mon bilan en toute responsabilité. J’ai rencontré les partis pour faire le point. Mais jusque-là, aucun d’entre eux ne m’a dit qu’il ne se reconnaît pas dans mon bilan. Je voudrais qu’il y ait une loyauté. On
est dedans on reste ou au cas échéant on sort »,
a tranché le général président.

« Remaniement de saison »

ATT ne veut pas perdre de temps avec ceux qui font double jeu. Il invite ceux qui disent être avec lui, mais qui veulent changer de fusil d’épaule parce qu’ils ont un nouvel agenda, de partir.

« Il ne faut pas attendre la fin pour partir. Celui qui décide de partir qu’il parte. J’assume le reste du bilan », clame-t-il.

En tous les cas, il promet de ne pas être ingrat vis-à-vis des partis qui l’ont accompagné jusque-là.

Pour ce qui est d’un probable remaniement ministériel, rien n’est prévu dans l’immédiat, laisse entendre le gardien de Koulouba, qui est quand même favorable à un réaménagement technique de l’attelage gouvernemental dans les prochains jours.

« Ce n’est pas un remaniement qui peut améliorer
la situation économique d’un pays »,
avant d’ajouter ironiquement « qu’il vaut mieux remanier la saison des pluies que de remanier un gouvernement».

A entendre parler le chef de l’Etat, il n’entend pas se lancer dans une aventure dont il ne maîtrise pas les paramètres.

« Je me garderai de m’engager dans un bouleversement tant que je n’ai pas la certitude de savoir qui est avec moi ou qui est sorti du consensus », précise-t-il, avant d’indiquer que pour aller loin il faut qu’il ait toutes les cartes
en main.

Abdrahamane Dicko

09 juin 2005