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C’est le 14 mars prochain que la Cour pénale internationale (CPI) rendra son jugement dans le procès intenté contre Thomas Lubanga Dyilo. Thomas Lubanga Dy lo, pour ceux qui ne le connaissent pas, est un ancien chef de milices en République Démocratique du Congo (RDC). Fondateur et dirigeant présumé de l’Union des Patriotes Congolais (UPC) et ex-Commandant des Forces Patriotiques pour la Libération du Congo (FPLC) il est poursuivi pour «crimes de guerre» pour avoir enrôlé et conscrit, selon l’acte d’accusation, des enfants de moins de 15 ans, aux fins de les faire participer activement à la guerre civile en l’Ituri, une région du Nord-est de la RDC, entre septembre 2002 et août 2003.

Son procès a été le tout premier à s’ouvrir devant la CPI le 25 janvier 2009. Le réquisitoire et les plaidoieries ont été prononcés les 25 et 26 août 2011 et le verdict tombera le 14 de ce mois. Ce sera le premier du genre de la CPI depuis sa création en 2003.

Ce procès mérite toute notre attention au moment où le gouvernement du Mali s’apprête, assure-t-on de bonnes sources, à saisir la juridiction internationale basée à la Haye (Pays-Bas) pour l’ouverture d’une enquête complémentaire et, éventuellement, d’un procès pour «crimes de guerre» et «crimes contre l’humanité» contre des têtes d’affiche du soi-disant « Mouvement national pour la libération de l’Azawad » (MNLA) qui a revendiqué les attaques meurtrières et dévastatrices contre des localités du Nord Mali. Lesquelles ont occasionné des actes d’atrocité contre des militaires et civils, des pillages de biens publics et privés et un exode massif des populations vers les pays voisins, selon un premier rapport établi par une commission nationale d’enquêtes.

Au nombre de ces têtes d’affiche figurent le Secrétaire général du MNLA Bilal Ag Chérif et son chargé des relations extérieures et porte-parole Hama Ag Sid’Ahmed.

Des gens qui vivent en toute impunité et en toute sécurité entre Alger et Nouakchott pendant qu’ils font massacrer des centaines de personnes innocentes à Aguel Hoc, autour de Kidal et à Tessalit.

En même temps qu’il se prépare à actionner le levier de la CPI, créée spécialement par les Nations Unies pour mettre à l’abri, à défaut débarrasser la planète des guerres civiles, ethniques, régionalistes et autres et leurs cohortes d’assassinats à grande échelle, de destructions massives et de déplacement des populations, le gouvernement malien aura à cœur de maintenir la pression militaire sur les bandes armées à l’origine de ces actions criminelles et déstabilisatrices. C’est dans cette double démarche qu’il pourra faire retrouver au nord Mali la paix, la stabilité, la sécurité et pourquoi pas la joie de vivre qui l’ont marqué pendant des millénaires.

Saouti Labass HAIDARA

07 Mars 2012