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Le vendredi 3 octobre 2008 restera une date triste dans l’histoire du sport malien. En effet, en début d’après-midi de ce jour, on a appris le décès de Mme Maïga Aminata Fofana. Ancienne gloire du basket-ball malien et agent à la Direction Nationale des Sports et de l’Education physique, elle était aussi la mère à Hamchétou Maïga, la brave capitaine des Aigles qui a conduit ses coéquipières au sacre continental à Dakar.

Joviale, disponible et toujours courtoise, Mme Maïga Aminata Fofana dite la «Panthère» ne vivait que de sport. Après une brillante carrière d’athlète et de basketteuse, elle a loyalement et consciencieusement servi à la Direction Nationale des Sports et de l’Education physique avant de s’éteindre le vendredi 3 octobre 2008 en France où elle était en traitement. Le mal qui la rongeait depuis longtemps a eu raison de sa bravoure et de sa farouche volonté de ne jamais abdiquer devant l’adversité.

Surnommée la «Panthère» à cause de ses immenses qualités de soup-lesse alors qu’elle pratiquait saut en hauteur, Aminata Fofana était un exemple de modestie et d’humilité. La fille de Moctar Chérif et de Salimata Doumbia tenait à res-ter dans l’ombre afin de tenir efficacement et discrètement sa fonction d’instructrice de jeunesse.

Mais, avec la brillanté carrière qu’elle a menée au Djoliba et avec l’Equipe nationale, elle pouvait rester dans l’ombre. Surtout que son nom et son image sont désormais indissociables des performances honorables de sa fille Hamchétou Maïga. Une joueuse internationale et capitaine valeureuse qui, avec ses coéquipières, a offert au Mali le sacre continental au 23è Championnat d’Afrique de basket de Dakar (Sénégal, septembre 2007).

C’est pourquoi la réussite sportive de Hamchétou dite Tanti ne surprend pas les observateurs. Elle est la digne la fille de sa mère. Une mère qui était fière que ses filleules achèvent avec brio leur œuvre. Née en 1955 à Bamako, Aminata Fofana, devenue épouse Maïga (Boubacar Sékou) en décembre 1977 a eu la chance d’avoir un garçon et 3 filles, dont la plus célèbre est sans nul doute Hamchétou Maïga. A ses enfants, tous de grands sportifs, elle a inculqué la passion du sport et la volonté de se battre pour réaliser ses ambitions.

«La Panthère… Rouge» !

Aminata Fofana a débuté sa brillante carrière sportive par l’athlétisme où elle était vice-championne du Mali derrière Adiara Diarra de Sikasso. Tout la prédestinait alors à une riche carrière dans cette discipline. Mais, la «Panta» s’est vite éprise du basket, une discipline qui était mieux encadrée et plus populaire à l’époque. C’est en 1964 qu’elle a commencé à jouer avec l’équipe scolaire de Bougouni avant d’être sélectionnée avec l’équipe régionale de Sikasso. Elle est ensuite contactée par le Djoliba dont les dirigeants avaient eu écho de ses prouesses.

Grande admiratrice des Rouges, Ami s’est tout de suite sentie plus à l’aise au sein de joueuses pétries de talent. Elle a figuré parmi les cinq majeures durant toute sa carrière au Djoliba. A l’époque le Djoliba dames avait la grande suprématie avec une génération d’exception comprenant les Salamatou Maïga (l’amie intime de la défunte et marraine de Hamchétou), Penda Ndiaye, Adiara Diarra, Adiza Maïga, Lala Diakité, Ténin Doumbia, Bébé Diallo, les soeurs Koné…

Il était difficile de désigner une individualité émergente. Mais, la «Panthère» émergeaient nettement du lot grâce à ses qualités. Selon sa coéquipière Salamatou Maïga dite «Bébé», elle justifiait son surnom de «Panthère» en bondissant sur toutes les balles. L’interception était l’une de ses forces principales. Puis elle jouait toujours aussi engagée que déterminée. Elle n’oublie jamais la défaite concédée 61/62 face au Réal dames en finale de la 1ère Coupe du Mali.

Emile Fofana «Zito» ancien manager de l’équipe nationale (et aujourd’hui du Djoliba) pense que la Panta est devenue grande joueuse dans les années 1970, en alliant la technique à la vitesse, à la vivacité… C’est en 1978, que Aminata Fofana a mis fin à sa carrière pour se consacrer à son foyer, après son mariage. Mais une année plus tard, le Djoliba rencontrait l’ASC BOPP de Dakar et avait fait appel aux services de la «Panthère». Et sa carrière n’est pas aller au-delà de cet ultime service rendu à son club de tous les temps.

Joueuse d’exception dotée d’un calme olympien, Aminata Fofana a tiré sa révérence laissant orphelins non seulement ses enfants, mais la famille du basket voire du sport malien. Dors en paix, Panthère, car tu as bien rempli ton devoir à l’égard de ta famille et de ta patrie !

Moussa Bolly, Chargé de Communication au Ministère de la Jeunesse et des Sports

08 Octobre 2008