« Les renforts sont arrivés sur place aujourd’hui« , a déclaré sans plus de précisions un responsable du ministère sous couvert de l’anonymat.
La même source avait annoncé dimanche qu' »un nouveau renfort de troupes a quitté Gao et Téssalit (nord) pour boucler le secteur de Tinzaouatène », à la frontière algérienne, sans toutefois dévoiler le nombre de soldats envoyés sur place.
De leur côté, des notables touareg de la région de Kidal (nord) partis pour une mission d’apaisement auprès d’Ag Bahanga à Tinzaouatène (2.000 km au nord-est de Bamako), n’avaient toujours pas rencontré le chef rebelle lundi après-midi.
« Nous sommes toujours à Tinzaouatène, nous n’avons pas rencontré Ibrahim Ag Bahanga mais nous avons bon espoir« , a déclaré à l’AFP Al Ghabas Ag Intalla, député et fils du chef d’une tribu touareg qui fait partie de la délégation partie le 15 septembre.
Sur le terrain, « la situation est calme aujourd’hui (lundi) », a-t-il encore indiqué.
Plusieurs sources locales contactées par l’AFP ont confirmé cette information, au lendemain de l’embuscade tendue à des militaires par des bandits armés appartenant au groupe de Ag Bahanga dans les environs de Tinzaouatène, selon le ministère.
Un bilan de l’attaque publié dimanche soir par le ministère faisait état de sept « bandits » tués, plusieurs blessés et d’un soldat mort.
Il s’agit des premières victimes d’affrontements entre l’armée malienne et les hommes d’Ag Bahanga depuis l’enlèvement fin août d’une cinquantaine de personnes par ce rebelle touareg.
Environ 20 otages ont depuis officiellement recouvré la liberté. Quelque 30 personnes, selon l’armée, « au moins 35 » selon leurs ravisseurs, demeureraient détenues.
M. Ag Bahanga, qui n’a formulé aucune revendication après les enlèvements, a été accusé le 1er septembre par le gouvernement malien de vouloir prendre le contrôle du poste frontière de Tinzaouatène pour se livrer notamment au trafic de drogue.
Les hommes d’Ag Bahanga avaient attaqué le 14 septembre des positions de l’armée malienne autour de Tinzaouatène, avant d’être repoussés, rompant ainsi une trêve avec Bamako annoncée le 31 août dans le cadre d’une médiation menée après les enlèvements par Iyad Ag Ghaly, chef du mouvement officiel de l’ex-rébellion touareg.
Cette offensive a été fermement dénoncée lundi par la France, ainsi que « les autres actes hostiles dans la région » lancés par des groupes armés, selon la porte-parole du ministère français des Affaires étrangères, Pascale Andréani.
La France « réaffirme son appui aux efforts déployés par le gouvernement malien pour sauvegarder la paix », a-t-elle ajouté, rappelant que Paris, l’un des premiers partenaires du Mali, consacrait « une partie de son aide aux régions du nord de ce pays ».
Les troupes de Ag Bahanga avaient rompu une première fois la trêve le 12 septembre, en tirant sur un avion militaire américain venu ravitailler l’armée régulière.
Ag Bahanga avait déjà attaqué le 11 mai un poste de sécurité de Tinzaouatène, faisant 10 morts, alors qu’en juillet 2006, le mouvement officiel des rebelles touareg s’était engagé à rendre les armes par la signature d’accords de paix.
Fin août, 16 civils avaient été tués dans la même zone lorsque les véhicules qui les transportaient ont sauté sur des mines posées selon le gouvernement par les hommes de Ag Bahanga.
BAMAKO (AFP) – lundi 17 septembre 2007 – 18h18