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Le Soudan d’antan…

Selon des dires, l’architecture soudanaise est un terme ou une appellation qui a été crée vers le début du 19ème siècle. Ce, pour désigner un courant architectural propre à une région de l’Afrique occidentale, qui, autrefois portait le nom de Soudan. La région en question, très vaste alors, s’étendait sur les territoires actuels du Burkina Faso, du nord de la Côte d’Ivoire, du Ghana, de la Mauritanie et du Mali.

Son architecture…

De forme contrastant avec celles répétitives et monotones de l’habitat villageois de la région, l’architecture soudanaise est une manière de construction monumentale et urbaine. Elle s’est développée au 13ème siècle, sous les grands empires africains du Mali : Songhay, etc.

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Routes commerciales…

Les routes commerciales entre l’Afrique noire et le monde Arabe de la Méditerranée disposaient d’importantes richesses : or, sel, cola et autres. Celles-ci ont permis aux villes soudanaises de connaître un essor et de se développer à une vitesse considérable.
Des routes importantes, nous vous citerons entres autres, celles menant à Toubouctou, la ville aux 333 Saints, et à Djenné, seule ville malienne disposant d’une seule et unique Mosquée, qui est mondialement célèbre.
Influences et valeurs architecturales musulmanes du Maghreb, aujourd’hui perceptibles dans l’architecture soudanaise, sont également arrivées avec ces routes.
Ainsi, converties à l’islam venant du nord du Sahara, plusieurs villes soudanaises se sont développées comme centre de savoir. Le commerce inter-régional aura aussi été d’une grande importance dans le développement des villes du Soudan.

De l’origine et de l’architecture soudanaise…

Ce serait le Roi de l’empire du Mali, Kankou Moussa 1er, de retour d’un voyage de la Mecque en 1324, qui aurait amené l’architecte andalou es Saheli. Celui-ci construisit à Gao et à Tombouctou les premières mosquées en banco. Et depuis, leur modèle prit le nom de style soudanais. Dans les villes, les marchands avaient leurs propres quartiers, dont les bâtiments, se distinguaient de par leurs dimensions et la décoration de leurs façades.
Les villes étaient construites et entretenues régulièrement par des maçons non professionnels. Ceux-ci, très souvent érigés et organisés en corporation, étaient des gens de castes. La main d’œuvre était effectuée par les esclaves. Un exemple des maçons organisés en corporation est les  » bareyton  » de Djenné.

Types de façade…

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Dans la construction soudanaise, il existe deux types de façades courantes: une toucouleur et une marocaine.
Chaque façade a un visage spécifique. Mais quelque soit le type de façade, il existe une décoration ou un motif en relief comme des pilastres, des caissons, des bas-reliefs, des niches et plus récemment des arcs en ogives et des arcades. Souvent les façades présentent des niches profondes et sont coiffées d’une crénelure typique.
Très généralement la potiche, élément décoratif de la façade signale l’emplacement de la porte d’entrée.
Grâce au banco, l’architecture soudanaise est une architecture organique et plastique, flexible et dynamique, vitale et sculpturale. Elle donne la possibilité d’un modelage libre et expressif, reflétant culture, religion et richesse des habitants.

(à suivre)

14/04/2004

Cheich Abd El Kader, architecte
-abdelkader@afribone.net.ml