L’organisation au Mali du 23è Sommet Afrique-France vient de confirmer cette vérité à la grande satisfaction de tous les Maliens. Nous le disions à la veille du sommet, sa réussite est à l’actif des plus hautes autorités du pays, du comité national d’organisation, mais aussi conforte tous les patriotes du Mali.
Il y avait, en effet, des inquiétudes par rapport à la bonne organisation de cette grande rencontre d’envergure internationale. Elles se fondaient sur plusieurs facteurs, notamment le rythme du comité national d’Organisation dans la construction et la mise en état des infrastructures d’accueil jugée timide deux semaines à dix jours avant le jour J, les aspects relatifs l’insalubrité et à l’insécurité.
Mais la promptitude et l’engagement du Comité national d’Organisation ont permis de dissiper ces inquiétudes, disons à la grande surprise des incrédules. Le Mali d’ATT n’a pas fait exception à la tradition de l’hospitalité malienne qui fait bonne recette à travers le monde, le diatiguiya qui caractérise notre peuple et qui émerveille tant les autres.
LES BONNES NOTES DU SOMMET
Déjà à l’occasion de la cérémonie d’ouverture du sommet, tous les intervenants, notamment les présidents Bongo et Chirac ont témoigné de l’excellence de la qualité de l’accueil par les hôtes du Mali. A aucun niveau, il n’a pas été donné de constater que les hôtes du Mali se sont plaints de quoi que ce soit.
C’est de là qu’on dit que le sommet a été un succès. Par ailleurs, malgré le grand nombre d’invités, les dispositions prises pour réguler la circulation routière ont peu dérangé les usagers habituels des artères principales du District de Bamako.
Aussi, le sommet s’est déroulé dans une atmosphère bien sécurisée, dénudée de tout cafouillage contrairement aux inquiétudes des pessimistes. Au-delà de ces aspects, c’est le déroulement du sommet sans confusion qui attire l’admiration pour le Comité national d’organisation du sommet. On n’a enregistré aucune cacophonie tant dans la retransmission de l’événement que dans la coordination des débats.
La jeunesse était effectivement à l’honneur au cours de ce sommet dont le thème choisi est : La jeunesse, sa vitalité, sa créativité, ses aspirations”. Le 23è sommet des chefs d’Etat d’Afrique et de France, on peut l’affirmer, a été l’opportunité de poser un diagnostic sans complaisance des problèmes de la jeunesse africaine qui a encore du mal dans plusieurs pays à s’affirmer à hauteur de souhait, mais surtout à s’intégrer harmonieusement dans les structures socioprofessionnelles.
Cela représente un déficit criard pour nos pays en développement majoritairement constitués de jeunes sur lesquels repose l’avenir, les perspectives du développement socio-économique. Le sommet de Bamako a, de ce point de vue, posé des jalons importants d’une meilleure prise en compte des préoccupations de la jeunesse africaine.
QUELLES RELATIONS AVEC LA JEUNESSE
Par rapport à cet aspect spécifique, le doyen des chefs d’Etat El Hadj Omar Bongo Ondimba a tenu un langage de vérité. Tout en reconnaissant qu’il existe d’énormes difficultés pour les jeunes d’Afrique de s’épanouir, le président Bongo a précisé que les jeunes doivent comprendre que les anciens sont passés par là.
Cependant il a précisé que dans son pays, les dispositions ont été prises pour l’encadrement des jeunes jusqu’à l’insertion professionnelle. Ce qui est clair, c’est que ce n’est pas le cas dans tous les pays africains à un moment où le chômage est le lot quotidien.
Les chefs d’Etat ont, en tout cas, pris bonne note des doléances des jeunes. Il ne reste plus qu’à attendre pour voir comment dans des pays n’ayant pas les mêmes réalités, les mêmes ressources et potentialités économiques ils s’y prendront pour diligenter les doléances de la jeunesse africaine.
Moussa SOW
06 décembre 2005.