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L’étape la plus difficile est la gestion post-électorale. Le Front pour la démocratie et la république (FDR) qui conteste la victoire du président ATT à l’élection du 29 avril 2007, doit se trouver dans un dilemme cornélien. Le verdict de la Cour constitutionnelle déterminera son devenir.

En attendant que les 9 sages de la Cour constitutionnelle ne se prononcent sur les résultats provisoires de l’élection présidentielle du 29 avril dernier, qui a vu la victoire litigieuse du président sortant appuyé par l’Alliance pour la démocratie et le progrès (ADP) et le Mouvement citoyen, l’opinion générale est inclinée à penser que le Front pour la démocratie et la République (FDR) a perdu la bataille.

Dans une telle situation, une bonne réflexion s’impose aux membres de ce regroupement. A notre humble avis, quel que soit le verdict des 9 sages au marché Dibidani, ils doivent faire tout pour ne pas tomber dans des décisions émotionnelles. Une telle démarche serait suicidaire et par ricochet pour la démocratie malienne.

Ils doivent mûrement réfléchir pour donner une suite logique à leur action politique. A cet effet, les membres du FDR doivent-ils continuer à contester l’élection présidentielle au cas où la Cour constitutionnelle confirmera la victoire du président sortant ? Ou doivent-ils s’atteler à préparer les élections législatives ? A n’en pas douter, la 1re hypothèse serait déraisonnable d’autant que nous sommes dans un Etat de droit.

Une fois la question litigieuse tranchée par la Cour constitutionnelle, le FDR n’aura d’autre choix que de se soumettre au verdict surtout que la communauté internationale, dans sa grande majorité, a reconnu le bon déroulement du scrutin, mais qui ne doit pas légitimer les résultats. Ensuite la grande majorité de nos concitoyens tout comme le FDR, sont opposés à la violence. C’est compte tenu de ces paramètres que la 2e solution à savoir la préparation active des législatives, semble la plus salutaire.


Contraindre ATT à la cohabitation

S’il arrive lors de cette compétition que le FDR obtienne la majorité absolue à l’Assemblée nationale, il pourra former un gouvernement FDR et contraindre l’actuel président à la cohabitation comme en France en 1997 entre la Droite de Jacques Chirac et la Gauche de Lionel Jospin.

Cette arme parait la plus efficace puisqu’un président qui n’est pas majoritaire à l’Assemblée nationale ne dispose d’aucun moyen pour imposer sa vision politique. C’est le seul meilleur moyen pour réduire ATT au silence et les initiateurs du Front bénéficieront plus de crédibilité auprès de l’opinion publique qui donnera dans ce cas un sens positif à sa lutte.

Mieux, une cohabitation serait la plus belle manière de donner une belle gifle à la coalition de circonstance de l’ADP. Le FDR a son salut dans cette option et toute autre solution, dont un boycott les législatives serait irréfléchie. Les leaders du FDR ont, il faut le souligner, écarter toute velléité de boycotter les élections qu’elles soient présidentielle, législatives ou municipales.

Un célèbre politicien ne disait-il pas « qu’il vaut mieux boycotter une élection présidentielle que législative ». Le FDR doit comprendre sa défaite à l’élection présidentielle du 29 avril dernier comme un ajournement.

Mohamed Daou

10 mai 2007.