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Selon le président de l’Association des Promoteurs Immobiliers du Mali, Moussa Coulibaly, l’étude du projet de ces 3 000 logements devrait être bouclée vers décembre 2005, le début des travaux étant prévu pour 2006. Ces maisons seront composées de 1 500 logements sociaux, 1 000 logements économiques, 300 logements moyen standing et 200 logements standing.

Le programme de ces 3 000 logements est conçu selon le concept « ville nouvelle » avec ce que tout ce que cela implique comme équipements collectifs : centre de santé, équipements marchands, garderie d’enfants, école fondamentale, lycée classique, école technique et professionnelle, plateau sportif, centre administratif…

A côté de ces équipements collectifs, en commun accord avec les autorités compétentes, il est également envisagé de créer un centre d’activités pour retenir 40% de la population active. Il s’agit, entre autres, des confections de chemises, des ateliers de menuiserie métallique moderne, à l’image de Métal Soudan…. En matière de viabilisation, en plus des commodités classiques, un système égout fera son apparition, avec à la clé, le recyclage des eaux usées en vue de l’arrosage des jardins et parcs.

Les 3 000 logements coûteront seulement entre 8 et 12 millions de FCFA l’unité, alors que de façon classique, ils reviennent à 15-18 millions de FCFA. C’est la nouvelle stratégie impliquant une synergie entre tous les acteurs de la promotion immobilière qui est à la base de la réduction des coûts. Pour la petite histoire, c’est l’ensemble des membres de l’APIM qui vont exécuter, de façon collégiale, ledit programme.

Ces sociétés sont au nombre de 27. « Si nous amenons, par exemple, d’un seul coup 3 000 nouveaux clients à EDM SA, celle-ci se verra bien obligée de procéder aux travaux d’extension de son réseau électrique. Ce qui est de nature à alléger les charges des promoteurs immobiliers et de réduire sensiblement le coût d’acquisition d’une maison » de confier le président de l’Association des Promoteurs Immobiliers du Mali.

Un autre facteur de taille qui intervient dans la réduction des coûts est l’utilisation des matériaux locaux en l’occurrence, la brique « H » inventée par l’ingénieur-urbaniste malien, Gaoussou Traoré. Les briques, obtenues à partir de ce procédé qui est déjà homologué par l’Organisation Mondiale de la Propriété Intellectuelle, sont faites de blocs de ciment creux remplis de terre n’utilisant que peu de ciment.

Elles permettent de réduire les coûts des maisons de 40 à 50%. Les maisons faites avec ces briques « H » se moquent des fissures, une plaie de l’immobilier au Mali et, cerise sur le gâteau, ces maisons offrent, des propriétés isothermiques incomparables.

Pour prendre le taureau de l’immobilier par les cornes, les promoteurs du secteur ont rencontré en décembre dernier les institutions et les autorités françaises pour voir par quelles voies et moyens celles-ci peuvent être impliquées dans le financement de l’habitat au Mali. Il est sorti de cette rencontre la mise en place d’un fonds de garantie avec les capitaux français et maliens et l’implication de la BCEAO et d’autres institutions financières de la sous-région, telles la Boad et la Bad.

Ce fonds sera appelé à garantir les emprunts inter-bancaires des institutions financières françaises vers les institutions financières maliennes. Dans sa stratégie globale, l’APIM entend promouvoir aussi l’épargne qui génère des ressources longues dont l’immobilier a besoin et qui limitent les risques des emprunteurs vis-à-vis de la banque.

Les Maliens sont donc priés d’épargner s’ils veulent avoir accès à un logement décent. Toutes les banques de la place sont aussi appelées à s’impliquer en prenant annuellement des quotas. Seule et en l’absence de ressources longues, la Banque de l’Habitat du Mali va tout droit au-devant d’un risque d’étouffement, comme c’est, hélas, le cas maintenant.

La promotion immobilière est confrontée à deux principaux handicaps que sont les coûts élevés de réalisation des maisons et l’absence totale de politique de financement.

Si la brique « H » apparaît comme une solution providentielle pour réduire les coûts, sur le plan financier, l’Etat est en train de mener une étude sur le refinancement de l’habitat au Mali, via le Cabinet Bac+, dont les conclusions, qui seront disponibles le 30 avril prochain, proposeront des solutions adéquates et adaptées au contexte malien. Des solutions à même d’éviter les erreurs du passé.

Yaya SIDIBE – 7 Mars 2005