EXODE
Bamako, un piège pour les ruraux
Pour beaucoup de gens qui vivent dans les villages, Bamako c’est le rêve, l’eldorado. On va à Bamako pour faire fortune, pensent-ils. Arrivés à Bamako, beaucoup se rendent compte très vite que leur rêve n’est qu’illusion ; qu’il est aussi difficile de vivre à Bamako qu’au village. Dans une ville comme Bamako, tout se paye et tout s’achète.
On est obligé à se battre, comme dans une jungle, pour survivre. Ceux qui ne peuvent suivre le rythme infernal de cette vie quotienne, se laissent emporter par la délinquance et deviennent, voleur, drogué, bandit de grand chemin etc. Ceux qui ont réussi à garder un grain de lucidité, retournent chez eux au village. Leur récit, leur mésenventure réussit-elle à convaincre leurs frères à rester sur place au village ? En tout cas, chaque jour que Dieu fait, ils arrivent de partout à Bamako. D’autres candidats pour le piège de Bamako. Mais au fait, le mirage de Paris-Paname ou de Zoto n’est-il pas pour les Maliens le même que représente Bamako pour nos ruraux.
ENFANT DE LA RUE
Un phénomène grandissant à Bamako
Il n’est pourtant pas caché. On le vit et le voit au quotidien. Ce sont nos enfants, nos frères et soeurs qu’on voit chaque jour dans les rues. Combattons-nous ce phénomène ? Et de quelle manière ? On a parfois l’impression que le nombre d’enfants dans la rue augmente au jour le jour. Que font ces associations et fondations qui reçoivent des fonds au nom de ces enfants ? Que font les parents, frères et soeurs de ces enfants ? Le phénomène est-il devenu simplement un canal pour draîner les fonds de certains bailleurs occidentaux ? En tout cas, ce qu’on voit et perçoit dans les rues de Bamako nous interpelle tous et pose la problématique de l’engorgement de la capitale malienne.
CÉLÉBRER LA FEMME
Quelle femme ?
Les journées internationales dédiées à la femme sont une occasion pour les femmes citadines de faire étalage de leur beauté comme s’il s’agissait pour le monde entier d’admirer à cette occasion la beauté féminine. Sans se tromper de débat, ces journées doivent être l’occasion pour les femmesde poser la vraie question du rôle qu’elles jouent et qu’elles peuvent jouer dans une société en pleine mutation, et d’y trouver réponse. Malheureusement, comme on le constate à chaque fois, les vrais débats laissent place au folklore et pendant ce temps, la femme rurale, celle qui a normalement plus de droits à réclamer, ploie sous son fardeau qu’elle traîne en silence et au quotidien. Soumission consentie ou fausse suprématie imposée dans une jungle phallocrate ? Triste, hein ?
Aimé RODRIGUE
11 Mars 2005