» Le Mali en passe de devenir une plaque tournante du trafic de drogue « , Maharafa Traoré dixit
C’est dans le contexte actuel des prises d’otages, par des narco-trafiquants, dans la bande du Sahel que le Gouvernement du Mali vient de procéder au lancement du Programme intégré de lutte contre le trafic de drogue et le crime organisé. Au cours de cette cérémonie tenue hier 18 février à l’Hôtel de l’Amitié, en présence du Directeur exécutif de l’Office des Nations Unies contre la Drogue et le Crime (ONUDC), de plusieurs membres du Gouvernement et de plusieurs personnalités, le ministre de la Justice Maharafa Traoré a déploré le fait que le Mali tend à ressembler à la …Colombie. L’ombre de ‘Air Cocaïne » de Tarkint (région de Gao) a plané sur la rencontre.
C‘est l’ambassadrice du Royaume du Danemark, un pays partenaire de ce programme, qui a véritablement mis le pied dans le plat. Mme Tine Anbaek a, dans son intervention, rappelé que la récente actualité d’un bœing retrouvé calciné dans la région de Gao, rappelle l’urgence de » retrousser les manches pour faire face la criminalité transfrontalière, au trafic de drogues… « . Pour la diplomate danoise, la tâche n’est pas facile, mais il faut s’y engager totalement, dans le but de » démanteler les réseaux criminels et punir les coupables ».
Le ministre de la Justice, Garde des Sceaux, Maharafa Traoré a déclaré que, conscient du développement croissant et multiforme de la criminalité au Mali et dans notre sous-région, le président de la République, Amadou Toumani Touré, a inscrit en priorité dans son projet de Développement Economique et Social (PDES), la question de la sécurité dans notre pays, partant dans toute la bande du Sahel.
Le Mali, a-t-il poursuivi, a initié d’’importantes réformes tant sur le plan institutionnel, que normatif pour créer les meilleures conditions possibles permettant l’exécution correcte des activités du Programme. Et Maharafa Traoré de s’interroger s’il est besoin de revenir sur les enjeux de la problématique de la lutte contre l’insécurité et la criminalité organisée au Mali.
» Pays très vaste avec plus de sept mille kilomètres de frontière et placée au centre de la bande sahélo saharienne, notre pays est en passe de devenir une plaque tournante du trafic de drogue et le théâtre de bien d’autres activités illicites. Cette situation est favorisée par la porosité de nos frontières, l’insuffisance de moyens logistiques et de coordination « , a-t-il déclaré.
Pour le Directeur exécutif de l’ONUDC, Antonio Maria Costa, depuis plusieurs années, le Conseil de Sécurité des Nations Unies n’a cessé de souligner le danger que constitue la drogue et son trafic pour l’humanité.
De même qu’il n’a cessé de dénoncer la criminalité organisée surtout dans la zone ouest africaine. Il s’est félicité de la mise en place au Mali des structures de répression des crimes tels les Pôles économiques, les Brigades de lutte contre les stupéfiants, etc.
D’autres intervenants, l’ambassadeur d’Autriche, le Chargé d’affaires du Grand Duché du Luxembourg ont souligné la nécessité de doper les efforts contre le crime organisé dans nos pays.
Rappelons que la première phase du Programme national intégré de lutte contre le trafic illicite de drogue et la criminalité organisée, qui vient d’être lancé, s’étend sur trois ans avec un coût de 3 millions de dollars. Ce Programme, piloté par le Gouvernement à travers le ministère de la Justice, est appuyé par le Danemark, le Luxembourg, l’Autriche et l’Italie travers l’ONUDC.
Bruno SEGBEDJI
19 Février 2010.