Le président de la République, Amadou Toumani Touré, a administré la première dose de vaccin au premier enfant en âge de recevoir cette dose. C’était lors du lancement, le samedi 6 mars, des journées synchronisées de vaccination contre la poliomyélite dans la Commune rurale de Moribabougou. En lançant ces journées, il a indiqué que leur réussite dépend forcément de la mobilisation sans faille de tous les acteurs et surtout du corps socio-sanitaire à travers le Mali.
Au cours de cette campagne synchronisées, plus de 85 millions d’enfants de moins de cinq ans seront vaccinés contre la poliomyélite dans 19 pays d’Afrique de l’ouest dont le Mali et du centre pour mettre un coup d’arrêt à une épidémie qui n’a que trop duré.
L’objectif de cette campagne synchronisée transfrontalières est de toucher chaque enfant des zones rurales les plus reculées aux zones urbaines les plus peuplées.
Pour assurer une parfaite couverture nationale de la vaccination, des équipes mobiles sont mobilisées pour faire du porte à porte, et administrer des gouttes de vaccin aux enfants. Cette campagne qui vient d’être lancée à Moribabougou, a enregistré la présence, outre du Président de la République, Amadou Toumani Touré, de plusieurs membres du gouvernement, du Directeur de l’OMS Afrique, Dr Luis Gomes Sambo, de la Représentante de l’OMS au Mali, Dr Fatoumata Binta T. Diallo, du Vice-président de la Commission Africaine de Polio et représentant du rotary International, Asko R Mirchandani et du Gouverneur de la Région de Koulikoro, Soungalo Bouaré.
Vice-président de la Commission Africaine de polio, Asko R Mirchandani a rappelé qu’en 1985, le projet Polio plus du Rotary est né et le Mali était parmi les premiers récipiendaires du vaccin contre la polio. » Depuis la quote part du Rotary pour le Mali dépasse 2 milliards de F CFA pour l’éradication de la polio, financée par l’entremise de l’OMS et de l’UNICEF « a-t-il déclaré.
Pour Luis Gomez Sambo la présence d’ATT «témoigne de l’intérêt sans cesse renouvelé que vous accordez à la santé des populations africaines en général et maliennes en particulier notamment dans la lutte contre les épidémies et particulièrement dans l’éradication du vers de Guinée et de la poliomyélite».
« Le succès du programme d’éradication de la poliomyélite au Mali porte votre empreinte personnelle. Votre leadership dans ce domaine nous fascine et est devenu, à nos yeux, un modèle. L’appel vibrant que vous avez lancé auprès de vos pairs, lors du récent sommet de l’UEMOA tenu à Bamako est, parmi tant d’autres faits concrets, à votre actif, une illustration élogieuse de votre détermination dans le combat noble pour une Afrique libérée de la polio-myélite «
Garantir la qualité et le succès des opérations sur le terrain
Selon Dr Gomez pour garantir la qualité et le succès des opérations sur le terrain, il est nécessaire de combiner les facteurs clés, à savoir le leadership, la mobilisation et la participation massive des populations, des chefs coutumiers, des chefs religieux, des communicateurs modernes et traditionnels ainsi que de tous les leaders d’opinion sans oublier les autorités administratives locales.
Dans ce domaine, dira t-il, le Mali s’est particulièrement illustré. En effet, les activités de riposte organisées au Mali suite à la réimportation de cas de polio survenue en 2008, ont empêché l’extension de l’épidémie dans les autres régions du pays. A ses dires l’Afrique n’a jamais été aussi proche de l’éradication de la polio que maintenant.
L’orateur de signaler que la région africaine a enregistré, en 2009, une réduction de 25% du nombre total de cas de polio par rapport au chiffre de 2008 et plus de 50% de réduction des cas au Nigeria, le seul pays endémique en Afrique. » Cependant, force est de rappeler que l’immunité collective des populations cibles reste encore faible. La poursuite des campagnes périodiques de vaccination s’avère donc nécessaire pendant quelques années afin de protéger les pays contre de nouvelles importations de cas de poliovirus sauvage « a-t-il noté.
Il a lancé un appel vibrant à tous les pays impliqués à savoir le Bénin, le Burkina Faso, le Cap Vert, la Côte d’Ivoire, la Gambie, le Ghana, la Guinée, la Guinée Bissau, le Liberia, le Mali, la Mauritanie, le Niger, le Nigeria, le Sénégal, la Sierra-Leone et le Togo, le Cameroun, la Centrafrique et le Tchad à s’investir pour que les campagnes de vaccination synchronisées soient de qualité exceptionnelle de sorte que tous les enfants âgés de moins de 5 ans soient vaccinés.
Plus de 4 millions d’enfants recevront les doses de vaccins
Pour le ministre de la Santé, Oumar Ibrahima Touré, la présente campagne vise la vaccination de plus de 4 millions d’enfants maliens de moins de 5 ans, même ceux déjà vaccinés. Et la stratégie adoptée est le porte-à-porte sur toute l’étendue du territoire national.
Pour ce faire, indiquera t-il, 6,820 millions de doses de vaccin ont été positionnées, 20 482 vaccinateurs de 2 424 superviseurs ont été déployés ainsi que des consultations nationaux et internationaux. » Pour ce premier passage, l’État et ses partenaires ont mobilisé environ 1,300 milliard de F CFA, essentiellement destiné à l’acquisition des vaccins et aux coûts opérationnels « a souligné le ministre.
Il a rappelé que l’obtention par le Mali du certificat de pays libéré du poliovirus sauvage autochtone en octobre 2008, à Windhoek en Namibie, illustre la performance de notre pays dans la mise en œuvre de l’initiative mondiale. Toutefois, le ministre Touré a été clair dans ses propos. Selon lui, le maintien de ce statut de pays libéré constitue un véritable challenge. Surtout que la polio demeure une maladie invalidante, dont l’éradication nécessite l’implication de tous.
En outre, il a affirmé que la notification récente des cas de poliovirus sauvage importés dans les pays libérés de notre sous-région africaine est un nouveau défi qu’il faut relever pour atteindre l’éradication totale de la polio. En lançant ces journées, le chef de l’État a mis l’accent sur l’obligation de résultats pour tous les acteurs impliqués.
Il a indiqué que la réussite de ces journées dépend forcément de la mobilisation sans faille de tout le corps socio-sanitaire à travers le Mali. Le Président ATT a lancé un appel pressant à ses pairs pour faire de cette lutte une priorité afin de bouter la polio d’Afrique.
Tout le Mali doit se mobiliser pour la réussite de ces journées. Pour cela, indique le Chef de l’État, il faut que tous les enfants maliens concernés soient vaccinés. Même ceux qui l’ont été déjà doivent être revaccinés.
Ces campagnes synchronisées de vaccination contre la polio ne sont pas à leur première édition. On se rappelle que du 27 février au 2 mars 2008, puis du 27 au 30 mars 2009, ont été organisés respectivement le premier et le second passage de la campagne synchronisée contre la polio dans huit pays de l’Afrique de l’ouest Burkina-Faso, Côte d’Ivoire, Ghana, Mali, Niger, Togo, Nigéria et le Bénin.
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Campagne de lutte contre le paludisme en Commune I :Bee Sago fait don de 1 000 moustiquaires imprégnées à 1 000 enfants
Le terrain de football » OPAM « de Djelibougou, a servi de cadre, le samedi 6 mars, à la distribution gratuite, de 1 000 moustiquaires imprégnées, à 1 000 enfants de la Commune I du District de Bamako nés du 1er au 31 janvier 2010. Initié par les établissements Bee Sago de Gassana Diaby, elle a pour objectif de lutter efficacement contre le paludisme en Commune I. Selon le donateur cette campagne entre dans le cadre de la commémoration du cinquantenaire de l’indépendance de notre pays.
Cet évènement, qui était placé sous le parrainage du Président de la République, a enregistré la présence du Directeur de l’OMS Afrique, Dr Luis Gomes Sambo, du ministre de la Santé, Oumar Ibrahima Touré, de la Représentante de l’OMS au Mali, Dr Fatoumata Binta T. Diallo et beaucoup d’autre invités de marque.
Après avoir souhaité la bienvenue à ses hôtes, le maire de la Commune I, Mme Konté Fatoumata Doumbia, notera que cette contribution du conseiller Gassama Diaby est un geste patriotique. Car Selon elle, les citoyens et citoyennes doivent contribuer au développement de la commune.
Elle a invité les autres à emboiter le pas à Bee Sago afin de bouter le paludisme hors de la Commune I et surtout hors du District de Bamako. Le ministre de la Santé, Oumar Ibrahima Touré, dans ses propos, fera savoir que cette campagne vient renforcer la volonté affichée des plus hautes autorités, en quête permanente d’une meilleure santé au profit des populations maliennes. Par ailleurs, il soulignera qu’elle permettra de consolider les acquis de la campagne intégrée de distribution massive et gratuite de moustiquaires imprégnées d’insecticides, lancée le 13 décembre 2007 par le président de la République.
Et d’autre part, de consolider les acquis de la campagne de distribution massive de plus de 3 millions de moustiquaires imprégnées d’insecticide au profit des populations du bassin du fleuve Sénégal. Oumar Ibrahima Touré, indiquera qu’au Mali, selon le système local d’information sanitaire de 2008, le paludisme est responsable de près de 38% des motifs de consultations dans les formations sanitaires publiques.
Et les enfants de moins de 5 ans et les femmes enceintes sont les plus concernés. C’est pourquoi, a rappelé le ministre, le gouvernement a pris la décision d’offrir gratuitement les médicaments à base de dérivés d’artésiminine pour le traitement du paludisme chez l’enfant de moins de cinq ans et la sulfadoxine pyriméthamine (SP) pour le traitement préventif intermittent du paludisme chez la femme enceinte.
Pour le donateur, Gassane Diaby, Conseiller du District, cette campagne est un appui gratuit de ses établissements pour soutenir les efforts immenses déployés par le Président de la République Amadou Toumani Touré pour un Mali sans paludisme. Selon lui, la Gambie est parvenue à réduire de près de 63 % le taux de paludisme chez les enfants de moins de 5 ans grâce àl’usage des moustiquaires imprégnées, pourquoi pas le Mali.
Aux dires du Président de la République, Amadou Toumani Touré, ce don répond à un besoin de renforcement des stratégies déjà mises en place. Pour lui, la moustiquaire imprégnée doit être un compagnon de tous les jours car prévenir vaut mieux que guérir. Il a invité les parents à faire dormir leurs enfants sous des moustiquaires, un moyen sûr de se préserver du fléau.
Rappelons que selon les estimations de l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), un enfant meurt du paludisme toutes les trente secondes. On compte, chaque année au moins 300 millions de cas aigus de paludisme et plus d’un million de décès. 90% de ces décès proviennent de l’Afrique. Ce sont les enfants de moins de cinq ans et les femmes enceintes qui paient le plus lourd tribut.
Ramata TEMBELY
08 Mars 2010.