Depuis dimanche, le compte à rebours vers l’élection présidentielle dont le premier tour est programmé pour le 28 juillet, a véritablement démarré. L’ouverture de la campagne électorale est intervenue après la validation définitive de la liste des candidats par la Cour constitutionnelle, jeudi dernier. Ce sont donc finalement 28 prétendants à la magistrature suprême qui ferraillent désormais pour convaincre l’électorat du bien-fondé de leur projet de société pour le pays. 28 candidats, un record qui bat le précédent de 2002 quand l’on avait enregistré 24 candidatures. Ce qui prouve que malgré le contexte particulièrement difficile et les énormes défis qui attendent le futur locataire de Koulouba, les candidats au sacerdoce ne manquent pas. Car occuper la plus haute fonction du pays dans le contexte actuel sera un véritable sacerdoce. En effet, que de défis à relever ! Le pays sort péniblement de la plus grave crise qu’il a connue dans son histoire récente. Grâce surtout à la mobilisation de la communauté internationale. A commencer par la France dont l’intervention militaire déclenchée le 11 janvier 2013 a permis de mettre en déroute les imposteurs qui occupaient le nord.
Avec l’entrée de l’armée vendredi à Kidal, l’on peut dire que les autorité des la Transition ont accompli l’une de leur mission fondamentale : le recouvrement de l’intégrité territoriale du pays. Signe de la stabilisation de la patrie, l’état d’urgence a été levé samedi à la veille de l’ouverture de campagne. Depuis, les candidats se sont lancés à la conquête de l’électorat dans chassé-croisé à travers le pays.
Le scrutin comme signalé plus haut est bien singulier vu le contexte. Le pays revient de loin. Après près de 10 mois d’occupation des 2/3 de son territoire dans le sillage d’un coup d’Etat qui avait interrompu le processus électoral en 2012, à pratiquement un mois du premier tour de l’élection présidentielle programmé pour le 29 avril de la même année.
La mobilisation de la communauté internationale a été salvatrice pour le pays. Elle a été consacrée par le déploiement de la Mission multidimensionnelle des Nations unies pour la stabilisation du Mali (MINUSMA) qui sera également chargée de la sécurisation des élections. De facto, jamais élection dans notre pays n’aura été autant scrutée par la communauté internationale.
Les prétendants à Koulouba sont donc avertis : l’enjeu est historique et rien ne sera plus comme avant. Cela vaut autant pour le vote que pour la manière dont le vainqueur devra gérer le pays. Nos compatriotes ont déjà donné le ton en se mobilisant fortement pour le retrait des cartes NINA qui tiennent maintenant lieu de carte d’électeur. Ce qui augure d’un fort taux de participation historique au vote. Et d’une rupture radicale que tous appellent de leurs vœux.
S. TOGOLA
L’Essor du 10 Juillet 2013