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Selon les témoignages recueillis sur place, Baba Doumbia, un enfant de 6 ans avait été porté disparu dans la journée de mercredi passé. Ses parents ont donc mené les recherches sans succès.

Cependant, plusieurs personnes s’étaient rappelées l’avoir vu pour la dernière fois avec Makan Diarra, un jeune homme de 23 ans, membre d’une famille voisine.

De lourds soupçons pesaient donc sur ce dernier qui de surcroît est un féticheur et par conséquent un personnage peu recommandable.

Malgré la forte pression exercée sur lui, le féticheur criait haut et fort qu’il n’avait rien à voir avec la disparition de l’enfant.

A cause de la parfaite harmonie qui existait entre les deux familles, il fallait donc que les aînés s’impliquent pour faire la lumière sur la mystérieuse disparition de l’enfant. C’est ainsi que le père de Makan, appelé à la rescousse, vint donc le trouver.

 » Entre père et fils, lui avait-il confié, dis-moi ce qui s’est passé avec l’enfant « . Makan ne voulut rien entendre, et c’est sur l’insistance de son père qu’il finit par cracher le morceau. Il avait égorgé l’enfant pour en faire un sacrifice humain.

Il confia à son père qu’il avait rêvé dans la nuit du mardi au mercredi, qu’en égorgeant le jeune Baba Doumbia, il allait devenir riche.

Lorsqu’il prenait le thé devant sa porte et qu’il avait vu Baba passer, il avait pensé à la concrétisation de son rêve.

Il avait alors invité l’enfant dans sa chambre, fermé soigneusement la porte. Il avait alors égorgé le jeune Baba Doumbia et placé son corps dans des sacs en plastique avant de l’enterrer dans sa chambre.

Dépassé par ce qu’il venait d’entendre, le père de Makan qui ne crut pas ses oreilles alla tout droit le dénoncer à la brigade territoriale de la gendarmerie.

Deux gendarmes accompagnés des sapeurs pompiers furent dépêchés sur les lieux. Ils procédèrent à l’arrestation de Makan Diarra et à l’exhumation du corps de l’enfant déjà en décomposition avancée.

Ulcérée par cet acte odieux, la famille voire toute la population de Lafiabougou-Bougoudani tentèrent de s’emparer du féticheur.

Les deux gendarmes présents sur les lieux furent obligés de demander du renfort pour éviter son lynchage.

Il fut immédiatement conduit à la brigade territoriale de la gendarmerie pour répondre de ses actes.

Pierre Fo’o MEDJO

10 mars 2006.