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La dynamique en cours a commencé depuis le renouvellement passé du bureau de l’Assemblée Nationale où le RPM s’est dit lésé et a décidé à la fin de boycotter ledit bureau. Dès lors, ce parti qui compte parmi les plus grands de l’échiquier politique national a alors décidé d’aller à l’opposition parlementaire. Il est vrai qu’immédiatement les hostilités n’ont pas été déclenchées à l’Assemblée Nationale comme dans l’arène politique. Il aura fallu du temps pour que des cadres de ce parti montent au créneau pour faire des déclarations diverses, fustigeant l’attitude des autorités mais aussi la façon dont elles gèrent les affaires publiques.

Offensives des acteurs politiques et des représentants de la société civile

Après cette étape importante dans la vie politique nationale, des acteurs politiques, toutes sensibilités confondues et des représentants de la société civile ont pris le relais en montant à leur tour au créneau et aussi pour décrier la gestion actuelle du pouvoir. Ce sont là des signes annonciateurs que les prochaines élections générales de 2007 riqueront d’être celles de la tentative pour certaines composantes de la classe politique de prendre leur revanche. C’est de là qu’on parle de velléités pour une partie de la classe politique de prendre sa revanche. Toutes choses qui rentrent dans l’ordre normal dans la vie des partis politiques qui ont vocation à conquérir le pouvoir. Elle n’est pas seule dans cette mouvance; des composantes de la société civile sont aussi partie prenante à ce processus qui, pourtant est en train de faire du chemin et focalise, de ce fait, l’attention de l’opinion publique nationale et des pouvoirs publics.

Approfondir la réflexion et l’observation

Au stade actuel du processus démocratique, il y a donc lieu de chercher à approfondir à la fois la réflexion et l’observation des mouvements sur le terrain pour disséquer les tenants et les aboutissants de la vague de mouvements dont les initiateurs estiment que l’objectif est d’oeuvrer à la sauvegarde mais aussi à la consolidation de notre processus démocratique.

Le débat se poursuivra par rapport à cette situation qui défraie la chronique en ce moment. L’offensive des sauveurs de la “démocratie” est en quelque sorte en train de ravir la vedette à toutes les autres activités politiques et il semble même que par rapport à elle, des acteurs politiques se replient momentanément afin de mieux observer la direction des mouvements et, en fin de compte, se déterminer.

Des assises attendues

Pourtant, au sein de la classe politique nationale, il est attendu des assises des partis politiques qui devront leur permettre de préciser leur position par rapport au pouvoir en place et aux élections présidentielles de 2007. Justement par rapport à cette situation, acteurs politiques, militants de partis, opinion publique nationale et pouvoirs publics sont impatients afin d’être mieux situés par rapport aux perspectives des élections générales de 2007. D’ores et déjà, il va de soi que plusieurs partis politiques exprimeront leur position et leurs sentiments au sujet des ensembles en gestation : regroupements politiques en gestation et autres mouvements politiques de soutien au pouvoir ou pas. On peut dire qu’il y a de l’hésitation chez certains partis politiques qui attendent en toute souveraineté le moment opportun pour organiser leurs assises: congrès, conférences nationales; Il y va de l’orientation à donner aux partis politiques.

l’URD, l’ADEMA et le RPM

Dans certains cas: celui de l’URD et du RPM, on constate qu’il y a des problèmes internes qui bloquent la tenue des assises. Et, aussi longtemps que ces difficultés ne seront pas aplanies, il y a de sérieuses menaces qui planent sur ces partis politiques: l’URD et le RPM au sein desquels il y a depuis longtemps un débat qui est ouvert au sujet de l’orientation du parti, tout comme d’ailleurs à l’Adéma, un parti dont la dernière conférence nationale a pourtant demandé la transformation du soutien politique à ATT en soutien électoral. Ce qui n’a pas fait l’unanimité au sein de la Ruche partagée entre ceux qui sont favorables au soutien à ATT et ceux qui sont pour la présentation par le parti d’un candidat. Cette bataille se poursuit au sein de l’Adéma.

La tenue de la conférence nationale n’est donc pas forcément de nature à aplanir les difficulés en son sein. L’URD entend résoudre l’équation de l’option électorale à travers la conférence nationale qu’il organisera sous peu. Au-delà de cet aspect, il y a le problème de la jeunesse de ce parti qui est latent.

Les partis qui comptent parmi les plus grands, les mieux implantés sur l’étendue du territoire national ont véritablement des équations à résoudre. Ils sont partagés entre les cadres favorables au soutien à ATT et ceux qui estiment que par principe, un parti sérieux, qui se respecte, doit toujours jauger sa force électorale en présentant un candidat à l’élection présidentielle. Trancher ce différend est un exercice délicat, mais auquel ils vont être obligés de se soumettre pour aller de l’avant ou alors reculer. Ils n’ont pas le choix.

Moussa SOW

30 juin 2006