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L’ex parti au pouvoir prépare sa stratégie de reconquête du pouvoir. L’Adéma-Pasj attend les lettres du président du Parti, Dioncounda Traoré qui devrait incessamment les envoyer à l’adresse du Comité exécutif de la Ruche.
Cette lettre, nous a-t-on affirmé, devait déjà être envoyée mais Dioncounda, pris par ses activités à l’Assemblée nationale, les a différées.

Dans cette lettre, les intentions de la direction du parti devraient être renouvelées. Il s’agit de préparer les futures instances. Il sera donc question du renouvellement des structures de base en perspective du prochain congrès. Auparavant, ce sont les préparatifs des congrès des femmes et des jeunes qui seront à l’ordre du jour.

La conférence nationale du parti, aussi, sera tenue courant 2008 et les différentes sections s’attèleront pour accorder la victoire des prochaines élections communales à l’Adéma-Pasj. Cette stratégie de la Ruche ne diffère pas de la conduite régulière du parti conformément à ses textes et à son implantation dans le territoire national.

Le nerf de la guerre, il faut le trouver. Donc le financement public des partis politiques qui, selon nos sources, est imminent demeure une aubaine pour les Abeilles. A ce propos, il convient de rappeler qu’en 2006, l’Adéma avait obtenu 315 362 987 Fcfa. En 2002, le parti comptait 51 députés et 3336 conseillers communaux.

Les chiffres n’ont pas varié pour 2007. La Ruche garde le même nombre de députés à l’issue des urnes et donc le même nombre d’élus communaux. A titre de rappel, en 2006, le Rpm avait obtenu, au titre du financement 238 083 316 Fcfa, l’Urd, 74 461 641 Fcfa et le Paréna 33 577 408 Fcfa. Cela réconforte le parti de la Ruche d’autant plus que son allié du jour, l’Urd a repris du poil de la bête en engrangeant 34 députés issus des urnes. Ce ne serait donc pas étonnant que les deux partis continuent de filer le parfait amour pour aller ensemble à la conquête de l’électorat des communes.
Même si les élections de proximité se préparent suivant des stratégies locales, il convient de signaler la main tendue entre les 2 formations politiques dans la mesure où la stratégie de reconquête du pouvoir se dessine depuis la base.

Cela n’échappe pas aux observateurs de la scène politique qui annoncent un démantèlement progressif de la majorité présidentielle au profit des deux partis. Pire, selon nos sources, des défections de militants se font progressivement au profit de ces formations, notamment à l’endroit des Abeilles.

Le raisonnement du président du Rassemblement des Républicains, Amadou Sidibé, sur ce point, est simple : les Maliens sont attirés par le pouvoir et de ce fait, ils se dirigent tout naturellement vers ceux qui sont aux postes de direction de nos institutions. Ce qui signifie que Dioncounda Traoré est de plus en plus courtisé par les militants “transhumants”. Il est président de l’Assemblée nationale, de l’Adp et du Comité exécutif de l’Adéma. Cela suffit-il pour accorder à la Ruche et à l’Urd la suprématie politique? L’analyse n’a évidemment pas tenu compte des difficultés quotidiennes des Maliens.

Les grèves successives des centrales syndicales, le problème récurrent de l’école, la crise au nord, la signature ou non des Ape, la privatisation de la Cmdt, de la Sotelma… sont autant d’indicateurs qui montrent que le citoyen a vraiment besoin d’un changement.

Le peuple peut-il l’obtenir à travers des partis politiques qui disent soutenir l’action gouvernementale qui a montré des limites évidentes dans le domaine de la gouvernance. La sécurité alimentaire prônée est du bluff et l’insécurité est croissante pour des populations qui, chaque jour, cherchent les moyens de leur survie. C’est à ce titre que la majorité présidentielle risque d’être réveillée par la surprise de taille : la désillusion des populations à son égard.

Baba Dembélé

07 Décembre 2007.