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Il se dit favorable à la mise en place d’un organe unique, indépendant et transparent de gestion des élections.

Pour relever les défis électoraux au Mali, le gouvernement envisage un organe unique de gestion des élections. Sur ledit, nous avons échangé avec Lacina Diawara, président de BIPREM Fasoko, crée en 2012 et aussi de la Nouvelle Société Civile Indépendante pour la Transparence NSIT-Mali afin d’édifier nos lecteurs. Il est aussi écrivain et directeur de publication du Journal Option.

Quelle analyse faites-vous de la proposition du gouvernement pour la mise en place d’un organe unique de gestion des élections ?

Lacina Diawara: Je suis vraiment d’abord qu’on crée un organe unique de gestion des élections, mais pas n’importe lequel. Nous nous voulons un organe unique, indépendant et transparent. Ça veut dire que ça soit un organe au sein duquel aucun membre du gouvernement n’y siégera, aucun membre d’un parti politique n’y siégera également. Nous nous voulons que ça soit un organe unique spécialement consacré à la société civile, aux syndicats d’association, de journalistes, de directeurs de publication, d’hommes de culture… Tous ceux-ci qui un moment au Mali ont fait de leur mieux pour la promotion du pays. Des personnes qui ont une certaine expérience et audience et respect auprès des populations. Ceux-ci réunis peuvent constituer un organe unique, indépendant et transparent sur lequel il n’aura pas de pression du gouvernement ni des partis politiques. Nous avons fait la proposition et nous l’avons déposée au niveau de la Présidence et de la Primature. Cela est inspiré du cas canadien. Nous nous proposons un nom qui est la Case de l’Organisateur National des Électrons Indépendantes et Transparentes (CONEIT-Mali). C’est dans cette case, en principe, que ces différentes personnalités pourraient se retrouver pour constituer un vrai organe unique et transparent pour que nous puissions sortir de ces protestations électorales. Et pour qu’on puisse aussi éviter les Coup-d’Etats récurrents.

Selon vous, quelles sont les autres actions à entreprendre pour la réussite des prochaines échéances électorales ? 

LD: Il faut d’abord créer la confiance entre les populations et les gouvernants. Pratiquement là où nous sommes, il y a presque plus de confiance entre les citoyens maliens et leurs dirigeants. Chaque individu se croit léser par la façon dont on dirige le Mali. Il faut rétablir cette confiance d’abord. L’année dernière, quand il y a eu le brusque changement de régime, nous avons constaté que les Maliens avaient espéré que les choses allaient s’améliorer. Mais nous avons passé 8 à 9 mois encore dans la stagnation politique. Rien n’évoluait et qui a abouti à un autre changement de pouvoir.  Pratiquement là où nous sommes, il y a presque plus de confiance entre les citoyens maliens et leurs dirigeants. Chaque individu se croit léser par la façon dont on dirige le Mali. Il faut rétablir cette confiance d’abord. L’année dernière, quand il y a eu le brusque changement de régime, nous avons constaté que les Maliens avaient espéré que les choses allaient s’améliorer. Mais nous avons passé 8 à 9 mois encore dans la stagnation politique. Rien n’évoluait et qui a abouti à un autre changement de pouvoir. 

Toutes ces situations ne font qu’éloigner le citoyen du dirigeant. Pour refaire venir la confiance et faire renaître un lien de complicité entre les dirigeants et leur peuple, nous croyons que tous ceux qui ont eu à violenter des populations jusqu’à blesser gravement certaines, à tuer d’autres, doivent être arrêté et présenté devant la justice normale. Dans notre Constitution, article 95, un président en exercice, un ministre ou un député a une humilité. Ils peuvent voler, tuer, on ne peut rien leur reprocher. BIPREM a déposé beaucoup de plaintes. Quand tu te plains, on dira qu’on ne peut pas leur faire comparaître devant la justice normale. Il faudrait que 2/3 des députés de l’Assemblée nationale acceptent que le Président, le Ministre ou le Député comparaisse devant la Haute Cour de Justice. Ça, c’est une aberration, il faudrait qu’on cesse de suivre une telle pratique. Ce n’est une loi qu’on ne peut changer. Ce sont des hommes qui se sont réunis en un moment et ont décidé de se donnent des humilités qui leur permettraient de voler et de tuer.

Nous allons même bientôt déposer au CNT un document leur demandant de faire ce grand changement pour que l’humilité ne soit pas accorder à ceux qui continuent à faire du mal parce qu’ils sont Présidents, Ministres ou Députés. Et c’est ainsi que le peuple va être beaucoup plus proche de ses dirigeants.

Quelle sera la partition de votre organisation pour la réussite de la transition malienne ?

L.D : Nous pensons qu’il faudrait réduire les priorités pour le temps très bref que possède la transition puisse être utilisé à bon escient. Nous avons présenté trois grandes priorités. Pour nous BIPREM Fasoko et NSIT-Mali, il est indéniable que ces trois priorités soient respectées pour que le pays puisse s’en sortir.

Premièrement, il faudrait la sécurité. Sur le plan sécuritaire, ce n’est plus le côté nord qui inquiète, mais presque partout, le centre, et même Bamako. Nous nous sommes dit qu’il faudrait que les autorités mettent le maximum de leurs différents efforts pour que la sécurité puisse vraiment se solidifier non seulement à Bamako, mais aussi dans les autres localités. Parce que nous n’avons même pas 50 % de notre territoire à la disposition des dirigeants maliens. C’est triste comme réalité. C’est pour nous en avons fait une première priorité.

La seconde priorité, c’est la justice. Pour nous, c’est la colonne vertébrale d’une société. Nous sommes rendus compte que la justice est trop affaiblie. L’exécutif prime sur la justice. Dans la mesure où le juge, le procureur, les magistrats et autres peuvent être punis, déplacés à tout moment de leur lieu habituel de travail par le président de la République est le chef de la magistrature. Il est le Président du Conseil Supérieur de la Magistrature. Au niveau de cette justice, nous réclamons deux choses. Qu’on arrête tous ceux qui ont été mêlés dans cette affaire de tuerie contre les manifestants qui sont protesté contre le pouvoir d’IBK. Il y a eu des blessés et des tués à Kayes, Sikasso comme à Bamako. Il faut que ceux qui ont volé le dernier public soient aussi arrêter et qu’on les met à la disposition de la justice ordinaire. 

Notre dernière priorité, c’est les élections. Nous disons qu’il faut nécessairement un organe unique indépendant et transparent pour mettre fin aux violences postes-électorales. Nous nous avons trois priorités que nous avons proposées aux autorités politiques et administratives. Nous avons déposé ce document, lundi 12 juillet 2021 à la Présidence et à la Primature.


Nous avons dit dans ce document que nous donnons 21 jours à la Présidence et à la Primature pour qu’elles fassent ce travail. Si elles ne le font pas d’ici le 31 de ce mois, nous allons être obligés en tant que société civile de nous lever et faire des manifestations pacifiques pas seulement à Bamako, mais partout à travers le pays afin que les dirigeants soient dans l’obligation d’arrêter les tueurs et les voleurs. Nous allons d’abord passer par le CNT en leur demandant d’interpeller les autorités pour que l’on mette fin à cette impunité incroyable envers les dirigeants de ce pays. Pour que le droit soit dit dans l’intérêt des Maliens, mais aussi dans l’intérêt des dirigeants.


Jacques Coulibaly 

@Afribone