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Le 7 juin dernier, la Reine Beatrix et leurs Altesses Royales des Pays-Bas le Prince Constantijn et la Princesse Laurentien, ont assisté à la première mondiale de «Bintou-Were, un Opéra du Sahel» à Amsterdam, aux Pays-Bas. Ce fut un véritable tabac.

Le point de départ de l’Opéra du Sahel est de créer un opéra africain composé et interprété par des personnes venant des pays du Sahel. C’est Son Altesse Royale le prince Claus des Pays-Bas (1926 – 2002) qui a émis cette idée.

«Bintou-Were, un Opéra du Sahel» est le fruit d’un partenariat entre la Fondation Prince Claus pour la Culture et le Développement, la République du Mali et le Théâtre du Châtelet en France.

Le prince Claus qui a vécu et travaillé pendant longtemps en Afrique considérait que la région du Sahel était le berceau d’innombrables talents dans le domaine de la danse, de la musique, du design et de la mode. Il envisageait un opéra qui donne aux artistes de ces pays l’occasion de faire la démonstration de leur talent devant un grand public.

L’Opéra du Sahel est l’exemple d’une activité qui fait comprendre le lien entre culture et développement. La Fondation Prince Claus a pris l’initiative de réaliser cet opéra.

L’Opéra du Sahel sera un spectacle de grande qualité auquel assistera un public nombreux en Afrique et ailleurs, mais c’est également un grand projet culturel donc l’impact sera durable.

Les artistes qui vont travailler à cette œuvre bénéficieront d’une scène internationale. Les emplois générés pourront faire valoir leur expérience, leur compétence et développer de nouveaux partenariats. Les échanges interculturels devraient se développer et permettre de valoriser l’infrastructure héritée de la production de l’Opéra.

Après une tournée en Europe et en Afrique, l’Opéra du Sahel continuera son existence sur CD et DVD et devrait ouvrir la voie à un nouveau genre musical et à de futurs opéras africains.

opera2.jpgLa Mauritanie, le Cap-Vert, la Gambie, le Sénégal, la Guinée-Bissau, la Guinée Conakry, le Mali, le Burkina Faso, le Nigeria, le Niger, le Tchad et le Soudan constituent la région du Sahel, le creuset d’où sont originaires les artistes qui participent à l’aventure de l’Opéra.

Le Prince Claus a créé une Fondation pour la culture et le développement, qui porte son nom et qui chaque année, récompense à la fois une œuvre, un créateur et une institution culturelle dont le travail innovateur est aussi facteur de progrès dans les pays en développement.

Au Mali, Cheick Oumar Sissoko, cinéaste et actuel ministre de la Culture, ainsi que notre Musée national ont reçu le prix de la fondation Claus, respectivement en 2001 et 2006.

« Le Théâtre du Châtelet », le partenaire français de l’œuvre artistique «Bintou Wèrè », ne veut plus se limiter aux représentations programmées dans sa salle en septembre. Il envisage déjà une tournée dans toute l’Europe, car confie l’un des promoteurs «Il faut que les Européens voient ce spectacle afin qu’ils puissent mieux comprendre le problème de l’immigration».

«Bintou Wèrè » est également convoité par des Brésiliens, où de nombreuses maisons de production proposent d’en faire des CD ou des films.

Face à toutes ces demandes, Pape MBaye Sène, le chef de production, demande des propositions écrites que l’équipe de la production basée au ministère de la Culture analysera à tête reposée afin de mieux sauvegarder l’intérêt des artistes et de la production.

opera3.jpgPourtant la réalisation de l’Opéra du Sahel n’était pas du tout évidente au départ. Seul le gouvernement a accepté de devenir coproducteur par l’entremise du ministre de la culture Cheick Oumar Sissoko.

Cependant, dans la réalité, cela ne posait pas de problème majeur sur le plan technique, a expliqué Jean Pierre Leurs, metteur en scène de l’Opéra du Sahel.

Dans l’exercice proposé, le chant et la musique sont prioritaires, ce qui fait que la visibilité et la lisibilité des solistes deviennent extrêmement importantes. Et c’est sur ces aspects que le travail de Jeans Philippe Delavault, conseiller artistique du Théâtre du Châtelet a été efficace. Delavault a cinq jours durant (du 3 au 6 juin), participé activement aux répétitions, afin d’adapter l’œuvre aux normes européennes en matière d’opéra.

La chorégraphie et les danses constituent l’épine dorsale de l’Opéra du Sahel. Cette partie du travail a été effectuée par Flora Théfaine et Germaine Acogny, pour qui, c’est la danse qui ancre «Bintou Wèrè» dans le terroir.

Les chorégraphies contemporaines ont été inspirées des pas de danse du Sahel. C’est ainsi que les gestes de Sahéliens comme ceux du cultivateur, du berger peul et du pêcheur y sont imités.


17 février première de l’Opéra du Sahel au Mali

Le 17 février 2007, leurs Altesses Royales des Pays-Bas le Prince Constantin, la Princesse Laurentien, le Prince Friso et la Princesse Mabel ont assisté à la première mondiale de «Bintou-Were, un Opéra du Sahel» à Bamako, au Mali. 2000 spectateurs étaient également présents.

13 juin 2007.