Dynamique de l’Analyse de la pauvreté au Mali de 1993 à 2003 et Etudes d’identification et d’analyse des initiatives communautaires pour l’opérationnalisation du développement humain durable au Mali sont les deux thèmes discutés lors d’un atelier technique le week-end dernier organisé par l’ODHD/LCPM.
L’Observatoire du Développement Humain Durable et de la Lutte contre la Pauvreté au Mali (ODHD/LCPM) est une organisation chargée de lutter contre la pauvreté. Tiéoulé W. Koné est le Coordonnateur du projet. Deux rapports ont été produits par l’ODHD/LCPM.
APERÇU GENERAL SUR LE MALI ECONOMIQUE, SOCIAL ET CULTUREL
Selon le rapport, les ressources économiques du Mali proviennent essentiellement de l’agriculture, de l’élevage, de la pêche et plus récemment de l’exploitation minière, notamment de l’or.
L’économie est dominée par le secteur primaire, l’agriculture occupant près de 80% de la population active et représentant près de 44% du PIB alors que, en 1995, le secteur secondaire représentait 16% du PIB et le secteur tertiaire avoisinait 40%.
La population malienne est estimée à 11,4 millions d’habitants en 2004. Le taux d’accroissement de la population se situe à 2,2% par an. L’espérance de vie se situe autour de 58 ans.
ETAT DES LIEUX SUR LA PAUVRETE, L’EMPLOI ET LA CROISSANCE
La pauvreté de masse est devenue un phénomène généralisé. 63,8% et 21% de la population totale vivent respectivement dans la pauvreté et dans l’extrême pauvreté. Si la pauvreté est essentiellement rurale, elle touche aussi de plus en plus les grandes villes en raison de la dégradation du marché du travail et des migrations.
La pauvreté se manifeste en terme d’absence et de capacités dans les domaines majeurs du bien-être : analphabétisme, malnutrition, espérance de vie réduite, habitat insalubre, participation réduite à la vie économique et sociale. Les trois facteurs de risque les plus cités par les populations elles-mêmes portent sur l’alimentation, la maladie et l’absence de travail.
Le document cite les obstacles à la réduction de la pauvreté entre autres : persistance de calamités naturelles, enclavement, problème de gouvernance, absence d’opportunités économiques, faiblesse des mécanismes de protection sociale, insuffisance et instabilité de la croissance liée au cours des principaux produits de base.
La croissance du PIB est faible car les potentialités de l’économie malienne sont encore insuffisamment exploitées. Le secteur rural qui emploie 70% de la population active est soumis à des contraintes qui entravent son développement : manque d’infrastructures, besoins de crédits, de sécurité foncière, mauvaises performances des services et des organisations paysannes.
Le secteur privé non agricole est entravé par de multiples facteurs : insuffisance de qualification, indisponibilité de facteurs de production non salariaux à des coûts compétitifs, inadaptation des systèmes de financement, etc.
Le marché du travail est profondément déséquilibré. De nombreux actifs dans le secteur rural ne sont pas occupés à plein temps. Les secteurs formel, public, occupent moins de 2% de la population active et fournissent peu de nouveaux emplois chaque année.
VISION STRATEGIQUE A LONG, MOYEN ET COURT TERME
Une vision consensuelle sur le devenir du pays à l’horizon 2025 a été construite autour des aspirations des individus.
Une telle vision volontariste consiste à ne pas subir les événements, mais plutôt à agir pour les provoquer, cela suppose la mobilisation des esprits et des énergies en faveur de la réduction de la pauvreté et du développement durable.
Elle se situe dans le prolongement des engagements internationaux pris dans différents sommets mondiaux pour l’année 2015.
A court et moyen terme la vision stratégique du CSLP est construite autour de trois domaines prioritaires.
Premier axe : développement institutionnel est l’amélioration de la gouvernance et de la participation.
Deuxième axe : développement humain et renforcement de l’accès des services sociaux de base (santé, éducation, alphabétisation, accès à l’eau potable, au crédit).
Troisième axe : développement des infrastructures et appui aux secteurs productifs. Il vise à améliorer l’environnement productif pour une meilleure productivité des facteurs de production permettant de tirer la croissance économique.
Le Cadre Stratégique de Lutte contre la Pauvreté (CSLP) poursuit des objectifs. Son objectif général est de réduire la pauvreté de 63,8% en 2001 à 47,5 en 2006. Les objectifs globaux sont une croissance moyenne du PIB de 6,7% par an et une création minimale de 10.000 emplois par an dans le secteur formel.
Pour les quatre secteurs prioritaires, les dépenses publiques augmentent en termes absolus et relatifs, passant de 61,8% des dépenses budgétaires totales en 2002 à 63,2% en 2005.
Selon le rapport, pour améliorer l’indice de pauvreté communal, il faut agir sur ses principaux déterminants qui sont : des grandes communes, le ratio d’écoles du second cycle sur le premier cycle de l’école fondamentale, les infrastructures sanitaires et de loisir, l’adduction d’eau potable, etc.
Mamadi TOUNKARA
23 mai 2005