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Les femmes ont un rôle essentiel à jouer dans la bonne marche de la démocratie. Cependant, plusieurs obstacles rendent la participation des femmes au processus électoral plus difficile que celles des hommes. Ces obstacles comprennent des facteurs socioculturels des obstacles pratiques tels que les responsabilités familiales, la peur d’affronter les hommes aux élections, la sécurité physique, la pauvreté, un niveau élevé d’ignorance. Dans un micro-trottoir que nous avons réalisé il ressort que femmes maliennes n’ont pas encore compris l’importance des élections.

Bréhima Sidibé, chargé de
communication: « Elles doivent se
battre au même titre que les hommes »

Potentielles électrices, candidates et observatrices, elles ont également droit à des postes de commandement. Pour cette raison, l’intégration du concept genre dans le processus électoral ne doit pas être réduite à la simple sensibilisation des femmes comme électrices à cause de leur grande représentativité. Les femmes doivent revendiquer leur place, elles ne doivent pas s’attendre qu’on la leur offre sur un plateau d’argent surtout sur le terrain politique. De la manière dont elles se battent sur le plan économique et social, les femmes doivent aussi accepter de se battre autant sur le terrain politique. Certaines études ont prouvé qu’économiquement 79 % des familles au Mali vivent grâce au soutien et aux activités des femmes. Pour moi c’est ridicule qu’elles ne puissent pas jouer ce même rôle sur le plan politique. Représentant 52 % de la population si elles étaient solidaires, engagées et conscientes réellement de leur place dans la société, les femmes pouvaient contrôler l’appareil d’Etat.

Lassana Doucouré, ingénieur: «Les femmes doivent défendre leurs
programmes»

Pour moi la question de participer aux élections est tout d’abord un devoir civique que tout citoyen doit accomplir. En ce qui concerne les femmes, elles doivent défendre leur programme et convaincre les uns et les autres à adhérer à ce qu’elles vont proposer. Sinon de plus en plus nombreuses sont les femmes qui se battent sur le même terrain que les hommes et elles s’en sortent bien.

Mohamed Diarra, topographe: « on doute des femmes »

Auparavant, les femmes ne s’intéressaient pas à la politique. Nous voyons de plus en plus que tout ce que les hommes font les femmes sont aussi capables de le faire. Mais, souvent, elles sont négligentes dans le travail, c’est pourquoi nous les hommes on doute un peu des femmes. Il faut qu’elles fassent beaucoup d’effort pour mériter leur place sinon nous les hommes nous ne sommes pas prêts à leur offrir notre place.

Mme Diabaté
Ramata, commerçante : «Il faut que les discriminations cessent !»

Tout d’abord je demande au gouvernement d’aider les femmes. Parler de la participation des femmes aux élections, pour moi, c’est faire avancer le pays. Les femmes doivent être au cœur de toutes les prises de décision, seul moyen pour elles de bien défendre leur cause et celui des enfants pour le développement du Mali. Par exemple, c’est la femme qui peut assurer la santé des populations en assurant la propreté alors que les hommes ne sont pas capables de réussir ce genre de chose. Il faut que les discriminations à l’égard des femmes cessent et pour cela il faut que nous nous battions.

Boucary Daou, journaliste: « un rôle folklorique « 

Depuis les indépendances les femmes ont joué un rôle important dans l’animation politique au Mali. On ne peut nier ou ignorer leur engagement politique. Ces luttes ont profité aux femmes elles mêmes. On parle d’émancipation de la femme, de sa promotion ou de sa participation dans la gestion des affaires politiques. Sur ce plan la moisson des femmes dans la conquête des postes électifs et ministériels est maigre quand on se met dans une logique de parité. Cela m’amène à parler du rôle folklorique et de bétail électoral que jouent les femmes au sein des formations politiques. C’est capital de noter que les femmes font de très bonnes choses même en dehors de la politique, par exemple au sein des ONG de la société civile où même dans leur foyer.

Mme Keïta Mariam, secrétaire: «Solidarité et non autodestruction»

Les femmes doivent continuer de lutter, car c’est au bout de la lutte que nous aurons ce que nous voulons. Et elles doivent être plus solidaires au lieu de s’autodétruire. Les hommes ne sont passés par aucun quota avant d’être là où ils sont. L’expérience des femmes et leur force intellectuelle devraient, convaincre les hommes à leur accorder plus de place et un meilleur positionnement sur les listes de candidature aux élections. La femme doit prendre conscience d’abord et éduquer l’homme ensuite; c’est à elle de s’organiser pour expliquer aux hommes le sens de son combat pour une meilleure participation dans les prises de décisions.

Hamidou Traoré rétrographe: «Elles doivent être fortes»

Les femmes doivent participer aux élections. Elles ont une très grande responsabilité, il faut qu’elles soient fortes pour que le changement tant attendu soit une réalité. Moi, je les encourage vivement.

Propos recueillis par Ramata TEMBELY

04 juin 2007.