Ainsi, conscient de cette réalité malienne, le président de la République fait de la sécurité alimentaire une des priorités de ses actions. C’est pourquoi des structures en charge de la sécurité alimentaire ont été créees qui oeuvrent pour la recherche de solutions à toute équation d’insécurité alimentaire. Ainsi, plusieurs actions ont été menées par le commissariat à la sécurité alimentaire.
A cet effet, des enquêtes ont été effectuées par le système d’alterte précoce (SAP) sur la situation agro-sylvo-pastorale du pays. Et il en ressort qu’après la campagne agricole 2004-2005, 101 communes sont en difficulté alimentaire à savoir : 12 communes à Koulikoro, 7 à Gao et 4 à Kidal. Et cela à cause de la faiblesse des pluies, des crues et des dégâts occasionnés par l’invasion acridienne.
Il faut surtout souligner que c’est le déficit pluviométrique qui a le plus affecté la production céréalière, les pâturages et les conditions d’abreuvement du cheptel. C’est pourquoi le gouvernement met l’accent sur la maîtrise de l’eau. Car on ne doit seulement se contenter des eaux de pluies, d’où la construction d’ouvrages de maîtrise de l’eau comme le Seuil de Talo, le barrage de Djenné. Et cela pour ne pas dépendre des caprices de la nature.
Il faut aussi noter que pour satisfaire cette demande sociale, plusieurs jalons non négligeables ont été posés. Ainsi, il y a eu la distribution alimentaire gratuite de 9146 tonnes de céréales, une décision du comité technique de coordination des politiques de sécurité alimentaire lors de sa réunion du 30 octobre 2004 pour aider les habitants de 83 communes en difficulté alimentaire à l’époque.
Maintenant, pour les difficultés que connaissent les 101 communes, le SAP recommande entre autres la distribution gratuite de 20.933 tonnes de céréales pour deux mois, préconise l’évaluation- suivi de la création ou du renforcement de banques de céréales, suggère la réalisation de 47 petits périmètres irrigués villageois dans les communes où il y a l’insécurité alimentaire, le creusement de points d’eau, l’appui aux pêcheurs et le renforcement de la surveillance contre les criquets pèlerins, les oiseaux granivores et autres ennemis des cultures.
Mais il faut aussi rappeler qu’il reste beaucoup à faire, si l’on sait que le prix des céréales comme le mil, le et sorgho dépasse 150Fcfa. Et ce prix augmente selon les localités, chose incompatible avec le faible pouvoir d’achat du Malien moyen. Pour ce faire, en plus de la distribution gratuite des céréales, le gouvernement doit une fois de plus développer les systèmes de maîtrise d’eau pour éviter en partie des problèmes liés à la pluviométrie.
Dado CAMARA
11 Mars 2005