Le ministre des Affaires Etrangères a annoncé l’examen, aujourd’hui, de la nouvelle stratégie nationale de lutte contre le terrorisme, élaborée par le gouvernement sur les directives du président de la République.
Les diplomates et représentants des organismes internationaux accrédités dans notre pays ont été briefés mercredi par le ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, Moctar Ouane, sur deux événements importants qui ont fait l’actualité ces derniers jours : la condamnation à 9 mois de prison de deux Algériens, un Mauritanien et un Burkinabé par le tribunal de Première instance de la Commune III du district de Bamako pour détention illégale d’armes et de munitions et la libération de l’otage français Pierre Camatte qui était retenu dans le nord de notre pays depuis le 26 novembre 2009 par le groupe d’Al Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi).
Le jugement des quatre étrangers a eu lieu le 18 février dernier tandis que la libération de Pierre Camatte est intervenue le 22 du même mois. La rencontre avec les diplomates et représentants des organismes internationaux avait pour objectif déclaré d’apporter à l’opinion publique nationale et internationale un éclairage pertinent sur ces deux faits. « Le jugement du 18 février 2010 est et demeurera une décision rendue par une justice indépendante et dans le respect du principe de la séparation des pouvoirs », a assuré le ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale.
Moctar Ouane a rappelé que le Mali est et demeure respectueux de ses lois et règlements comme de ses engagements bilatéraux, régionaux et internationaux en l’occurrence la convention générale de coopération en matière de justice entre le Mali et la Mauritanie signée à Nouakchott le 25 juillet 1963 et la convention relative à la coopération judiciaire entre le Mali et l’Algérie, signée à Bamako le 28 janvier 1983.
Le ministre Ouane a par ailleurs réitéré la détermination du gouvernement à combattre le terrorisme et le banditisme transfrontalier sous toutes ses formes. Notre pays, a-t-il assuré, demeure convaincu que seule une approche globale et concertée des États de la région sahélo-saharienne permettra d’endiguer et de lutter efficacement contre ces formes nouvelles de menace à la paix et à la sécurité internationales que constituent le trafic de drogue, d’armes, d’êtres humains, le terrorisme, notamment les prises d’otages.
A ce propos, Moctar Ouane notera que l’initiative du Mali de la tenue d’une conférence sur la paix, la sécurité et le développement dans la région sahélo-saharienne demeure d’une ardente nécessité. « Le Mali poursuivra ses efforts en vue de la tenue rapide de cette conférence avec la participation de tous, et ce en vue de faire de la région sahélo-saharienne un ensemble solidaire constituant un pôle de stabilité et de développement », a-t-il souligné.
Le ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale a, en outre, confirmé que notre pays est résolument engagé et déterminé dans la lutte contre les réseaux criminels sous toutes ses formes, y compris la lutte armée.
Il a annoncé à ce propos que la nouvelle stratégie nationale de lutte contre le terrorisme élaborée par le gouvernement sur les directives du président de la République, sera examinée ce vendredi 5 mars. « La mise en œuvre efficace de cette stratégie nécessitera un appui politique, diplomatique, matériel et logistique de tous les acteurs engagés dans la lutte contre le terrorisme aux plans national, régional et international », a-t-il indiqué.
Dans le cadre de la lutte contre les réseaux criminels opérant dans l’espace sahélo-saharien, a rappelé le ministre Ouane, le gouvernement a mis en place des unités spéciales particulièrement adaptées à ce besoin.
De même, il a offert aux pays voisins sur le territoire desquels des actes criminels seraient commis par lesdits réseaux d’exercer un droit de poursuite sur son sol et proposé à ces mêmes pays l’organisation de patrouilles mixtes le long des frontières communes.
Moctar Ouane a conclu sa déclaration en soulignant que notre pays demeure profondément attaché aux relations séculaires de fraternité, d’amitié et de bon voisinage, en particulier avec l’Algérie et la Mauritanie.
Le Mali, a-t-il poursuivi, intensifiera ses efforts en vue de la préservation de ces relations, notamment par le renforcement du dialogue politique entre les trois pays. Le ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale a promis de tenir informés les ambassadeurs et représentants des organismes internationaux de l’évolution de la situation.
Madiba Keita
L’Essor du 05 Mars 2010.
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Affaire Pierre Camatte : Moctar Ouane dégage la position du gouvernement du Mali
Au cours d’une rencontre avec les diplomates des pays étrangers accrédités au Mali, spécialement convoquée pour la circonstance, Moctar Ouane, ministre des affaires étrangères et de la coopération internationale, a donné, le 3 mars 2010, dans la salle de conférence de son ministère, la position du gouvernement du Mali.
« Par jugement en date du 18 février 2010, le tribunal de Première instance de la Commune III du District de Bamako a condamné à 9 mois d’emprisonnement ferme les sieurs Mohamed Ben Ali et Tayed Naïl de nationalité algérienne, Béïd Ould Nafaa de nationalité mauritanienne et Houdo Karifo de nationalité burkinabé pour détention illégale d’armes et de munitions. Cette peine étant couverte par le temps de détention des prévenus, ceux-ci ont été libérés ».
C’est par ces phrases sans détours que Moctar Ouane, ministre malien des affaires étrangères et de la coopération internationale, a rappelé les faits. Il a immédiatement précisé : « à la suite d’intenses efforts, le gouvernement du Mali, sollicité par la France et appuyé par d’autres pays et des bonnes volontés nationales, a obtenu, le 22 février 2010, la libération de Pierre Camatte qui était détenu depuis le 26 novembre 2009 par Aqmi ».
Selon lui, c’est « dans le souci d’apporter à l’opinion publique nationale et internationale un éclairage pertinent sur ces deux faits que le gouvernement du Mali tient à préciser ce qui suit ».
En quatre points Moctar Ouane a dégagé la position du gouvernement du Mali. Il a d’abord rappelé que le Mali est et demeure respectueuse de ses lois et règlements comme de ses engagements bilatéraux, régionaux et internationaux, notamment la Convention générale de coopération en matière de justice entre le Mali et la Mauritanie, signée à Nouakchott le 25 juillet 1963 et la Convention relative à la coopération judiciaire entre le Mali et l’Algérie, signée à Bamako le 28 janvier 1983.
Selon lui : « Le jugement du 18 février 2010 est et demeure une décision rendue par une justice indépendante et dans le respect du principe de la séparation des pouvoirs qui est une règle cardinale de l’Etat de droit auquel est fermement attaché le gouvernement du Mali ».
Il a ensuite réitéré la détermination du Mali à combattre le terrorisme et le banditisme transfrontalier sous toutes ses formes. Cependant, il a indiqué que le Mali reste convaincu que seule une approche globale et concertée des Etats de la région sahélo-saharienne permettra d’endiguer et de lutter efficacement contre ces formes nouvelles de menaces à la paix et à la sécurité internationale que constituent le trafic de drogues, d’armes, d’êtres humains et le terrorisme, notamment les prises d’otages.
Le ministre Moctar Ouane a aussi rappelé l’engagement et la détermination du Mali dans la lutte contre les réseaux criminels sous toutes ses formes, y compris la lutte armée. « Notre pays a payé, à cet égard, un lourd tribut, notamment lors d’accrochages avec des groupes armés dans la région de Tombouctou, en juillet 2009 », a-t-il déclaré.
Avant d’annoncer que la nouvelle stratégie nationale de lutte contre le terrorisme, élaborée par le gouvernement, devait être examinée par le Conseil supérieur de la défense, le vendredi 5 mars 2010.
Il a rappelé que dans le cadre de la lutte contre les réseaux criminels opérant dans l’espace sahélo-saharien, le Mali a mis en place des unités spéciales et a offert aux pays voisins sur le territoire desquels des actes criminels seraient commis par lesdits réseaux d’exercer un droit de poursuite sur son sol.
Mieux, il dira que le Mali a proposé à ces mêmes pays l’organisation de patrouilles mixtes le long des frontières communes.
Pour terminer, le ministre a rappelé que le Mali demeure profondément attaché aux relations séculaires de fraternité, d’amitié et de bon voisinage, en particulier avec l’Algérie et la Mauritanie.
Pour cela, il a ajouté que le Mali intensifiera ses efforts en vue de la préservation de ces relations, notamment par le renforcement du dialogue politique entre les trois pays.
Assane Koné
Le Républicain du 05 Mars 2010.