L’élection du président de l’Assembée nationale qui aura lieu ce matin au siège de l’institution s’annonce rude entre les principaux candidats Mes Tall et Tapo et Dioncounda Traoré.
Samedi et dimanche, les députés indépendants, du Mouvement patriotique pour le renouveau (MPR) et de l’Adéma ont organisé séparément leurs journées parlementaires. Il s’agit de traditionnels séminaires ou échanges destinés à initier principalement les nouveaux députés au travail parlementaire. Mais, les présentes journées parlementaires de ces partis politiques avaient un autre enjeu capital : celui de sensibiliser les élus à respecter les consignes de vote pour l’élection du président de l’Assemblée nationale ce lundi.
En effet, le perchoir fait l’objet de vives convoitises entre, paradoxalement partis membres de l’Alliance pour la démocratique et le progrès (ADP), la mouvance présidentielle.
Mes Moutaga Tall et Kassoum Tapo et Dioncounda Traoré sont les trois candidats déclarés. Les deux derniers ont mis à profit les journées parlementaires de leurs formations politiques pour peaufiner leurs stratégies de conquête du perchoir.
Une source anonyme au sein des indépendants indique que les députés indépendants allaient « voter pour le candidat qu’ils croient bon ». Selon cette source, les députés indépendants avaient déjà rencontré les principaux candidats.
« Nous avons confiance en nos députés. On ne débauchera pas un seul député de l’Adéma parce que ces élus ont une dignité, un honneur et un projet de société auxquels ils adhèrent et défendent », s’est exprimé Dioncounda Traoré, sous un tonnerre d’applaudissements.
Incertitudes
Reste à savoir si les consignes de vote seront respectées et surtout si Diouncouda a le soutien des députés de l’Adéma et de ses alliés notamment l’Union pour la République et la démocratie (URD).
Mais, curieusement, la formation de Younoussi Touré n’était pas représentée à la cérémonie d’ouverture de la journée parlementaire de l’Adéma. Ce qui n’est pas rassurant pour le parti de l’Abeille tout comme l’absence de certains de ses propres députés.
Selon de sources proches de la direction de l’URD, tous les députés de ce parti ne sont pas unanimes sur le deal entre les deux formations politiques qui permettrait à l’Adéma d’assurer la présidence de l’Assemblée à l’issue du vote.
En tous les cas, aucune unanimité ne règne à l’URD pour un éventuel octroi de la présidence de l’AN au parti relativement majoritaire. Idem au MPR ou encore au Cnid/Fyt.
Choguel K. Maïga, après l’ouverture de la journée parlementaire du parti du Tigre déclarait à la presse que son parti allait suivre le candidat qui défendrait les actions du président de la République pendant tout son second mandat.
Soupçonne-t-il l’Adéma de lâcher ATT avant le terme de son mandat ? Et Me Moutaga Tall, de son côté, jeudi tout en soutenant qu’il avait l’expérience nécessaire pour présider aux destinées de l’AN, expliquait que l’élection du président de l’Assemblée n’était pas forcément une affaire de majorité.
C’est dire qu’aucun des trois candidat n’est sûr de l’emporter à moins que le président ATT ne vienne mettre fin à cette guéguerre entre ses partisans. Hier après-midi, il devait recevoir les trois candidats pour une ultime concertation.
Denis Koné
03 septembre 2007.