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Lors des débats au sommet M. Donald Kaberuka, président du groupe de la banque Africaine de développement a souligné dans son intervention « Les multiples contraintes énumérées et qui ont pour conséquences la migration des jeunes et la fuite des cerveaux vers d’autres continents… »

Il ajoutera que la Fondation pour le renforcement des capacités en Afrique, l’ACBF que dirige notre compatriote Soumana SACKO estime qu’environ 20.000 experts africains émigrent chaque année. Ce phénomène a essentiellement pour cause le manque d’emplois et de perspectives pour les jeunes, créant l’incertitude et l’instabilité.

A quoi s’ajoutent la tragédie des enfants soldats, la persistance des conflits politico-sociaux, la persistance des maladies destructrices telles le SIDA, le paludisme, la tuberculose. Pour Donald Kaberuka, il s’agit de trouver des solutions appropriées aux problèmes de cette majorité juvénile qui se paupérise chaque jour davantage.

Selon le président des Comores, l’Afrique compte plus de 60% de jeunes. Et cette frange importante de sa population a besoin être formée, éduquée aux valeurs de la citoyenneté afin de cultiver la paix avec la formation des cadres compétitifs.

LE FRANC-PARLER DE CHIRAC

L’on a compris désormais la position de la France par rapport à l’immigration des Africains en Europe. Son message se résume brièvement à ceci : « Jeunes Africains, restez chez vous, créez des projets avec l’aide des gouvernements que nous allons appuyer. Nous laissons cependant la porte grandement ouverte à ceux dont nous avons besoins tels les chercheurs, les étudiants (les meilleurs), les professeurs… »

En effet, dans la réponse des chefs d’Etat à la jeunesse africaine, ce message a été clairement perçu. Dans cet ordre d’idées, quel sera le sort des étudiants ou jeunes diplômés (ou non) africains qui vivaient dans les banlieues de Paris et qui ont subi des mauvais traitements ? Doivent-ils être rapatriés ou doivent-ils attendre pour bénéficier d’une bonne insertion sociale ?

Si les chefs d’Etats d’Afrique et de France sont unanimes que le chômage, l’insécurité, le sous-emploi sont entre autres des facteurs qui motivent la fuite des cerveaux, pourquoi ne pas concentrer les efforts dans ces domaines ?

En un mot, la France opte pour la fuite des cerveaux ou du moins l’immigration sélective. De ce fait, les portes de la métropole seront davantage verrouillées aux nombreux jeunes qui pensent aller faire fortune en Europe.

Et le sort de la diaspora ? Il faut dire que les Africains installés en Europe contribuent pour une grande part à l’exécution des nombreux projets dans leurs pays respectifs.

Si l’immigration clandestine a été dénoncée dans sa forme et dans son fond, il n’en demeure pas moins qu’elle est le seul chemin accessible aux jeunes aventuriers africains.

Signalons que certains jeunes membres du CNJ-Mali étaient déçus du contenu de la réponse que les chefs d’Etats d’Afrique et de France ont donnée à la jeunesse africaine par l’entremise de Madame Tamoifo Marie N’Kom.

Dans ce document, une bonne partie du discours de Chirac à l’ouverture du sommet a été reconduite.

Ainsi donc, c’est grâce à une conjugaison des efforts des chefs d’Etats, des dirigeants des grandes ONG et institutions financières que les pays africains pourront réduire la fuite des cerveaux car de nos jours le nombre de cadres africains qui fuient vers l’Europe n’est pas connu.

Le moins que l’on puisse dire, c’est qu’après avoir choisi de freiner l’immigration massive la France a tendance à semer la division au sein des peuples africains, car les cadres noirs qui séjourneront en France dans les jours à venir n’auront plus une mentalité Africaine.

Salifou BANGALI

07 novembre 2005.