Le ministre de la promotion des investissements, Ousmane Thiam et son homologue de l’emploi et de la formation professionnelle, Mme Ba Awa Keïta ont présidé, le mardi dernier à l’hôtel de l’Amitié, la cérémonie de lancement de la Foire régionale de développement (FRD).
C’était en présence du Représentant résident de la Banque Mondiale, Alassane Diawara, des présidents de la Coordination des organisations du secteur privé, Moussa Balla Coulibaly et de la CCIM, Jeamille Bittar.
Comme l’indique le thème « l’innovation en entreprenariat, moteur de la croissance économique en Afrique de l’ouest », cette foire vise à promouvoir l’innovation, développer l’accès aux marchés nationaux, régionaux et mondiaux en favorisant le partenariat interentreprises.
Elle s’inscrit dans une logique de renforcement du rôle incontournable du secteur privé dans le développement socio économique d’un Etat. La coordinatrice régionale de la FRD, Mme N’Diaye Rama Diallo pouvait alors indiquer que « dans un 21ème siècle caractérisé par une mutilation profonde des schémas classiques de développement, du fait notamment de la globalisation des marchés, induite par le développement fantastique des technologies, la corrélation entre la création d’entreprise et le développement économique et social devient un paramètre incontournable dans les politiques de développement des économies sous régionales ».
De même, Mme N’Diaye d’ajouter qu' »aucun développement économique et social durable n’est réalisable sans la confiance dans la capacité des promoteurs à créer et à valoriser nos richesses, latentes ou existantes et sans la confiance dans le rôle des entreprises comme vecteurs de progrès et de bien-être ».
Dans ce processus, « l’idée est devenue une matière aussi précieuse que l’or, le pétrole ou encore le coton » car, explique t-elle, là où s’arrêtent les ressources naturelles et minières, continuent les ressources de l’imagination comme force de propositions alternatives. Dès lors innover n’est pas un luxe, ni un phénomène de mode, mais un impératif de survie économique.
La foire régionale de Bamako sera en quelque sorte une finale entre les meilleurs projets innovants retenus lors des phases nationales dans les cinq pays de l’UEMOA devant y participer – Mali, Burkina Faso, Niger, Bénin et Sénégal.
300 millions de FCFA de prime
Les 20 meilleurs projets seront primés de 30 000 dollars américains, soit 15 millions de Fcfa chacun. En somme 300 millions FCFA seront mis en compétition entre les 50 projets finalistes sans compter l’encadrement dont les différents projets vont bénéficier. Il faut rappeler que ces projets peuvent concerner tous les domaines.
Cette foire, aux dires de Alassane Diawara, intervient après 30 autres déjà organisées sur le continent ayant permis à son institution bancaire de décerner plus de 11 millions de dollars américains à plus de 700 projets dans 40 pays. Dans ces pays, l’institution financière internationale est convaincue qu’une croissance élevée et durable nécessitera que le secteur privé local joue un rôle de moteur endogène.
Cependant, le président de la coordination des organisations du secteur privé, Moussa Balla Coulibaly de rappeler que si les initiatives du genre sont à saluer, elles ne devront pas perdre de vue les défis et contraintes qui se posent au secteur privé malien voire de la sous région.
Parmi ces contraintes il citera l’insuffisance d’infrastructures de base comme les routes, le coût élevé des facteurs de production tels que les matières premières, l’énergie, le téléphone, l’étroitesse des marchés ou encore l’insuffisance de formation et les ressources financières.
Malgré un contexte peu reluisant, il n’ignore pas les immenses efforts consentis par les plus hautes autorités du pays comme la création des fonds de garantie qui ne peuvent pourtant réussir sans le soutien de tous les acteurs comme la Banque Mondiale.
Adéquation avec les objectifs du gouvernement
La Foire régionale de développement, fera remarquer le ministre de la promotion des investissements, des petites et moyennes entreprises, est en parfaite adéquation avec les objectifs poursuivis par le gouvernement qui consistent à faire du secteur privé le moteur de la croissance.
Pour cela, le gouvernement sous l’impulsion du président ATT qui s’est déclaré comme le premier agent commercial du pays, a initié différentes réformes devant aboutir à un assainissement notable de l’environnement des affaires et créer les conditions d’une plus grande compétitivité des unités industrielles.
Le souhait du ministre Ousmane Thiam, « est que les entrepreneurs maliens saisissent cette opportunité que représente la Foire régionale qui au-delà du gain non négligeable que pourrait constituer la prime pour les heureux lauréats, les meilleurs projets sélectionnés, permettront à leurs auteurs d’avoir accès à divers avantages dont un accompagnement pour un meilleur affinement ».
Il n’a pas manqué d’exhorter les acteurs économiques à faire donc preuve de dynamisme et de détermination, à ne pas se confiner dans la frilosité. Mais plutôt à se confronter aux autres lors de la foire qui apparaît comme une bourse des idées au service du développement dans l’espace UEMOA et qui doit ouvrir une nouvelle perspective pour les entreprises de la sous région.
Youssouf CAMARA
02 mars 2006.