En réaction au déjeuner de presse organisé lundi dernier par le ministre de la jeunesse et des sports, les responsables de la Femafoot ont cru bon d’éclairer les journalistes sur les faits qui leurs sont reprochés.
Les membres du bureau fédéral avaient répondu en grand nombre pour venir soutenir les conférenciers Tidiani Niambélé (le président), Yacouba Kéïta (le président de la commission statuts et règlements) et Salif Gaoussou Diarra (le trésorier général).
L’instance dirigeante du football malien, d’après son président voulait s’expliquer avec «responsabilité, prévision et sans passion» sur trois points essentiels. Il s’agit des questions relatives au remboursement de 50 % des transports (6 millions) lors de la Can 2004 aux droits de télévision (97 millions) relatifs à la même Can et aux rapports actuels entre le département et la fédération.
Les trois intervenants ont tenu des arguments tendant à disculper la fédération et a chargé le ministre Moussa Balla Diakité. Si le président Niambélé, répondant de façon précise est resté toujours courtois et modéré. Les autres intervenants surtout Yacouba Kéïta sont apparus plutôt passionnés.
Leur passion pourrait s’expliquer par le fait que leur collaboration avec l’actuel locataire du département des sports est plutôt «infernale». Au demeurant M. Kéïta n’hésita pas à soutenir que le Dr. Moussa Balla Diakité, est entrain d’utiliser du chantage pour obtenir à la démission du bureau fédéral.
Chantage ? Crise de confiance ?
En effet lors de son déjeuner de presse lundi, le Dr Moussa Balla Diakité, affirmait que l’Etat usera de tous les moyens pour récupérer son dû. Il s’agissait alors des droits de télévision, et de la moitié des frais de transport lors de la Can 2004.
Le second a été demandé à l’Ambassade du Mali pour se convaincre des affirmations de Malifoot selon lesquelles le transport n’a pas encore été remboursé. Salif Diarra pense que le ministre n’avait point besoin de se renseigner au près de l’Ambassadeur. Hélas !
En réalité, le problème selon Niambélé se situe à d’autres niveaux. Il s’agit de savoir si l’argent appartient à la Femafoot ou au département des sports. «Toujours est il que d’après les textes la rétrocession du transport se fait de fédération en fédération».
C’est pourquoi le président Niambélé estime que ces fonds appartiennent plutôt à la Femafoot. Il donne des exemples où les fonds ont été reçus par la fédération et utiliser par elle. Cependant le président pense que dans le cadre d’un accord entre ministère et fédération celui-ci peut «réclamer les fonds puisqu’ayant pris les dépenses de transports en charge».
Mais rien n’oblige la fédération à remettre ces fonds à l’Etat. Qu’à cela ne tienne, lorsque à la suite d’un traitement incluant la Primature, il a été demandé de restituer les fonds. La Femafoot a émis deux chèques sans provision. D’après Niambélé il y a eu erreur puisque les chèques étaient émis sur le compte spécial (sans provision) alors que c’est le compte ordinaire qui était alimenté.
Le chèque a été émis le 08 avril, déposé au niveau de la Daf du département. Mais il a été rejeté par ce qu’il fallait le certifié. Finalement le chèque certifié a été déposé le 14 avril, et le 15 avril le compte de la Femafoot a été débité. «Ce qui resoud selon le président Niambélé, l’affaire des transports».
Droits de télévision
Selon le président Niambélé, à chaque phase finale la Femafoot reçoit de la Caf des fonds. L’instance dirigeante du football africain préciserait que c’est «la quote part de l’association gérant le football malien sur les droits de la télévision».
«C’est ainsi qu’en 1994, tout comme en 2002, la Femafoot a perçu des fonds et les a utilisé. Par exemple en 2002 la Femafoot a reçu 120.000 dollars, une somme qu’elle aurait restituée au monde du football en donnant 2 millions par club de première division, et 3 millions aux ligues. En fait, la Femafoot avait estimé que ce montant lui appartenait c’est pourquoi elle l’a repartit de la sorte».
Alors en 2004, la Femafoot a reçu la somme de 206.000 dollars soit 97 millions, et l’aurait notifié à qui de droit. Estimant les fonds lui appartenait la Femafoot a engagé des dépenses notamment pour le remboursement des arriérés vis à vis des partenaires relativement au championnat de 2003. Après décompte il ne restait que 10 millions. Puis des contrôleurs ont été envoyés pour vérifier la moralité des comptes.
La Femafoot d’après son président s’est soumise à toutes les demandes.
Pour Salif Gaoussou Diarra ce n’est qu’en décembre 2004 que les fonds sont arrivés. Alors que les rumeurs circulaient depuis septembre 2004. Puis le trésorier général s’est expliqué sur la faiblesse de la qualité des justificatifs envoyés au ministère. Salif Diarra de conclure que la fédération n’a utilisé que son argent, «elle le réclamerait à qui de droit».
Souleymane Diallo
28 avril 2005