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Les appellations des boulangeries sont diverses et certaines sont dites modernes, voire nouvelles, disposant de ce point de vue, pour un départ, de véhicules de livraison, des fourgonnettes qui, il faut le reconnaître, sont les engins les mieux adaptés à la livraison du pain qui est ainsi mis à l’abri de la poussière et des mouches de la boulangerie au boutiquier. Mais force est de constater que ce n’est pas le cas au niveau de toutes les boulangeries.

En effet, de plus en plus, on rencontre des livreurs sur motocyclettes, le pain transporté exposé à la poussière et aux mouches. Ils ne prennent aucune disposition pour protéger ce produit destiné à la consommation du grand public. C’est la santé publique qui est ainsi menacée et malheureusement il n’existe pas de service d’hygiène qui puisse les en dissuader.

Aussi les boutiquiers qui y sont abonnés n’en ont cure. Il y a lieu que les autorités s’intéressent à cette situation qui contribue à affecter la santé publique. Ce n’est donc pas un hasard ou une mesquinerie si certains préfèrent aller directement aux boulangeries pour y acheter du pain qu’ils pourront transporter dans les conditions hygiéniques irréprochables.

C’est là une manière pour eux non seulement d’avoir le pain du jour, mais aussi de préserver la santé des membres de leurs familles.
Ainsi, on ne doit pas perdre de vue que le ventre ne se lave pas et qu’il ne faudra pas, par conséquent consommer des aliments qui ne sont pas propres.

Par ailleurs, on assiste à la prolifération des gargotes dans les rues et sur les artères principales du District de Bamako. Et, ces temps-ci, on a l’impression que de plus en plus de Maliens prennent l’habitude de manger dehors.

Cela s’explique en partie par le fait que dans certaines familles on ne prépare pas trois fois par jour à manger; dans certains cas c’est la qualité du repas familial qui incite des jeunes, parfois des adultes, voire des personnes âgées à manger certains aliments en dehors de la famille.

Une autre explication de cette pratique qui prend de l’ampleur est que généralement dans les familles nombreuses, ce ne sont pas tous qui contribuent à la popote ce qui fait que les autres, s’ils ont de l’argent, préfèrent acheter leurs aliments préférés dans les rues ou dans les gargotes.

En agissant ainsi, ils ne se doutent point de la qualité de ces aliments. Or le plupart de ces aliments ne sont pas préparés, servis et consommés dans les conditions d’hygiène requises.

Il y a également ceux qui, en raison de l’éloignement du lieu de travail de la maison, n’ont d’autre alternative que de manger en ville avant la fin du travail, notamment à midi. Heureusement, que les cantines sont de plus en plus nombreuses dans les services, au moins à ce niveau il y a plus de soin dans la tenue des aliments.

LES PROBLEMES

On observe entre autres que certaines femmes vendent les aliments à proximité immédiate des égouts, des tas d’ordures, dans des environnements souillés le plus souvent par des odeurs nauséabondes. Dans certains cas, ce sont des mouches et moustiques qui y prolifèrent.

L’appât du gain aidant, ces vendeuses font fi de ces situations désagréables, voire nuisibles à la santé publique. Si tel est le cas, ce sont les consommateurs de ces aliments qui doivent réagir en demandant aux vendeuses d’aliments de prendre les dispositions qui s’imposent pour assainir l’environnement. Malheureusement ce n’est pas toujours le cas.

A défaut de ceux-ci, ce sont les agents du service d’hygiène qui doivent s’investir pour trouver des solutions idoines, sanctionner éventuellement celles qui ne respectent pas les normes conformément aux textes en vigueur.

LA DNACPN ET LES MAIRIES INTERPELLEES

Cela pose du coup la problématique de l’application des textes au Mali par les services administratifs. En effet, pour ce qui est de l’assainissement, du contrôle de la pollution et des nuisances, le Mali ne manque pas de textes réglementaires.

D’ailleurs, un service a été créé spécialement à cet effet : il s’agit de la Direction nationale de l’Assainissement du contrôle des pollutions et nuisances, dont un agent est en service au niveau de chaque mairie pour s’occuper de ces aspects relatifs à l’hygiène et à la santé publique. Pourquoi ces agents ne s’intéressent-ils pas à une question aussi sensible qui concerne la santé publique ?

A défaut de la DNACPN, ce sont les mairies qui sont sollicitées pour directement ou indirectement participer à la recherche de solution à ce problème crucial de santé publique. En effet, la qualité des aliments que nous consommons compte pour beaucoup dans le maintien ou la dégradation de la santé publique.

Et si certains citoyens n’en ont pas eux-mêmes conscience, il importe que les services techniques de l’administration et des mairies travaillent à les sensibiliser à cela pour leur propre bien et celui du gouvernement qui consent des efforts importants chaque année pour la préservation de la santé publique.

C’est d’ailleurs dans ce cadre qu’on a procédé récemment à la destruction d’une importante quantité de médicaments et de drogue frauduleusement importés au Mali. Cet acte encourageant doit être le début d’un processus, car la santé n’a pas de prix.

D’ores et déjà les mairies qui servent de relais dans l’assainissement et l’hygiène publique sont également interpellées pour y mettre de l’ordre.

Moussa SOW

4 mai 2005