Moussa Diakité : « La décision politique de nos leaders manque de volonté sinon la capacité y est »
L’écriture est devenue de nos jours, un moyen de divertissement pour certains jeunes auteurs. Si leurs aïeuls, à travers leur plume, ont promu l’identité de notre société, eux ont également un rôle prépondérant dans l’éveil de conscience des citoyens. Dans le souci de voir cette société rebaptisée loin des maux assaillants, Moussa Diakité, jeune étudiant en licence 2 Anglais, à l’Université Tahri Mohamed de Bechar en Algérie, a publié tout récemment son nouvel œuvre intitulée « La Renaissance ». Interview.
– Que représente l’écriture pour vous ?
Moussa Diakité : Depuis le bas âge. Pendant que mes amis étaient friands des jeux videos et autres, moi je trouvais refuge dans les livres. En lisant les grands écrivains de l’Afrique comme Aimé Césaire et pleins d’autres, j’ai nourri en moi cette passion pour l’écriture. J’écris pour dire ce qui est au plus profond de mon être et que je ne peux pas dire par la voix. En un mot, j’écris pour me soulager en m’exprimant sur ma société. J’aime beaucoup la poésie plus que les autres genres littéraires, le bel agencement des mots. J’aime également les histoires car, je trouve un peu le roman ennuyant.
– Pourquoi choisir La Renaissance comme titre de votre livre ?
MD: La renaissance est ma toute première publication. C’est un recueil de nouvelles composé de 42 nouvelles et qui fait 108 pages. De ton ironique, il s’inspire sur certains faits de notre société à savoir l’immigration clandestine, la politique, l’amour etc. Ce recueil de nouvelles soutient également les fondements de notre société qui sont en voie de disparition notamment manger ensemble dans la famille, s’écouter mutuellement, avoir les ambitions pour soi-même. A travers ma plume, je pousse la jeunesse à l’éveil de conscience, à aller vers nos valeurs perdues, ces valeurs qui faisaient la beauté de notre pays. La renaissance, c’est aussi une prise de position politique pour faire face aux problèmes. En effet, la décision politique de nos leaders manque de volonté, sinon la capacité y est.
– Que pensez-vous des évènements récents qui se sont passés au Mali qui ont d’ailleurs conduit à la démission du président de la république S.E.M Ibrahim Boubacar Keita ? Cette procédure pourrait-elle conduire à cette renaissance dont vous parlez ?
MD: Le Mali faisait face à plusieurs problèmes : l’injustice, la corruption, l’insécurité, la mauvaise gouvernance pour ne pas en citer tout. Selon moi, cette insurrection serait une chance pour les maliens si seulement ils arrivent à la saisir positivement. Saisir la chance mais, pour ne pas la mettre au garage car, nous avons besoin de plus de volonté et de capacité pour bien gérer ce pays. Pour répondre à votre question, oui nous pouvons accéder à la renaissance avec cette insurrection, si toutefois, nous choisissons de changer avec elle et en changeant les choses avec elle.
– Vous avez également abordé un thème qui est plus d’actualité dans nos pays africains, il s’agit de l’immigration. Que pensez-vous de ce phénomène qui passionne plus les jeunes ?
MD: l’immigration est le résultat de la mauvaise gouvernance, le désespoir, la misère. Les jeunes veulent changer de vie et en même temps aider les parents, c’est pour quoi ils sortent pour aller à l’étranger. Mais, les familles doivent accepter ces immigrants tels qui sont. Même si l’immigration clandestine nous arrache des êtres très chers qui pourraient être utiles pour nous dans nos familles, dans nos entreprises, dans nos champs ou ailleurs, il faut reconnaître que ces gens sont des vrais battants et ils participent également au développement de leurs pays respectifs.
Bamako, le 28 Août 2020
Adama SANOGO
@Afribone