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Les résultats de l’Enquête Démographique et de Santé (EDS III), menée en 2001 ont démontré que sur notre territoire nationale, une femme mourrait toutes les 3 h, d’où un nombre de 582 décès de femmes en couches sur 100 000 naissances.
Cette même enquête a prouvé 57 décès néonatals sur 1 000 naissances, soit la mort de 8 nourrissons par jour. Parmi les enfants âgés de moins de 5 ans, les autorités sanitaires consignent 113 décès quotidien.

Il est évident que la prise en charge de la santé des femmes enceintes et des nouveaux-nés, dépend du corps médical et plus précisément de la bonne répartition des gynécologues et des sages-femmes sur l’ensemble du territoire national. Or, dans notre pays, nous constatons que la majorité de ce personnel qualifié est concentré dans la capitale. Ainsi, sur les 700 sages-femmes maliennes, 68% sont en poste à Bamako et sur les 37 gynécologues enregistrés, 75% d’entre eux exercent également dans la capitale des trois caïmans. Nos régions administratives sont donc plus que mal pourvues en terme de personnel médical qualifié puisque Mopti et Kayes ne disposent que 4% de sages-femmes, 7% à Sikasso et 0,5% à Kidal, 6% à Koulikoro et Ségou et 1,5% à Tombouctou ; 2,4% à Gao.

Cette mauvaise répartition s’explique par plusieurs facteurs :
– manque de formation et de recrutement
– rapprochement des conjoints : Le code du mariage et de la tutelle, oblige la femme à habiter avec son époux.

Les normes de l’OMS exigeraient une sage -femme pour 500 habitants. Chez nous, nous avons une sage-femme pour 16300 habitants.

Le même débat agite les autorités depuis plus de 10 ans ! Et demeure toujours le problème…

3 juillet 2006