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Baptisée « ANRS 1265 », l’étude promue par l’Agence
nationale de recherche sur le sida et les hépatites
(ANRS) a comparé le taux d’infection par le VIH chez
des hommes jusque là séronégatifs, répartis de manière
aléatoire dans deux groupes, l’un où la circoncision
était pratiquée à cette occasion et l’autre d’hommes
non circoncis.

Tout en manifestant un grand intérêt
pour ces travaux, l’Organisation mondiale de la santé
(OMS) et l’Onusida attendent les résultats d’essais
similaires avant d’envisager de recommander la
circoncision comme moyen de réduire le risque
d’infection par le VIH.

La notion d’une association entre la circoncision et
une moindre susceptibilité de devenir séropositif
n’est pas inédite.

Depuis 1986, plus de trente études
dites « d’observation », conduites en Afrique
subsaharienne et, pour l’une d’entre elles, en Inde,
en avaient fait état, mais sans pouvoir établir une
relation de cause à effet.

L’étude a été menée en
Afrique du Sud, à Orange Farm, près de Johannesburg,
où la prévalence du virus du Sida est importante.

Comment expliquer la réduction de la transmission du
VIH liée à la circoncision ? Pour l’instant, les
différentes hypothèses impliquent notamment un
épaississement (« kératinisation ») de la peau du gland
chez l’homme circoncis, qui la rendrait moins
perméable au VIH, et le fait que le prépuce, supprimé
par la circoncision, soit riche en cellules dites « de
Langerhans », qui possèdent de nombreux récepteurs pour
le VIH. Mais, rien n’est encore établi.

Le professeur
Jean-François Delfraissy, directeur général de l’ANRS,
souligne le « caractère robuste sur le plan
scientifique de l’essai, mais souligne qu’il ne doit
pas conduire à relâcher la promotion du préservatif ».

Alors, n’oubliez pas que le SIDA est là et
protégez-vous. Ou mieux, restez fidèles !

Dédé Sangaré

07 septembre 2005.