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Le trafic d’armes à la frontière entre le Mali et la Guinée, ces dernières années, prend des proportions très inquiétantes. En 2008, plusieurs opérations de saisies ont eu lieu au poste de Kourémalé. La BMI, de son côté, a déjoué plusieurs tentatives des trafiquants visant à introduire des armes, légères ou lourdes, sur le territoire national.

Dans la nuit du vendredi au samedi 21 février, entre Siby et Bancoumana, à environ une centaine de kilomètres de Bamako, les éléments de la BMI ont intercepté un camion dix tonnes de marque Renault, immatriculé T – 7305- MD.

Après une fouille intense, les douaniers ont découvert dans les caches du camion une quantité importante de matériels de guerre.

Il s’agit de quatorze pistolets mitrailleurs, douze roquettes et leurs accessoires, neuf lance-roquettes et deux mortiers. Ainsi, le camion a-t-il été conduit dans la cour de la BMI. Quant à l’équipage du véhicule, à part le chauffeur principal qui n’a pas hésité à prendre ses jambes à son cou, il a été placé en gardes à vue en attendant que l’enquête ne soit bouclée.

A préciser que les premiers interrogatoires n’ont pas encore permis de connaître le destinataire des armes

Par ailleurs, le Chef de la BMI, Mohamed Coulibaly, que nous avons rencontré, a soutenu que l’opération s’est déroulée sans violence aucune. C’est-à-dire même pas un coup de feu encore moins une effusion de sang. « Pour de telles interventions, nous prenons toutes les précautions possibles » a-t-il déclaré.

Coulibaly lance un appel aux populations des zones frontalières afin qu’elles prêtent main forte aux douaniers pour empêcher les trafiquants d’apporter sur le territoire national des produits illicites et dangereux. Il convient de souligner que cet appel mérite d’être entendu. Car, il n’est pas rare de voir dans les zones frontalières des villageois s’interposer entre les trafiquants et les douaniers.

Ces derniers, plusieurs fois,ont été lynchés par les populations au profit des premiers. On se rappelle, il n’y a pas longtemps, l’exemple de Faramana où une équipe de douaniers poursuivant des trafiquants a été prise pour cible par les populations. Ils n’ont eu la vie sauve que grâce à l’intervention d’un sage du village.

En tout état de cause, l’Etat doit promouvoir des campagnes de sensibilisation à l’endroit des populations pour qu’elles aident la Douane à mieux protéger les frontières nationales.


Abdoul Karim KONE

23 Février 2009