La création de la Banque régionale de solidarité, fruit du partenariat entre l’Union économique et monétaire ouest africaine (UEMOA), la Banque Centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest (BECEAO) et la Banque Ouest Africaine de Développement (BOAD) vise sans doute le renforcement de la contribution du secteur financier dans la lutte contre la pauvreté dans les huit pays de la zone.
Donc la vocation principale de la banque sera de financer les projets initiés par les couches les plus défavorisées de la population au nombre desquelles se trouvent les jeunes diplômés sans emploi, les chômeurs ayant une qualification professionnelle, les femmes, les artisans, les acteurs des professions libérales, les groupements d’intérêt économique et tout autre porteur de projet exclu des services financiers uniquement à cause de sa condition sociale précaire.
Si la nouvelle structure bancaire a son siège à Niamey, elle a une représentation dans les autres pays et la filiale malienne, située à l’immeuble Investim, a été inaugurée le mardi 4 avril, dans une grande ferveur par le chef du gouvernement, le président de l’Assemblée nationale en présence de plusieurs ministres, des acteurs du monde bancaire, des opérateurs économiques…
La filiale malienne s’installe suite à des études et enquêtes de terrain. Celles-ci ont révélé que la BRS peut compter dans un pays comme le notre sur une clientèle composée, notamment de femmes qui constituent 46% de la population active, de chômeurs qui représentent 73% de la population, de jeunes diplômés sans emplois qui dépassent 3% des diplômés, des acteurs du secteur informel représentant plus de 13% du marché de l’emploi et des acteurs et animateurs du secteur artisanal.
Dans l’ensemble, selon les responsables de l’institution bancaire régionale, elle peut prétendre à un achalandage d’environ 3,2 millions de personnes comptant parmi les plus démunies du pays et par conséquent exclues des services des institutions bancaires classiques.
En huit mois d’activités au Mali, la BRS, dira son Directeur général, Alpha Bocar Nafo, a parcouru un chemin appréciable dans l’accomplissement de ses missions. L’indicateur le plus fiable à cet effet est sans doute le nombre croissant de comptes ouverts et les sollicitations de toutes natures relatives à des demandes de financement de projets économiques.
Elle s’est déjà signalée dans une dynamique partenariale avec certains départements ministériels dont celui de l’Emploi et de la formation professionnelle. Comme premiers fruits de ce partenariat, la signature d’une convention pour le financement des projets des jeunes opérateurs économiques à hauteur de 300 millions de FCFA et pour la création d’une quarantaine d’entreprises de promoteurs appartenant à sa clientèle.
Toutes choses qui ont permis à M. Nafo de préciser que « la BRS n’est pas une banque de plus mais s’inscrit dans un système financier particulier et innovateur, celui qui propose une nouvelle politique bancaire fondée sur la mutualité« . Puisque « la solidarité est une vertu du Malien » et que « la lutte contre la pauvreté est un engagement sans faille des plus hautes autorités maliennes » le directeur général de la BRS croit à la réussite de sa banque.
En procédant à l’ouverture officielle de la BRS, Ousmane Issoufi Maïga est convaincu « qu’une injustice a été réparée et que les pauvres et les démunis de la sous région ont désormais leur banque« . Et pourtant explique le premier ministre, « au Mali nous avons perçu assez tôt l’importance de l’assistance et de la solidarité afin de ne laisser aucune Malienne, ni aucun Malien, sur le quai, rater le train du développement« .
C’est pourquoi, la Banque malienne de solidarité a été créée pour offrir des services plus avantageux aux pauvres et aux démunis. Les deux institutions devront ainsi constituer un maillon essentiel dans la mise en œuvre du cadre stratégique de lutte contre la pauvreté.
Certes l’institution aura le soutien du gouvernement pour créer les conditions du financement de l’activité économique mais Pinochet, d’inviter les responsables de la nouvelle banque, à combler les attentes des populations par la conception et la mise en œuvre de mécanismes de financement adaptés à l’environnement en respectant son slogan qui est de « faire du bien-être la chose la mieux partagée« .
Après la rupture du ruban symbolique, le premier ministre et sa suite ont visité les locaux de l’établissement.
Youssouf CAMARA
06 avril 2006.