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Cette cérémonie d’ouverture fut marquée par le mot de bienvenue du Gouverneur de la région de Ségou, Abou Sow et le discours d’ouverture du ministre Cheick Oumar Sissoko, aura donné un avant goût très relevé de la grande fête de la jeunesse malienne.

Le défilé des troupes des huit régions du Mali, plus le district de Bamako, qui ont gratifié le public d’une facette du riche trésor culturel de leur terroir, prestation de très bonne facture de la troupe du Burkina Faso qui a émerveillé plus d’un, grâce au rythme endiablé de son balafon, la cadence de son pas de danse et l’originalité de ses accoutrements, tours de magie de la confrérie des chasseurs, gardiens du mysticisme, passage haut en couleurs des célèbres marionnettes de Markala, improvisation poétique de Amadou Tandina, le troubadour malien des temps modernes, feu d’artifice, en guise d’apothéose, de 500 masques Dogon, la cérémonie d’ouverture de cette 9ème édition (deuxième édition new-look) aura tenu en haleine, près de trois heures d’horloge durant, les 25 000 spectateurs du stade Amary Daou-et les millions de téléspectateurs.

Cette édition 2005 de la biennale de la biennale artistique, 2ème édition new look après celle de 2003 et toute première édition « délocalisée », le ministre Cheik Oumar Sissoko l’a placée sous le signe de la diversité culturelle. Diversité culturelle, l’expression tombait à point nommé.

D’autant que sous la houlette des Nations-Unies, une Convention sur la diversité culturelle devra voir le jour, à partir du mois d’octobre.

Cette initiative, qui participe d’un combat spécifique sur les biens et services culturels tendu vers la promotion des patrimoines culturels, s’articule autour de quatre axes.

Ce sont la promotion de l’expression culturelle, la solidarité internationale, la culture en tant que facteur de paix et de stabilité et la culture en tant que facteur de développement.

Justement, selon une étude réalisée par la CNUCED, l’industrie de la musique, à elle seule, peut rapporter au Mali la bagatelle de 66 milliards de FCFA par an. C’est ce qu’a confié en tout cas le ministre de la Culture.

Toujours au chapitre de la diversité culturelle, le ministre Sissoko de citer les rencontres culturelles décentralisées, à l’image des festivals d’Essakan et d’Amderaboukan, le triangle du Balafon de Sikasso, événement culturel réunissant le Burkina Faso, la Côte d’Ivoire et le Mali.

Le ministre Cheick Oumar Sissoko de rappeler aussi la nécessité de la création d’une agence de promotion de l’industrie culturelle.

En fait de diversité culturelle, le défilé des différentes troupes artistiques du Mali aura été un véritable kaléidoscope qui a mis plein les yeux et les oreilles des spectateurs du stade Amary Daou de Ségou : des rythmes « bara » et « kotéba » de Ségou à la danse « Khassonké » de Kayes en passant par l’accoutrement des bergers, la flûte et la danse « Bozo » exécutée par des acteurs culturels tout de noir vêtus et filets au poing de Mopti, le « didadi » et « sokoninkoun » de Sikasso avec comme porte-étendard, Nahawa Doumbia, d’une région à l’autre il y avait de quoi dépayser plus d’un spectateur.

En véritable « diatigui », le Gouverneur de la quatrième région, Abou Sow, après avoir souhaité la bienvenue à tout ce beau monde, avait, auparavant souligné, au-delà des aspects culturels majeurs, la dimension économique de l’événement qui apparaît, dès lors, comme un véritable projet de développement, à l’instar de la CAN 2002.

Les innovations ont pour nom l’exposition d’objets d’art qui se distingue comme un véritable salon, la rue marchande et les conférences flottantes.

Le Gouverneur Abou Sow n’avait pas de mots assez forts pour souligner la fierté de sa région à accueillir cet événement culturel majeur.

Ségou, carrefour de civilisation, berceau de royaumes dont la renommée a traversé l’espace et le temps et synonyme de figures légendaires, à l’image de Biton Coulibaly et Da Monzon Diarra.

Ségou, également fière de ses 62 000 km2 abritant plus de 2 millions d’habitants, de ses sites touristiques de Sassanding et de Markala.

Le président Amadou Toumani Touré, arrivé au stade Amary Daou en Jeep Hammer de commandement, aux environs de 16 h 10 mn, avait pris son bain de foule en compagnie du Gouverneur Abou Sow, tout de blanc vêtu comme son illustre hôte.

Il a suivi la cérémonie dans la loge d’honneur, applaudissant frénétiquement les différentes délégations.
A la fin, il n’a pu s’empêcher de saluer les efforts de tous ceux grâce à qui cette cérémonie d’ouverture fut une fête réussie.

Jusqu’au 11 septembre, le public pourra suivre les prestations des acteurs artistiques des huit régions et du district de Bamako à travers pièces de théâtre, ballets, solo de chant et chœurs dans les salles « Tientiguiba Danté » (1206 places) et « Méruba » (500 places) toutes les deux climatisées et insonorisées.

Que la fête soit belle et les compétitions se déroulent en toute sportivité pour le plus grand bien de la création artistique du Mali !

Yaya SIDIBE

05 septembre 2005.