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LES CONFLITS FONCIERS

Le cercle de Koutiala est un cercle à vocation agro-pastorale, la quasi-totalité des villages du cercle vivent, à l’instar de leurs grands parents, du travail de la terre. En plus de ces villages, il faut préciser que plus de 40% des citadins pratiquent également l’agriculture et l’élevage. La gestion des terres dans le cercle relève du droit coutumier.

En certains endroits, c’est le village le plus ancien qui détient la propriété des terres, et ce dernier est chargé, à son tour, d’en attribuer aux habitants des autres villages récemment installés selon leurs besoins. Et, en aucun cas, habitants de ces villages ne peuvent avoir un champ au détriment d’un village installé antérieurement. En revanche, dans d’autres villages, c’est le chef de village où la famille fondatrice qui gère le patrimoine foncier.

Dans ces conditions, si une tierce personne veut accéder à la terre, en l’occurrence un villageois ou un étranger, il s’adresse soit au chef de village soit à la famille fondatrice du village.

LES CONFLITS FONCIERS ET LES ENLEVEMENTS DE FILLES

Comment les conflits fonciers prennent de l’ampleur avec une pluviométrie abondante ? La gestion harmonieuse de façon traditionnelle des terres est piétinée avec une pluviométrie abondante, qui entraîne à son tour une bonne production du coton et des céréales dont la vente permet de renflouer les poches des paysans. Une fois cette situation réalisée, à savoir la vente du coton et d’une partie des céréales, certains paysans réveillent leurs vieux contentieux fonciers au niveau des tribunaux. Dès fois, ça se termine dans la c apitale suite à des jugements en appel. Il faut rappeler que ces jugements absorbent parfois la totalité des gains obtenus de la vente du coton.

Il faut par ailleurs rappeler que les conflits entre les cultivateurs et les grands éleveurs prennent aussi de l’ampleur. Dans les années où la pluviométrie est excédentaire, on constate que le nombre d’enlèvements de filles augmente dans les villages du cercle de Koutiala. Ainsi, en 2003 , quand le Mali a fait une importante production cotonnière avec 610.000 tonnes, les enlèvements de filles ont été réguliers.
Qu’est-ce qu’un enlèvement de fille ? Il consiste à prendre la fille fiancée ou non fiancée sans le consentement des parents et à s’évader dans la nature avec elle.

Les Bambara disent : “Muso-tigè”. Il faut se rappeler que le “Muso Tigè” est une tradition mais avec l’abondance de la pluviométrie le phénomène prend de l’ampleur.
Mamoutou DIALLO

16 janv 07