De par sa situation géographique singulière, Koulouba, à côté du Palais présidentiel, devait servir d’exemple de quartier moderne. Malheureusement il demeure inchangé depuis un siècle. Le passage des 4 chefs d’Etat n’a pas permis de faire sortir Koulouba de sa « spontanéité ». Le quartier n’est jusqu’à présent pas loti.
Le quartier Koulouba ou « Koulouba village ou Koulouba des oubliés » a l’occasion de voisiner avec le Palais présidentiel. C’est l’un des quartiers de la Commune III, situé au nord de Bamako au flanc de la colline. Le voisinage de « Koulouba village ou Koulouba des oubliés » avec le Palais présidentiel ne lui a malheureusement pas servi à grand-chose.
Selon Oumou Kéita, une résidente, « on n’a eu aucun intérêt à être les voisins du Palais. On nous a obligés à faire des caniveaux. Ces caniveaux sont mal faits parce qu’on n’avait pas assez de moyens pour les faire comme il le faut. Il n’y avait pas de moustiques à Koulouba. Maintenant, puisque les eaux ne coulent pas normalement, c’est un quartier de moustiques. Et si l’on fait ses ablutions à la maison avant d’arriver à la mosquée, on a les pieds sales ».
Non loties et pas viabilisées, les maisons de ce quartier sont entassées les unes sur les autres, on y circule à travers des ruelles qui aboutissent souvent au cœur d’une concession. Le quartier est divisé en deux parties. La majeure partie se trouve au flanc de la colline et l’autre s’étale dans une sorte de cuvette.
Solution
La première solution aux problèmes de Koulouba est la viabilisation et le lotissement pour qu’il puisse être au même niveau que les autres quartiers.
« Koulouba n’est jusqu’à présent pas loti. Il n’est même pas viabilisé. Même si on a des morts, on est obligé de les transporter à pieds jusqu’à la mosquée parce qu’il n’y a de passage pour les véhicules. Le lotissement de Koulouba est aujourd’hui notre souhait le plus ardent. Si nous avions les moyens nécessaires, nous allions nous-mêmes le faire. Il n’y a même pas de route pour les charrettes, à plus forte raison pour les voitures et motos. Lors d’une réunion avec les autorités, on a proposé de rebâtir Koulouba. Ils ont dit qu’ils n’ont pas de moyen. J’ai dit de passer le marché à une ONG, mais ils ne m’ont pas écouté. L’image de Koulouba à côté du Palais n’est pas reluisante », explique N’golodi Sinayogo, chef du quartier.
Toutefois, pour M. Sinayogo, « c’est le président Alpha Oumar Konaré qui a un peu contribué à l’épanouissement de Koulouba. Il a construit notre mosquée. Il a électrifié Koulouba. Il a aussi mis le goudron sur la route principale ».
Pour combien de temps, la population de Koulouba doit-elle prendre son mal en patience ? Il est temps que les autorités nationales ou communales pensent à la viabilisation et au lotissement de ce quartier pour la gloire de notre pays. C’est un peu l’histoire de la brindille dans l’œil du voisin et de sa poutre.
Sidiki Doumbia
(stagiaire)
23 août 2007.
