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Dans la nuit du 21 au 22 mars, Huicoma a échappé de justesse au saccage par les ouvriers licenciés.

Tout a commencé le 21 mars aux environs de 18 heures. Les passants ont pu constater un attroupement massif devant l’usine qui grandissait au fur et à mesure. Des manifestants tentaient coûte que coûte d’accéder dans l’enceinte de l’usine qui a récemment redémarré après plusieurs mois d’inactivité.

Certains nervis dans la foule qui s’épaississait de minute en minute procédaient à des jets de cailloux sur le bâtiment. La situation qui dégénérait de plus en plus a nécessité l’intervention des forces de l’ordre aux environs de 20 heures. Celles-ci ont pris position à l’intérieur de l’usine pour contrer les manifestants dans leur dessein.

Les forces de l’ordre lancèrent finalement des gaz lacrymogènes. C’est à ce moment précis que les passants constatèrent des foyers de feu à quelques mètres du grand portail de l’usine.

La foule répliqua en envoyant des pierres mais finit par abandonner la bataille. Vers 21 heures, nouvel attroupement, des enfants pour la plupart. Cette – fois la bataille fit rage. Les forces de l’ordre parvinrent au bout du compte à repousser les assaillants loin des rues de Kolèbougou, où se situe l’usine. Rares sont ceux qui ont pu fermer l’œil dans ce quartier et ses environs, à cause des forts relents de gaz dans les narines et dans les yeux.

Selon nos sources, une division au niveau du collectif des licenciés de HUICOMA serait à l’origine de ce mouvement. Il s’agit des travailleurs non concernés par « le plan social » qui avaient des arriérés de salaire de 6 mois, et qui par solidarité avaient engagé la lutte auprès de leurs camarades de la bourse de travail. Pour avoir déserté leur poste, ils se virent remplacer semble-t-il par des Ivoiriens, toujours selon les mêmes sources. D’où leur colère

En attendant la fin des négociations, le suspens plane sur la ville de Koulikoro, HUICOMA restant sous haute surveillance policière.

Zoumana NAYTE

Le Challenger du 30 Mars 2010.