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Jusqu’à un passé récent, il ne se passait pas de jour sans que des échauffourées n’éclatent entre commerçants détaillants et forces de maintien de l’ordre. Motif : occupation illicite du domaine public de l’Etat.

Face aux nombreuses difficultés que les commerçants, notamment les détaillants à faibles revenus, ont à se faire une place aux grands marchés de la capitale, le projet de construction de kiosques a été initié par l’Association des commerçants en Commune II, il y a presque une décennie.

Aujourd’hui la plupart de ces kiosques est inoccupée. « Si les kiosques étaient les bienvenues pour nous les petits détaillants, il reste que leur emplacement ne nous incite pas à aller à cause de la faiblesse de la clientèle », souligne Souleymane Sissoko, vendeur de chaussures installé non loin des kiosques dans le quartier populaire de Missira.

Selon lui, ce ne sont pas les conditions d’acquisition qui découragent les commerçants, mais l’emplacement et surtout la qualité de l’ouvrage. En fait, pour acquérir un kiosque, il est demandé une avance de 30 000 F CFA, soit l’équivalent de 4 mois de loyer.

Ensuite, le locateur devra s’acquitter régulièrement de ses frais de location en raison de 7500 F CFA par mois au plus tard le 5e jour du mois. Autre condition à remplir : il est interdit au locataire de mener des activités qui ont trait avec le feu. Autrement dit, les kiosques ne sont pas cédés à des personnes qui exercent les métiers comme ceux de soudeur, blanchisseur ou encore vendeur de café…

Seydou, un revendeur de cartes téléphoniques, voit en ces restrictions une des causes à l’origine de l’inoccupation des kiosques qui sont, pour la plupart, délabrés. « Nous envisageons de les restaurer. Mais celui qui désire louer un kiosque et prendre les frais de restauration en charge est aussi le bienvenu », indique Mahamadou Cissé, président de la commission d’attribution des kiosques.

Pour M. Cissé, l’association des commerçants a décidé de restaurer les kiosques. Mais un litige l’oppose à la mairie de la Commune. La mairie de la Commune II est accusée d’avoir gaspillé les planches d’une valeur de plus de 10 millions de F CFA.

L’association a testé en justice contre la mairie et espère récupérer ses fonds pour restaurer ses kiosques. L’affaire est toujours pendante devant le tribunal compétent.

En attendant, les kiosques apparaissent comme un vrai gâchis.

Denis Koné

1er mars 2006.