Après avoir tout mis en œuvre en 2006 pour empêcher l’ouverture d’un consulat libyen à Kidal, l’Algérie, selon des informations, souhaite installer un consulat dans la capitale des Ifoghas.
Pour l’instant, il semble que les autorités maliennes s’y opposent. Elles n’ont pas tort.
Et pour cause : ces dernières années, toutes les crises qui ont secoué Kidal ont un dénominateur commun : l’Algérie, dont l’intérêt pour cette région et au delà le septentrion malien, n’est qu’un secret de polichinelle. Disposant depuis des années d’un consulat à Gao dirigé par un agent des services secrets algériens, le pays de Bouteflika veut maintenant s’implanter à Kidal, sous le couvert d’une « représentation consulaire ».
L’appétit venant en mangeant, demain ça serait Tombouctou. En réalité, ce consulat algérien ne serait, dans les faits, qu’une antenne de plus pour les services algériens. Alors, Kidal sera totalement à la dévotion du voisin.
Pour revenir aux événements du 23 mai 2006, qui ont vu l’attaque de deux garnisons militaires et les camps de la garde et de la gendarmerie de Kidal par Bahanga et ses hommes, tout est parti de l’ouverture (momentanée) d’un consulat libyen dans la ville de Kidal.
A l’époque, l’Algérie n’avait jamais digéré cette présence libyenne dans la capitale de l’Adrar des Iforas. C’est ainsi que Bahanga et quelques têtes brûlées de la localité furent instrumentalisés pour déclencher la révolte. Tout avait été planifié et savamment exécuté à partir de l’Algérie.
A l’époque, nos voisins visaient un double objectif : obtenir la fermeture du consulat libyen et se positionner en médiateur dans la nouvelle crise déclenchée par leurs hommes de paille. Ils atteindront leurs objectifs.
Dès le déclenchement de la crise, les Libyens plieront bagages et projets. Au même moment, les insurgés demanderont une médiation algérienne. Ce qui aboutira à la signature de l’Accord d’Alger. La suite, on la connaît.
Mais avec le temps, l’opinion nationale et internationale a compris le jeu algérien. Les masques étaient tombés.
Aujourd’hui, il est évident que les Algériens, compte tenu de tout ce qui se passe au nord du Mali et dans la bande sahélo-saharienne, veulent la place laissée libre par les Libyens à Kidal, avec bien d’idées en tête. Un stratagème trop gros pour passer inaperçu.
C H. Sylla
11 Février 2010.