Si ce n’est pas la défaite, ça y ressemble. « Le repli tactique » est la nouvelle trouvaille de notre armée face aux rebelles qui viennent d’envahir tout le Nord du pays. L’armée malienne a abandonné les populations du Nord aux mains de l’ennemi qui contrôle maintenant les trois régions.
C’est le cœur serré que l’on assiste à la fuite sous le vocable de « repli stratégique » de nos braves soldats censés défendre l’intégrité territoriale du Mali au prix de leur sang. En trois jours, les bandits armés se sont emparés des 3 régions (Kidal, Gao et Tombouctou), à la grande stupéfaction de la population civile.
Cette déroute amène les Maliens à se demander sur les motifs réels du coup d’Etat du capitaine Sanogo. Et pourtant, les nouvelles autorités ont justifié le coup de force par le fait que l’ex-président ATT a toujours géré le problème du Nord du Mali de façon laxiste et irresponsable. L’espoir nourri par des Maliens croyant à une résolution rapide du conflit s’est effondré avec la prise de Gao et de Tombouctou bien après celle de Kidal.
Et si le « repli tactique » s’avérait inefficace, quelle autre recette va-t-on servir aux citoyens maliens qui n’aspirent qu’à la paix ? Le Mali n’a-t-il pas d’artillerie ? Où sont passés ces valeureux soldats qui, disait-on, n’avaient rien à envier aux marines américains ? Où est passé tout cet arsenal de guerre exhibé lors du cinquantenaire de notre indépendance ?
Le cœur de nos vaillants soldats a-t-il cessé de vibrer de confiance ? Sinon comment expliquer cette débandade de notre armée en voyant l’ennemi découvrir son front ? Devrons-nous comprendre qu’ils (soldats) ne sont plus résolus de mourir pour la patrie ? Seul le capitaine Sanogo à défaut du général ATT pourra nous répondre. La réponse c’est d’être au front, c’est de repousser les rebelles et de reconquérir Kidal, Gao et Tombouctou.
C’est normal d’un côté que ces soldats prennent la tangente. La force du Mali aurait pu être son armée. Hélas ! Des fils à papa, des favorisés, des déchets de la société et autres délinquants sont enrôlés dans l’armée. Dans ce cas, point de surprises en voyant ces soldats abandonner l’uniforme militaire pour la friperie, se camouflant pour déserter le front, oubliant cette assertion sacrée : « Un Peuple-Un But-Une Foi ».
Une chose est sûre : le Mali vient d’être déshonoré. Pour l’Histoire, nos vrais soldats et la population malienne doivent s’unir pour laver l’affront. « Plutôt la mort que la honte », avait dit Babemba Traoré. N’est-ce pas ? Alors soyons dignes de lui.
Aminata Traoré
04 Avril 2012
