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Le gouvernement malien semble avoir fait du problème sécuritaire de Kati une question d’honneur. Depuis la mutinerie du 30 septembre 2013, le ministère de la défense et des anciens combattants multiplient les mesures politique et sécuritaire visant à neutraliser l’influence de la ville garnison sur le fonctionnement des institutions de la République.

jpg_une-2243.jpgTout a commencé par une opération dénommée «Saniya» (assainissement) lancée au lendemain de la mutinerie qui a opposé deux clans au sein des ex-putschistes du 22 mars 2012. L’opération commando a abouti au «contrôle» du camp par l’Etat-major général des armées. «La situation est totalement reprise en main par le commandement. A partir d’aujourd’hui, il y aura encore moins de bruit», a rassuré Soumeylou Boubèye Maïga, ministre de la défense et des anciens combattants lors de sa prise de parole durant la passation officielle entre les deux colonels.

L’opération Saniya dont l’objectif était de «ramener la situation de la ville garnison de Kati à une situation normale» s’est donc parachevée par l’installation d’un nouveau commandement. Au cours d’une cérémonie présidée par Soumeylou Boubèye Maïga ce 24 octobre, à la place d’arme de Kati, le colonel Prosper Traoré a passé le témoin au colonel Harouna Samaké.

«C’est une page nouvelle qui s’ouvre au niveau de la garnison de Kati et qui préfigure celle qui s’ouvrira pour l’ensemble des forces armées maliennes», a commenté le ministre à l’issue de la cérémonie.

Rétablir la chaine de commandement, reprendre les hommes en main, restaurer la discipline et mieux préparer les hommes pour leurs futures missions, sont quelques-uns des défis qui attendent le nouveau commandant de la troisième région militaire du pays.

jpg_kati-saniya.jpgL’opération Saniya a également débouché sur l’arrestation de dizaines de personnes dont des officiers supérieurs.

A la suite de la mutinerie du 30 septembre, quatre corps de soldats sans vie ont été découverts. Selon le ministre de la défense, des «éléments de preuve» rassemblés à l’encontre de personnes impliquées dans ces crimes «ont conduit à l’ouverture d’une procédure judiciaire depuis quelques jours» par le parquet de la commune III du district de Bamako.

«Nul ne sera au-dessus de la loi… Les enquêtes en cours seront conduites à leurs termes en vue de rechercher et traduire en justice toutes les personnes concernées», a-t-il assuré.

Seydou Coulibaly

24 Octobre 2013

©AFRIBONE