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Dans le cercle de Yélimané où la moyenne annuelle des pluies est déjà très faible, facteur limitant de production agricole, les populations sont au bord du découragement du fait des ravageurs de leurs cultures et la plupart se proposaient d’arrêter de cultiver dorénavant si l’État ne les aidait pas à trouver une solution à l’action des déprédateurs (rats, sauterelles, oiseaux granivores etc.)

Cette information qui vient de Kaourou Doucouré, député élu à Yélimané, a fait l’objet de l’interpellation du ministre de l’Agriculture, Seydou Traoré, à l’Assemblée nationale.

Pour Doucouré, l’État malien est coupable, et en particulier le ministère de l’Agriculture. Comme preuve de sa charge contre le ministre Seydou Troaré, l’élu de Yélimané a exhibé, au cours de l’interpellation, des épis de « gros mil » dévorés par les oiseaux. En effet, des paysans auraient de leur propre chef pris l’initiative d’envoyer par l’intermédiaire du député Doucouré ces épis de « gros mil » au ministre de l’Agriculture.

Estimant que « les mêmes causes produisant toujours les mêmes effets, l’élu de Yélimané craint que la situation ne perdure. Il n’y a jamais eu de solutions véritables aux inquiétudes des paysans« , a-t-il dénoncé, même s’il reconnaît « que les services locaux fournissent annuellement des renseignements aux décideurs« .

Cependant, Kaourou Doucouré estime que le ministère de l’Agriculture est « l’un des plus sensibles du montage gouvernemental au regard de la vocation agro-pastorale de notre pays« . Toutefois, le problème au Mali, selon lui, n’est pas le montage institutionnel, c’est à dire la production des textes, mais c’est bien leur application sur le terrain.

« Depuis la cessation des activités de l’OCLALAV (organisation Commune de Lutte Anti-Larvaire et Aviaire) de nombreuses zones agricoles dans notre pays sont sujettes à l’action de déprédateurs de cultures, anéantissant partiellement ou totalement les efforts de milliers de paysans chaque année« , a déclaré M. Doucouré.

Pour sa décharge, le ministre de l’Agriculture a estimé que les allégations de son interpellateur ont des aspects qui méritent des éclaircissements. L’OCLALAV dont la fin a été considérée par l’élu de Yélimané comme le point de départ des déboires paysans était, selon le ministre, une organisation regroupant plusieurs pays africains.

Les services que rendaient cette organisation ont été perpétués dans chacun des pays membres à travers des structures créées à cet effet. Ainsi, l’Office de la protection des végétaux a été créé au Mali. Il y a eu aussi l’Unité nationale de lutte contre le criquet qui est devenu le centre national de lutte contre le criquet pèlerin. En plus de ces dispositions institutionnelles, il y a eu aussi des efforts financiers pour doter ces structures de ressources humaines.

Afin de répondre à l’accusation d’être très théorique, le ministre de l’Agriculture a tenu à préciser que les structures de lutte mises en place par l’État sont partout à travers le pays. Mais il a également demandé que sont interpellateur tienne compte de l’approche participative qui a d’ailleurs conduit à mise en place des brigades villageoises de surveillance.

Seydou Traoré, poussé par son interpellateur, a donné l’assurance aux paysans qu’il y a de l’espoir quant à l’hivernage prochain. Les paysans doivent avoir confiance aux mesures prises par l’État malien. Au menu des actions, il y a l’accroissement de la production et l’opération « Sandji« .

Soumaïla T. Diarra

23 mai 2007.