C’est pour sensibiliser et informer les orpailleurs traditionnels des nouvelles dispositions prises dans le cadre du soutien à l’orpaillage et autres que les deux ministres à la tête d’une importante délégation se sont rendus dans une zone d’exploitation dans la commune rurale du Nouga à 40 km de la ville de Kangaba où ils ont été reçus par les autorités politiques et administratives du cercle.
Les sites d’exploitation artisanales de l’or sont au Mali des véritables zones dangereuses avec leur cortège de destruction de la nature. Des milliers de personnes regroupées sur un site d’exploitation où il n’y a aucune garantie sociale, ni sanitaire, creusant des trous dont la profondeur varie entre 15 à 25 m pour extraire de l’or.
Cette exploitation artisanale expose les intervenants à des risques liés à la dégradation de l’environnement, mais aussi aux produits nocifs (cyanure et mercure) utilisés dans la clandestinité par les orpailleurs.
Dans la zone de Kangaba, ces exploitants traditionnels ont englouti des dizaines de kilomètres qui ont malheureusement été vidés de leur couvert végétal et sont également un véritable drame pour les animaux et les personnes qui ne peuvent les cultiver à cause des milliers de puits abandonnés à l’état par les orpailleurs.
Pour Ahmed Diane Séméga, la mission a un double objectif. Il s’agit primo de sensibiliser et d’informer les orpailleurs sur les nouvelles dispositions qui sont prises au niveau de son département dans le cadre du soutien à l’orpaillage.
Ces mesures sont consignées dans de projets mis en oeuvre avec l’appui de la Banque mondiale pour venir en aide aux orpailleurs afin de leur permettre d’être des véritables acteurs économiques. Ces projets pourront améliorer leur productivité et augmenter leur impact en tant pourvoyeurs de richesses dans notre pays.
Mais pour qu’ils puissent bénéficier de cette richesse, explique Ahmed Diane Séméga, les orpailleurs doivent s’organiser en associations et organismes professionnels.
Le second aspect, dit-il, est complémentaire parce qu’il procède de la volonté du gouvernement de faire de ces exploitants des acteurs économiques importants dans le cadre des efforts qu’ils doivent mener relativement à d’autres activités.
Il s’agit par exemple de l’agriculture qui est le pilier de notre économie. La présence du ministre Nancoma Kéïta a tout son sens même si elle ne change en rien le but de la mission.
Seulement, elle à la particularité de mettre aussi l’accent sur la préservation de l’environnement. Pour le ministre Kéïta, l’orpaillage est une activité qu’on ne peut interdire parce que faisant partie désormais de la culture des populations concernées.
Il s’agit pour eux de venir donner de bons conseils par rapport à la protection de l’environnement et aux principales obligations des orpailleurs.
«Cela n’est possible qu’en les rencontrant physiquement pour les mettre en confiance, et les exhorter à s’intéresser aux autres travaux comme l’agriculture», martela-t-il.
Les deux ministres ont expliqué aussi aux orpailleurs les méfaits du cyanure et du mercure qu’on utilise dans la clandestinité dans les zones d’orpaillage. Les produits, expliquent-ils, sont dangereux.
Ils ne se dégradent pas facilement et peuvent porter atteintes à la santé des populations. Les ministres, qui ont visité ces sites sous une pluie battante, se sont transportés sur un autre site en réhabilitation.
La réhabilitation consiste à boucher les anciens puits et à reboiser le site pour en faire une zone de culture. C’est très satisfaits de la mission que les deux ministres ont regagné Bamako dans la nuit.
Idrissa Maïga
23 juin 2005