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A cela s’ajoute une autre grosse difficulté due à une
présence quasi permanente d’insécurité pour les
piétons.

Dans ces deux quartiers de la rive droite, des
populations sinistrées ne cessent de pointer du doigt
les maisons construites dans le lit de la rivière. En
effet, les bâtiments obstruent complètement le passage
de l’eau.

Les deux derniers mois, le lit n’a pu
contenir les flots issus des grandes pluies qui se
sont abattues sur la capitale, après lesquelles l’eau
déborde souvent sur près de 70 mètres de part et
d’autre de son passage traditionnel dans les
quartiers.

Le hic c’est que la plupart de ces
propriétaires d’immeubles possèdent des titres
fonciers sur les parcelles construites. Le quartier de
Kalabancoro est situé dans une zone marécageuse, entre
le fleuve Niger et le plateau et c’est ce collecteur
naturel qui le sépare du quartier de Baco Djicoroni
ACI.

Les canaux de ce collecteur drainent toutes les
eaux de pluies des quartiers de Daoudabougou,
Niamakoro, Kalaban-Coura et Sogoniko. Malheureusement
pour ces populations de Kalabancoro et de Baco
Djicoroni ACI, ce collecteur naturel a été morcelé et
vendu à de gros bonnets qui y ont construit des
immeubles.

Pourtant, selon quelques habitants qui nous
ont exprimé leur détresse, le plan initial de
lotissement du quartier situe clairement les espaces
servant de servitude. Mais un plan venu se substituer
au premier fait fi des espaces de servitude et a
permis à des personnes de construire de maisons sans
se soucier outre mesure des dommages causés.

Les habitants persistent, les autorités signent

Les habitants de ces deux quartiers s’interrogent de
plus en plus sur ce qui se cache derrière les
occupants du lit car, selon eux, malgré toute la
colère suscitée par les constructions existantes,
d’autres personnes s’apprêtent a s’y s’installer.

Et
pourtant, expliquent-ils avec amertume, toutes les
autorités, au plus haut niveau ont été saisies du
problème. Ces habitants qui se sont retrouvés dans une
associations denommé « association Djiguya Ton » ont
saisi le ministre de l’Administration Territoriale, le
ministre de la Protection civile, le Gouverneur du
District, le ministre de l’Urbanisme et de l’habitat
pour qu’ils tranchent entre eux et les propriétaires
d’immeubles.

Auparavant, plusieurs démarches ont été
effectuées par ces habitants auprès du Maire de
Kalabancoro ( qui, du reste, relève du cercle de Kati)
et du maire de la Commune V du District.

Mieux, nous
a-t-on dit, dans une lettre adressée au ministre de la
Sécurité de l’Intérieur et de la Protection Civile,
les membres de l’association indiquent qu’au cas où il
arriverait un catastrophe dans la zone, ils
porteraient contre-lui une plainte pour non assistance
à personnes en danger.

S’agissant des personnes que
ces habitants citent comme les auteurs de la vente des
parcelles sur le lit du marigot, on interpelle le plus
souvent, la section domaniale de la Commune V du
District, l’ancien gouverneur du district Karamoko
Niaré et l’ancien maire de la Commune V Dieudonné
Zallé.

Du coté de la mairie de la Commune V, on dit ne
rien comprendre car pour le maire Damba Fané que nous
avons approché, les occupants dont il s’agit disposent
tous des documents légaux. Ce qui veut dire qu’ils
sont, dans la légalité. Car, selon lui, les personnes
detiennent des permis d’occuper dûment delivrés par
les services compétents.

Il s’agit de l’avis technique
de la direction de l’aménagement et le maire Demba
Fané confie que c’est après accord de ceux-ci que
l’autorisation de construire a été signée. Maintenant
quant à une éventuelle démolition des endroits, le
maire informe qu’une commission a été mise en place
après l’inondation dans les quartiers et son rapport a
été transmis au ministère de l’Urbanisme, le
département de tutelle. On attend donc sa réponse.

Laya DIARRA

05 septembre 2005.