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Le bureau de la Section syndicale de la justice entend utiliser tous les moyens légaux pour que ses revendications soient prises en compte par les autorités compétentes. La grève du 10 et 11 décembre 2008 serait un avertissement dans ce sens.

Dans un préavis de grève daté du 18 novembre et adressé au ministre du Travail, de la Fonction publique et de la Réforme de l’Etat, avec ampliation au ministère de la Justice, au Syntade auquel il est affilié, le bureau exécutif de la Section syndicale de la justice décide de déclencher une grève de 48 h sur toute l’étendue du territoire, allant du mardi 9 à minuit au jeudi 11 décembre à zéro heure. Il prévoit de la reconduire 15 jours plus tard si elle n’obtient pas satisfaction.

Cette décision d’aller en grève a été adressée par un circulaire n°007/SSJ à tous les chefs d’établissements de l’administration pénitentiaire et de l’éducation surveillée le 19 novembre.

Dans le préavis dont une copie a été déposée à notre rédaction et signé de Abdoulaye Fofana, secrétaire général du bureau, il est fait mention de l’inadaptation du statut des surveillants de prison, le non-respect des protocoles d’accord signés, l’ostracisme dont sont victimes les surveillants de prison.

Le bureau exécutif de la Section syndicale de la justice demande à ce titre : l’octroi d’un statut de nature législative aux surveillants de prison, de primes et indemnités aux surveillants de prison, le redéploiement effectif des inspecteurs et des contrôleurs des services pénitentiaires et de l’éducation surveillée, conformément aux textes.

Mesures drastiques

La Section syndicale réclame en outre l’application des deux arrêtés (08-2471 et 08-2472 du 8 septembre 2008) fixant respectivement l’organisation et les modalités de fonctionnement des directions régionales et des services sub-régionaux de l’administration pénitentiaire et de l’éducation surveillée et déterminant le cadre organique des directions régionales et services sub-régionaux de l’administration pénitentiaire et de l’éducation surveillée.

La Section syndicale, selon M. Fofana, réclame aussi la dotation annuelle des surveillants de prison en tenues de travail et bi-annuelle en paquetage complet et l’équipement des maisons d’arrêt en moyens de communication et en matériel informatique, la formation continue des surveillants de prison à l’intérieur aussi bien qu’à l’extérieur du Mali et la formation professionnelle de la deuxième promotion des surveillants de prison.

De plus, le bureau syndical exige qu’il soit mis fin à l’immixtion de la direction nationale de l’administration pénitentiaire et de l’éducation surveillée (DNAPES) dans la gestion des budgets des chefs d’établissements pénitentiaires à travers l’initiative médicament, l’arrêté fixant les détails des attributions des chefs de section et de la Daf du ministère de la Justice et la mise des moyens logistiques et financiers au niveau de la Daf du ministère.

Pendant la période de la grève, le bureau entend donner des consignes fermes à ses militants. Il s’agit de la présence effective de tous les éléments en tenue correcte pour mieux renforcer la sécurité, la libération des cas d’expiration de peine. Pour ces deux jours de grèves, souligne M. Fofana, il n’y aura pas de visites, d’extraction, aucun mot d’ordre d’incarcération, ni de transfèrement, les plats et colis extérieurs ne seront pas admis dans les enceintes.

Amadou Sidibé

24 Novembre 2008