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En tant que 2e producteur mondial de beurre de karité (avec 12%.), le Mali, selon la FAO, arrive en 6e position, avec seulement 8% des exportations, essentiellement vers le Sénégal l’Europe, les Etats-Unis et la Chine.

Dans le souci de renverser cette tendance, afin d’assurer une meilleure visibilité de la filière Karité auprès de ses partenaires et de la population malienne, le Réseau, dit SIDO, des femmes productrices de karité, en partenariat avec le ministère de la Promotion de la Femme, de l’Enfant et de la Famille et les structures d’appui à ladite filière (à savoir, la SNV, l’AMPJ, le CECI, le PCDA, la DNCC, l’ACOD, le Projet Karité, la SOCODE VI), organise, le dimanche 2 Novembre 2008, une Journée dite “Spécial Karité”, au Parc des Expositions de Bamako.

Cet évènement se tiendra en marge de la semaine commerciale SECO, édition 2008, qui est un cadre idéal pour la promotion des produits locaux.

C’est dans cette optique que les organisateurs de cette journée ont rencontré la presse ce jeudi 30 Octobre 2008, au Centre National de Documentation d’Information sur la Femme (CNDIF), afin d’échanger avec les médias sur la raison de ladite Journée.

Dans son mot de bienvenue, la représentante de la SNV au Mali, Mme Susan Van Keulen, a souligné que l’objectif de cette Journée “Spécial Karité” est de promouvoir la filière karité et permettre, au public malien, de mieux connaître les productrices et de valoriser leur produits, afin d’instaurer un partenariat avec d’autres intervenants qui font la promotion de produits locaux, de vulgariser l’utilisation des produits de karité dans toutes les régions du Mali, t de sensibiliser les politiques par rapport à la place stratégique de la filière dans la lutte contre la pauvreté et l’amélioration de la situation économique de la population rurale.

Après avoir demandé aux médias d’être le relais entre le réseau SIDO et la population malienne, tout en donnant la vraie information -à savoir, les expériences acquises, les résultats, les partenaires et les perspectives-, Mme Susan Van Keulen a rappelé qu’au Mali, la souveraineté et la sécurité alimentaires sont devenues, aujourd’hui plus que jamais, une préoccupation majeure des autorités politiques et administratives, ainsi que celle des partenaires au développement.

Le faible prix du coton au niveau mondial, et la hausse des intrants pour la culture du coton, ont poussé la population malienne, en général, et les productrices, en particulier, à trouver des solutions alternatives. Aussi se sont-elles regroupées, tout en cherchant à développer et promouvoir les produits et sous-produits des oléagineux comme le karité, pour générer des revenus supplémentaires”, a souligné la représentante de la SNV au Mali.

A l’en croire, le karité est typiquement et exclusivement africain : il se trouve dans 16 pays d’Afrique, avec une production annuelle moyenne de 700 000 tonnes. Les plus grands producteurs sont le Nigéria (en tête avec 60% de la production) suivi du Mali, du Burkina Faso et du Ghana. “A eux seuls, ces quatre pays offrent plus de 80% de la production mondiale de karité”, a informé Mme Susan Van Keulen.

Selon la représentante de la SNV, pour accédr aux marchés et maintenir les clients, les productrices doivent d’abord augmenter et améliorer la qualité des produits et sous-produits du karité, et ensuite, se retrouver autour de cadres de concertations. Aussi, Mme Susan a remercié tous les partenaires techniques et financiers qui soutiennent les efforts du réseau SIDO.

Quant à la présidente du réseau, Mme Mariko Mah Koné, son intervention a été axé sur la réaction du SIDO. De ses explications, il ressort que le réseau des femmes productrices de karité a été créé en 2007. Il est composé de 24 coopérations, toute chose qui a été possible grâce à l’union de 1013 femmes au sein dudit réseau. Aux dires de Mme Mariko, l’objectif du SIDO est de promouvoir la qualité du beurre de karité produit au Mali, pour une meilleurs vente.

Mme Mah Koné a lancé un appel aux plus hautes autorités pour un soutien constant à la filière karité et a demandé l’implication des commerçants maliens dans la vente de leur produit. Selon elle, il est jamais trop tard pour bien faire. A l’en croire, il faut que les productrices de karité changent de comportement en matière de fabrication du beurre de karité, afin qu’elle soit de bonne qualité. Les défis à relever résident donc, entre autres, dans l’amélioration de la qualité du produit, le problème d’organisation et de formation, le label Karité-Mali.

Mme Konté a également sollicité un soutien constant, par rapport à l’organisation de cette Journéequi, notons-le, était placée sous la co-présidence du ministre de l’Economie, de l’industrie et du Commerce et de son homomilogue de la Promotion de la Femme, de l’Enfant et de la Famille. Ladite journée sera marquée par plusieurs activités, dont une conférence-débats avec plusieurs exposés sur les préoccupations des acteurs de la filière, une visite des réalisations de la filière karité, des ventes promotionnelles et bien d’autres.

Le représentant de la Direction Nationale du Commerce et de la Concurrence (DNCC) a, quant à lui, souligné qu’au Mali, le karité constitue l’un des principaux produits agricoles locaux. Selon lui, la production des fruits frais atteint 1,53 millions de tonnes, qui donnent 300 000 tonnes d’amandes sèches (dont 40% sont réellement exploitées) et un potentiel de 135 000 tonnes de beurres.

Le Mali possède les deux tiers des arbres de karité du monde ; et la demande d’exportation de noix de karité de bonne qualité est forte. Le beurre de karité intermédiaire, traité à une valeur ajoutée plus forte que les noix de karité, devrait être développé en parallèle.

“Néanmoins, le potentiel du marché national demeure inexploité ; et certaines régions (au Nord, par exemple) ont une faible connaissance de beurre de karité et de ses produits dérivés. Les consommateurs actuels du karité sous toutes ses formes ont un faible taux de consommation qui pourrait être amélioré par des actions de promotion et de vulgarisation de l’utilisation du karité, en mettant en avant ses vertus diverses et reconnues mondialement”, a-t-il souligné.


Et de conclure :
Sur ce dernier aspect, les structures d’appui aux productrices ont un rôle à jouer et peuvent, grâce à des actions communes, assurer une optimisation des ressources et un meilleur résultat dans la promotion de la filière auprès des consommateurs et des différentes parties prenantes“.


Mariétou KONATE

31 Octobre 2008