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En sus des grands investissements conduits par l’État, chacune des régions, ainsi que le District de Bamako, bénéficiera d’un financement d’un milliard de Fcfa dans le cadre de projets d’équipements collectifs.Le président de la République, Amadou Toumani Touré, a présidé hier au Centre international de conférence de Bamako la 10è édition de la Journée nationale des communes du Mali dont le thème porte cette année sur « la décentralisation et le développement économique, régional et local ». L’événement qui a drainé les élus locaux des 703 communes de notre pays s’est déroulé en présence du Premier ministre Modibo Sidibé, de membres du gouvernement, des présidents des institutions de la République et des ambassadeurs accrédités dans notre pays.

jpg_commune-reunion.jpg La Journée nationale des communes intervient au cœur de la célébration du cinquantenaire de l’accession de notre pays à l’indépendance et offre l’occasion d’une interrogation sur les choix et les politiques pour l’administration de notre pays de 1960 à nos jours.

La Journée nationale des communes 2010 coïncide également avec le 10è anniversaire de la décentralisation intégrale au Mali, un moment propice à la réflexion sur les forces et les insuffisances de notre parcours. L’édition 2010 se tient enfin un an après les élections communales d’avril 2009. Au fil des éditions, la manifestation a permis de mesurer le formidable élan de solidarité et les partenariats dynamiques entre les villes, les communes, les villages du Mali et ceux d’Afrique, d’Europe et du Canada.

La décentralisation a-t-elle amélioré la qualité de vie de nos populations ? Si oui, le partenariat y a contribué. Ainsi le « programme de transfert des compétences et des ressources » mis en œuvre voilà déjà 2 ans en partenariat avec l’ambassade des Pays-Bas couvre 5 cercles, le district de Bamako, une cinquantaine de communes pour un montant de près de 923 millions de Fcfa, a rappelé le président de l’Association des municipalités du Mali (AMM), Abdel Kader Sidibé. Ce dernier citera aussi la fonctionnalité des commissions communales de travail, l’instauration d’un cadre permanent de concertation entre les élus, la tutelle, les services déconcentrés et les autres acteurs de la décentralisation dans les cercles concernés.

Le programme de la coopération décentralisée du Parad mis en place en partenariat avec l’Union européenne grâce à un financement de 1,3 milliard de Fcfa couvre 12 projets impliquant plus de 150 collectivités. Conformément à ses statuts, l’AMM a décidé de convoquer son deuxième congrès les 15 et 16 mai prochains à Bamako, a annoncé Abdel Kader Sidibé.

Durant les 3 jours que durera cette 10è session de la Journée nationale des communes, les participants dégageront les perspectives qui conditionneront le développement des communes, a indiqué le président du Haut conseil des collectivités territoriales, Oumarou Ag Mohamed Ibrahim Haïdara, qui a salué les grandes réformes engagées dernièrement par le chef de l’État parmi lesquelles l’érection prévue de son institution en sénat.

Des collectivités porteuses de croissance.

La décentralisation n’a pas seulement vocation à définir le cadre institutionnel de la gouvernance locale, elle vise aussi à promouvoir le développement de nos collectivités au plan économique, social et culturel au profit de nos populations. Le document cadre de la politique nationale de décentralisation qui couvre la période 2006-2014 situe clairement les ambitions de notre pays ainsi que les objectifs assignés à la décentralisation, a noté le ministre de l’Administration territoriale et des Collectivités locales, Kafougouna Koné.

Cette vision, a-t-il témoigné, est largement partagée par nos partenaires au développement. Le Mali avec ses ressources propres et celles qui sont tirées de la coopération au développement continuera d’investir dans nos régions, cercles et communes pour en faire de véritables collectivités porteuses de croissance et de développement, a promis le président Touré qui a salué, à cet égard, la mise en oeuvre du Programme d’appui à la réforme administrative et au développement économique régional, qui sera financé sur le 10è FED.

Toutes les réalisations majeures et les chantiers en cours à Bamako et à l’intérieur participent de cette politique volontariste d’équipement, notamment les infrastructures routières qui constituent un puissant levier de l’activité économique et de la mobilité urbaine et interurbaine.

« C’est pour cette raison que nous avons constamment allié la construction des grands axes routiers de décentralisation avec celle des voiries urbaines dans nos capitales régionales et villes secondaires. Concernant ces dernières, des travaux de voirie urbaine démarreront bientôt à Bandiagara, San et Koutiala. On peut y ajouter la mise en service de réseaux d’éclairage publics et de systèmes d’adduction d’eau dans de nombreuses localités ainsi que le programme de réalisation de logements sociaux qui donnent du relief aux villes bénéficiaires tout en améliorant les conditions de vie des populations », a relevé Amadou Toumani Touré. Dans le domaine du sport et de la culture, l’effort d’équipements est tout aussi important. Des terrains de basket-ball et de football ont été aménagés dans de nombreuses localités.

La politique de construction de salles de spectacles se poursuit avec la même détermination pour favoriser l’expression artistique et culturelle. Le financement des salles de Mopti, Tombouctou et Kidal est déjà disponible.

L’expérience a été étendue aux villes secondaires. Baraouéli et Douentza viennent ainsi d’inaugurer leurs salles de spectacles. Les travaux de construction sont achevés à Niafunké et Koro tandis qu’ils sont en cours à Diré, Gao étant à la finition. Un meilleur accès aux soins de santé de qualité demeure un des engagements forts de l’État.

Les hôpitaux régionaux de Sikasso, de Mopti et l’hôpital du Mali de Yirimadio amélioreront la couverture sanitaire du territoire national. 18 centres de santé de référence ainsi que 44 centres de santé communautaire seront construits ou réhabilités pour renforcer la santé de proximité.

Les infrastructures scolaires et universitaires (Université de Ségou, huit nouveaux lycées publics, un deuxième lycée technique, un institut de formation professionnelle à Kayes et trois instituts de formation de maîtres à Kati, Niono et Ségou) doivent accompagner le mouvement de décentralisation. L’État a décidé, dans le cadre de l’affectation des ressources de la privatisation de 51 % du capital de la Sotelma, de doter le Fonds national d’investissement des collectivités territoriales de 10 milliards de Fcfa.

Chacune de nos régions, ainsi que le District de Bamako, bénéficiera d’un financement d’un milliard de Fcfa dans le cadre de projets d’équipements collectifs. Une telle action contribuera à renforcer les capacités d’investissements des collectivités, en vue d’améliorer de manière substantielle les conditions de vie des populations, a estimé le président Touré.

L’agenda des reformes.

Le comité d’experts présidé par le ministre Daba Diawara a mené des consultations et fait des propositions visant à consolider notre démocratie. Il s’agit, a rappelé le chef de l’Etat, du réaménagement du pouvoir au sein de l’exécutif, de la création d’un Sénat, de la réorganisation de la Cour suprême, de la Cour constitutionnelle, du Conseil économique, social et culturel, de la Haute cour de justice et du Conseil supérieur de la magistrature.

Figurent également dans cet agenda la création d’une Cour des comptes et celle d’un organe unique et indépendant de régulation de l’audiovisuel ainsi que le renforcement des droits et libertés avec l’extension des attributions du Médiateur de la République et l’institution du contrôle de constitutionnalité par voie d’exception.

Dans le même élan, l’une des réformes les plus ambitieuses à mener prochainement sera le découpage administratif du territoire dans le souci d’une meilleure gouvernance du pays. Le découpage administratif actuel comporte 8 Régions, 1 District, 49 cercles, 286 arrondissements et 36 communes urbaines.

Cette configuration, a noté Amadou Toumani Touré, porte les stigmates d’une administration centralisée, dont le fonctionnement au quotidien a mis en exergue des faiblesses telles que l’importance des distances séparant les chefs-lieux des Régions des différents cercles et l’inefficacité dans l’encadrement des populations.

Le futur découpage administratif devra prendre en compte le souci d’une plus grande proximité avec les populations, a préconisé le président Touré en traçant ses grandes lignes : création de nouvelles régions, de nouveaux cercles et de nouveaux arrondissements, relecture de la loi portant statut particulier du District de Bamako pour ériger la capitale en une commune subdivisée en arrondissements, avec à leur tête des maires d’arrondissement.

Ainsi, non seulement les 6 communes actuelles deviendront des arrondissements mais de nouveaux arrondissements pourront être créés. La Journée nationale des communes a été également l’occasion d’évoquer les questions de paix au nord de notre pays.

Le président Touré a ainsi insisté sur la place des maires dans la mise en oeuvre de notre politique nationale de lutte contre l’insécurité et le terrorisme, basée essentiellement sur l’encadrement et l’appropriation par les populations des nouvelles mesures sécuritaires.

La sensibilisation des citoyens est, a-t-il estimé, un élément prépondérant de la politique, d’où la mise en œuvre d’un « Programme national d’information, d’éducation et de communication sur l’insécurité, la drogue et le terrorisme » qui impliquera fortement les collectivités territoriales, la société civile et les personnes ressources, dans la gestion civile des problèmes de sécurité et de défense civile.

La remise du mémorandum de l’AMM au chef de l’État, le lancement du Fonds de solidarité inter collectivité, la signature d’un protocole entre l’ANPE et l’AMM et l’inauguration officielle de « communes expo » suivie de la visite des stands par Amadou Toumani Touré ont été quelque temps forts de la journée d’hier.

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Association des municipalités du Mali : Le fait partisan n’exclut pas le consensus

En prélude à la Journée des communes qui a débuté hier, les partis politiques, le Mouvement citoyen et le groupement des indépendants signataires de la Plate-forme des maires ont organisé lundi une rencontre pour préciser leurs positions. La rencontre qui s’est déroulée au Centre international de conférence de Bamako est à situer dans la perspective du renouvellement du bureau de l’Association des municipalités du Mali.

Le mandat de celui a expiré depuis octobre dernier. Les signataires de la plate-forme ont insisté sur le fait partisan qui fait des maires des élus politiques. À ce titre, les édiles doivent, de leur point de vue, voter pour le candidat formellement investi. « C’est la politique qui anime la société », a souligné le porte-parole des chefs de partis politiques et de délégations, Dioncounda Traoré, également président de l’Adema et de l’Assemblée nationale.

Il se référait sans doute à la situation de son propre parti qui a dû gérer trois candidatures pour la présidence de l’Association des municipalités du Mali. Pour lui, le fait majoritaire veut que l’on respecte le suffrage. C’est ce qui fait du parti ADEMA-PASJ, le leader de la Plate-forme.

L’autre aspect abordé par la rencontre de lundi est l’engagement des partis politiques, du Mouvement citoyen et du groupement des indépendants à faire en sorte que tout le monde soit associé à la gestion de l’AMM. « Si nous devons nous tromper, trompons-nous ensemble. Mettons ensemble nos compétences et les partenaires vont commencer à nous faire confiance », a invité l’élu de Nara.

Rappelons que la Plate-Forme est un accord conclu entre l’Adema et 13 autres partis politiques (BDIA-Faso jigui, CNID-FYT, CODEM, CDS, MPR, PARENA, PCR, PEI, PIDS, RPM, UDD, URD, UFDP) et le Mouvement citoyen sur une gestion consensuelle et démocratique de l’AMM.

L’association (on le saura le lendemain à l’ouverture de la Journée des Communes) ayant finalement décidé de convoquer son deuxième congrès les 15 et 16 mai prochains à Bamako, la plate-forme pourra mettre en pratique ses résolutions, notamment porter à la tête de l’AMM, Boubacar Bah dit Bill, le candidat choisi par l’Adema et adoubé par ses partenaires.

Souleymane Doumbia

L’Essor du 14 Avril 2010.

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Journée Nationale des Communes : ATT veut faire de Bamako une commune subdivisée en Arrondissements

« La modification à apporter au statut actuel est d’ériger la ville de Bamako en une Commune subdivisée en Arrondissements, avec à leur tête des Maires d’Arrondissement. Ainsi, les 6 Communes actuelles deviendront des Arrondissements ».

C’est en ces termes que le Président ATT a exprimé sa volonté de faire relire la loi portant statut particulier du District de Bamako. C’était le 13 avril 2010 au CICB, à la journée nationale des Communes du Mali, où il a aussi souhaité un nouveau découpage administratif du pays.

La ville de Bamako, avec sa population qui avoisine les deux millions d’habitants, deviendra une commune subdivisée en arrondissements. Tel est le souhait qu’ATT a clairement exprimé à la journée nationale des Communes du Mali.

Dans le souci d’adapter nos entités administratives aux exigences d’une gestion plus efficace et moderne, le Président ATT a souhaité la relecture de la loi portant statut particulier du District de Bamako. Selon lui, la modification à apporter au statut actuel est d’ériger la ville de Bamako en une Commune subdivisée en Arrondissements, avec à leur tête des Maires d’Arrondissement.

Ainsi, les 6 Communes actuelles deviendront des Arrondissements. Mieux, il a estimé que de nouveaux arrondissements pourront être créés, dans le cadre de la nouvelle réorganisation du District de Bamako. Dans la même ligne que les reformes institutionnelles annoncées pour la consolidation de la démocratie malienne, après les travaux du comité d’experts dirigé par Daba Diawara, le Président ATT a indiqué hier que l’une des réformes les plus ambitieuses à mener par notre administration, au cours des prochaines années, reste celle du découpage administratif du territoire, dans le souci d’une meilleure gouvernance du pays. « Le découpage administratif actuel, avec 8 régions, 1 district, 49 cercles, 286 arrondissements et 36 communes urbaines, porte les stigmates d’une administration centralisée, dont le fonctionnement au quotidien a mis en exergue des faiblesses telles que l’importance des distances séparant les chefs lieux des régions des différents cercles et l’inefficacité dans l’encadrement des populations », a-t-il indiqué.

Avant d’ajouter que ce découpage doit prendre en compte le souci d’une plus grande proximité avec les populations. Selon lui, ce découpage devra se traduire par la création de nouvelles régions, de nouveaux cercles et de nouveaux arrondissements. « Toutes ces réformes, relatives à la consolidation de la démocratie, à la relecture de la carte administrative et à la réorganisation du District de Bamako, participent du renouveau de l’action publique, une condition essentielle du succès dans la mise en œuvre des autres politiques publiques », a-t-il déclaré.

Dix milliards de FCFA aux Communes du Mali

La non inscription des recettes de la vente de la Sotelma dans le budget national avait fait couler beaucoup d’encre et de salive, sans que les citoyens y comprennent grande chose. Et, il a fallu attendre la journée nationale des communes du Mali, pour voir le Président ATT lever un coin du voile sur l’usage qu’il veut faire d’une partie des recettes de la vente de la Sotelma.

Le 13 avril 2010, à la journée nationale des Communes, il a informé les maires de la décision de l’Etat, dans le cadre de l’affectation des ressources tirées de la privatisation de 51% du capital de la Sotelma, de doter le fonds national d’investissement des collectivités territoriales de 10 milliards de FCFA. « Chacune de nos régions, ainsi que le District de Bamako bénéficiera d’un financement d’un milliards de FCFA dans le cadre des projets d’équipements collectifs », a-t-il révélé.

Avant d’ajouter qu’une telle action contribuera à renforcer les capacités d’investissements des Collectivités, en vue d’améliorer de manière substantielle les conditions de vie des populations.

Mais, le fait pour ATT d’avoir déclaré que le milliard sera géré dans les régions sous l’œil vigilant des gouverneurs n’a pas vraisemblance plu à de nombreux élus. Certains parmi eux ont estimé que cet argent n’est pas mis à la disposition des collectivités décentralisées, mais plutôt à la disposition des gouverneurs et autres préfets.

En ce qui concerne la paix sociale et la cohésion nationale, il a clairement indiqué qu’il ne souscrivait à aucune entreprise de division ou de stigmatisation d’une partie de notre peuple. « Vous comprendrez alors notre indignation face à de graves accusations portées contre la Communauté Bwa, à l’occasion de la dernière Edition de l’Espace d’interpellation démocratique. Nous condamnons sans réserve, de tels propos qui peuvent conduire à des dérives et ruiner la confiance, entre les communautés », a-t-il déclaré.

En plus de l’intervention d’ATT, cette cérémonie a enregistré celles de Kader Sidibé, Président de l’Association des municipalités, Oumarou Ag Ibrahim, Président du Haut conseil des collectivités territoriales et de Kafougouna Koné, ministre de l’administration territoriale et des collectivités locales.

Assane Koné

Le Républicain du 14 Avril 2010.