Cette journée a été instituée par le gouvernement conformément à une recommandation du forum des 1ères Dames d’Afrique tenu à Bamako en 2001. L’objectif de cette journée est de mobiliser les acteurs pour qu’ils s’impliquent davantage dans la lutte contre la mortalité maternelle et néonatale.
Le thème retenu pour commémorer cette journée est : “Donnons sa chance à chaque mère et à chaque enfant”. Ce thème est un message d’espoir, une promesse pour un avenir plus productif et une meilleure santé pour nos pays.
Le fait marquant de cette première journée de la maternité à moindre risque a été la remise du Prix Tara Boré par Mme Touré Lobbo Traoré présidente d’honneur des sages-femmes du Mali aux lauréats, en l’occurrence, Mme Maïga Zeinab Mint Youba, ministre de la Santé, Professeur Amadou Dolo gynéco-obstétricien, association des sages-femmes et Maire de la Commune VI.
La santé est un droit fondamental, mais pour un grand nombre de femmes africaines, de nouveaux-nés et d’enfants, ce n’est pas le cas. En effet, une femme africaine sur seize meurt en donnant la vie. Pour chaque décès maternel, il y a au moins vingt à trente femmes qui souffrent d’incapacités du système reproductif pendant toute leur vie.
Le Représentant de l’OMS Ignace Ronse a salué la volonté des autorités du Mali d’atteindre le plus rapidement possible les objectifs mondiaux de réduction de mortalité maternelle et infantile.
Il a indiqué qu’“investir dans la santé de la mère, de l’enfant et du nouveau-né est non seulement une priorité pour sauver des vies, mais essentiel à la promotion des autres objectifs liés au bien-être humain, à l’équité et à la réduction de la pauvreté”.
Il dira que la santé de la mère, du nouveau-né et de l’enfant peut être améliorée sans que l’on atteigne des niveaux élevés de développement économique.
Dans son allocution, Mme le ministre de la Santé a affirmé que “le bien-être des sociétés dépend directement de la santé et de la survie des mères et des enfants.” Elle a évoqué les efforts déployés par le Mali dans le cadre de la mise en oeuvre de la politique sectorielle.
“Le nombre de CSCOM en 2005 est de 688 permettant à 47% seulement de la population à moins de 5km de bénéficier des activités préventives, curatives et promotionnelles du paquet minimum. La mise en oeuvre des différents programmes et soins obstétricaux est passée de 41 structures à 63 en 2005, de 15 mini banque de sang à 27.”
Malgré tous ces résultats enregistrés l’accès à des soins obstétricaux d’urgence est encore insuffisant et il en résulte des décès.
Pour Mme le ministre il est important qu’on organise une solidarité agissante entre tous les acteurs. Toutefois, “il est nécessaire d’améliorer la santé si on veut progresser vers les autres objectifs de développement du millénaire dans le cadre du CSLP avec plus d’efficacité. Assurer une bonne santé aux mères et à leurs enfants est certes un devoir moral humaniste. L’accélération de l’atteinte des ODM exige des efforts nationaux et aussi un accompagnement technique et financier accru de la communauté internationale”, a-t-elle fait savoir.
La Première dame du Mali a félicité les récipiendaires pour le travail accompli en vue de la réduction de la mortalité maternelle et néonatale. Elle a encouragé les uns et les autres à redoubler d’ardeur.
Dans son allocution d’ouverture, le Premier ministre Ousmane Issoufi Maïga a remercié la Première dame, les partenaires techniques et financiers pour leur soutien et leur appui inestimable dans le cadre de la réduction de la mortalité maternelle et néonatale.
ll a déploré le tableau peint par le conférencier qu’il a jugé inacceptable si l’on s’en tient aux progrès réalisés dans le domaine de la science, de la technique et de la médecine. “Ni la morale, ni la science ne devrait s’accommoder de cette situation en ce 21è siècle”, a-t-il dit.
Selon le chef du gouvernement “force est de reconnaître qu’en dépit des progrès réalisés, la majorité de nos concitoyens n’ont pas accès à des soins de santé de qualité ou des soins tout court.”
En effet, de 1987 à 2001, le taux de mortalité maternelle est passé de 500 à 590 décès pour 100.000 naissances vivantes. C’est pourquoi, le gouvernement du Mali s’est engagé résolument à créer les conditions propices à l’accès des citoyens aux services de santé de base.
Tiémoko TRAORÉ
10 juin 2005