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Monsieur Modibo Camara, Directeur du Comité de Régulation des Télécommunications du Mali, animateur du point de presse, a, dans son exposé liminaire, rappelé qu’en 2003, l’Union Internationale des Télécommunications (UIT), tenait le tout premier sommet mondial sur le société de l’information, à Genève.

A l’issue de ce sommet, 175 pays avaient approuvé une “Déclaration de principes et un Plan d’action qui préconisent un accès universel et abordable aux TIC”.

L’enjeu de cette déclaration de principe consiste à tirer profit des possibilités qu’offrent les TIC en faveur des objectifs de développement énoncés dans la déclaration du Millénaire, à savoir éliminer l’extrême pauvreté et la faim, dispenser à tous un enseignement primaire, favoriser l’égalité entre hommes et femmes et rendre les femmes autonomes, lutter contre la mortalité infantile, etc.

Il s’agit pour chaque pays d’oeuvrer pour développer les infrastructures de télécommunications et rendre accessibles les TIC au plus grand nombre d’usagers. Qu’est-ce que le Mali a fait dans ce sens ? A cette question, le Directeur du Comité a fait le bilan des actions engagées par le ministère chargé des télécommunications conformément, dit-il, aux orientations données par le chef de l’Etat Amadou Toumani Touré.

Plus de 500 000 abonnés au téléphone

Selon Modibo Camara, du début des programmes de réforme du secteur des télécommunications en 1998 à aujourd’hui, de grands chantiers ont été entrepris et réussis par le gouvernement.

Il s’agit entre autres de l’établissement d’un cadre juridique et réglementaire qui consacre l’ouverture du marché à la concurrence (la loi fondamentale, dit-il, et plus d’une dizaine de textes d’application ont été adoptées) ; la mise en place d’une autorité de régulation indépendante (opérationnelle depuis juin 2001) ; l’octroi d’une seconde licence de télécommunications à un opérateur privé, IKATEL (qui a commencé la commercialisation de ses services de téléphonie (GSM en février 2003).

Aujourd’hui, a-t-il dit, deux gros opérateurs sont détenteurs de licences globales d’établissement et de fourniture de services de télécommunications.
Il s’agit de la SOTELMA avec sa branche mobile MALITEL et d’IKATEL-SA.

Selon le Directeur du CRT, ces deux opérateurs ont fourni de gros efforts aussi bien pour la couverture géographique que pour l’accessibilité des services de télécommunications au moindre coût. Le nombre d’abonnés au téléphone, dit-il, qui était de 103 000, en fin 2002, passe désormais à plus de 500 000.

Concernant l’extension géographique des réseaux GSM, selon Modibo Camara, toutes les capitales régionales ainsi que plusieurs dizaines de cercles ou communes (dont Koutiaka, Kati, Sadiola, Manantali, Yatela, Niono, Bougouni, Ouélessébougou, Kolondiéba, Fana, San, Bla, Djenné, Yélimané, Séguéla, Banamba, Dogofri) reçoivent le signal GSM.

ll a également salué l’instauration d’une concurrence qu’il qualifie de saine et vigoureuse et qui a beaucoup contribué à l’expression des capacités des opérateurs de télécommunications. Aussi, il a parlé de l’obligation de couverture faite aux opérateurs, dans leur cahier des charges d’étendre la connectivité et l’accessibilité.

S’agissant de l’Internet, le CRT, par la voie de son Directeur Modibo Camara, a permis un accroissement de la bande passante, en autorisant de façon transitoire l’utilisation d’antennes VSAT. Ce qui a amélioré la connectivité.

Le CRT, selon son Directeur, défend un bilan globalement positif. Seulement, “le régulateur efficace, est celui qui fait moins parler de lui”, déclare-t-il. Comme quoi, les actions du CRT sont moins visibles. Ce qui ne signifie pas que le CRT ne joue pas son rôle.

Cependant, Modibo Camara relève qu’il y a plusieurs contraintes qui freinent le développement des TIC au Mali. Il s’agit de l’absence de réglementation sur les TIC, l’insuffisance des infrastructures ; le manque de ressources humaines qualifiées, la faiblesse de la bande passante ; l’écart numérique entre zones urbaines et rurales, l’environnement fiscal non favorable et l’insuffisance des contenus locaux. Ce qui n’empêche pas, a-t-il indiqué, de dire que le CRT jouera son rôle de régulation.

Rappelons que le thème retenu cette année par l’UIT est : “créer une société de l’information équitable : il est temps d’agir”.

Aimé RODRIGUE

18 mai 2005