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Cette conférence a réuni, sur le podium, Adama Moussa Traoré, représentant du ministère de l’Education nationale, Jean Samaké, représentant de la FEN, la représentante de l’UNESCO et enfin Yacouba Coulibaly, troisième vice-président de l’Association des APE assurant la police des débats.

C’était hier, jeudi 24 novembre, dans la salle de conférences de la Cité des enfants à Niamakoro.
La représentante de l’UNESCO a ouvert le bal en faisant l’historique de son organisme et les actions qu’il a menées dans la promotion de l’éducation, la culture et la communication au Mali. Elle a déclaré que la journée mondiale des enseignants a été initiée par l’UNESCO en 1994.

Adama Moussa Traoré, quant à lui, a axé son exposé sur la problématique du Programme décennal de l’Education en cours d’exécution au ministère de l’éducation.

Il ressort de son exposé que le Mali, dans le processus de réforme du système éducatif, a mis en marche des politiques sectorielles relatives à l’éducation non formelle, la formation continue, la scolarisation des filles, l’éducation préscolaire, technique et professionnelle et même spéciale.

Il faut reconnaître que certaines de ces politiques sont arrivées à terme et d’autres sont toujours en chantier. Le PRODEC en est une illustration évidente. Cette réforme concerne l’éducation pour tous.

Le conférencier, dans son exposé, a fait un parallèle entre le PRODEC et l’EPT (Education pour tous). Au-delà de leurs différences au niveau de la vision, le Prodec (2010) et l’EPT (2015) représentent des similitudes.

Cependant, il a pris soin de ne pas les confondre. Jean Samaké, représentant de la FEN, n’est pas allé avec le dos de la cuillère pour dénoncer les conditions précaires dans lesquelles vivent les enseignants. Selon lui, pour le bien-être de la nation et la formation des cadres, les enseignants doivent être mis dans de bonnes conditions.

Pour lui, l’amélioration des conditions de vie et de travail des enseignants permettra de mettre fin à la pénurie d’enseignants au Mali. « Il faut de véritables reformes dans le secteur pour réduire le coût de l’éducation. Les contractuels, les volontaires, les enseignants de n’importe quelle formation privent les enfants d’une éducation de qualité » a-t-il affirmé.

Le clou de cette conférence a été l’intervention des assistants qui n’étaient qu’une trentaine dans la salle. Ils ont exprimé leurs inquiétudes par rapport à la situation des élèves non orientés admis au DEF, le désengagement de l’Etat concernant le recrutement des enseignants à la fonction publique.

Selon Yacouba Diamoutèné, enseignant de formation et présentateur en langue sénoufo à l’ORTM, : « l’UNESCO n’est pas connue dans les milieux populaires, il faut chercher des processus qui permettront aux gens de faire la connaissance de cet organisme au Mali ».

Soulignons que la journée nationale des enseignants est une fête internationale. Elle est célébrée dans plus de 100 pays à travers le monde. L’UNESCO, dans un document distribué aux assistants lors de la conférence, a souligné que les enseignants constituent la clef de voûte de toute réforme de l’éducation. Pourtant, au Nord comme au Sud, leur situation est de plus en plus inquiétante.

Selon le même document, à l’heure actuelle, il manquerait entre 15 et 35 millions d’enseignants pour atteindre les objectifs de l’Education pour tous (EPT) d’ici 2015.

Abdoul Karim KONE

25 novembre 2005.