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L’épouse du chef de l’État, présidente de la Fondation pour l’Enfance, était la marraine d’une journée qui a réuni nombre de personnalités dont le ministre de l’Éducation de base, de l’Alphabétisation et de Langues nationales, Mme Sidibé Aminata Diallo, son collègue des Enseignements Secondaire, Supérieur et de la Recherche scientifique, Amadou Touré, et plusieurs autres membres du gouvernement.

Instaurée en 1965 à Téhéran à la suite d’une rencontre des ministres de l’Éducation des pays membres de l’Unesco, la Journée internationale de l’alphabétisation offre l’occasion aux décideurs, aux organisations non gouvernementales et à la société civile de mettre en relief l’importance de l’alphabétisation dans le développement et l’amélioration des conditions de vie des populations.

Selon les statistiques disponibles, l’analphabétisme touche environ 700 millions de personnes dans le monde dont la plus grande partie vit dans les pays en voie de développement. Les femmes sont principalement les plus touchées par le phénomène. Car elles représentent les 2/3 des personnes concernées.


Un thème plus explicite

En choisissant cette année le thème « l’alphabétisation est le meilleure remède« , l’Unesco entendait faire ressortir le rôle positif de l’éducation dans l’amélioration de la santé au sein des familles, dans l’augmentation des revenus des ménages et dans bien d’autres aspects du bien-être familial.
Pour bien marquer son intérêt pour la question, notre pays a préféré un libellé plus explicite : « l’alphabétisation, facteur de promotion de la santé ».

Le choix de ce thème s’explique par la volonté des pouvoirs publics de concrétiser les engagements pris à l’issue de la conférence régionale africaine sur l’alphabétisation tenue dans notre pays en septembre 2007, a expliqué le ministre de l’Éducation de base, de l’Alphabétisation et des Langues nationales, Mme Sidibé Aminata Diallo, en saluant les efforts déployés par le gouvernement et ses partenaires dans la lutte contre l’analphabétisme.

« En multipliant les centres d’alphabétisation dans les villes et campagnes, nous proposons des connaissances pratiques permettant d’éviter le paludisme, de préparer la future mère et d’apporter la santé dans la famille« , a indiqué Mme Sidibé Aminata Diallo, avant d’expliquer que les nombreuses vertus de l’alphabétisation. Celle-ci a aussi un impact positif concret sur la santé de la reproduction.

« L’alphabétisation est une porte d’entrée de la connaissance, surtout pour les Maliennes en majorité analphabètes », a poursuivi le ministre qui a souligné les résultats obtenus par notre pays dans la promotion de l’éducation non formelle. Il ressort ainsi que de 2007 à 2008, le gouvernement avec l’appui de ses partenaires a entrepris diverses actions pour mieux promouvoir le sous-secteur de l’éducation non formelle en général et de l’alphabétisation en particulier.

Le ministre a cité la création d’un département qui s’occupe spécifiquement de la question de l’alphabétisation, l’accroissement du budget alloué à l’alphabétisation et à l’éducation non formelle, l’ouverture de centres d’alphabétisation fréquentés aujourd’hui par plus de 22 500 auditeurs et auditrices à travers le pays.

Le représentant de l’Unesco, Sabani Duma, et celui de la Banque africaine de développement (Bad), Moulay Lahcenennahli, ont tous deux témoigné de l’intérêt que leurs institutions accordent à l’alphabétisation.

50 000 personnes

« La Bad a toujours soutenu les efforts du gouvernement dans le domaine de l’éducation notamment en matière de l’alphabétisation« , a ainsi assuré Moulay Lahcenennahli en rappelant que de 1985 à nos jours, la Banque a financé dans notre pays quatre importants projets éducatifs dont un est en cours d’exécution dans le cadre de son projet d’appui au Prodec (Éducation IV). Le coût total du financement s’élève à 13,4 milliards Fcfa.

Il s’est fixé un objectif ambitieux : faire progresser le taux moyen d’alphabétisation à 50% en 2008 avec au moins 40% pour les femmes. Plus de 50 000 personnes dont 60% de femmes vont bénéficier de ce projet pour la mise oeuvre duquel sont aussi prévus la construction d’écoles, de salles de classes et l’aménagement de cantines scolaires.
Mme Touré Lobbo Traoré a salué la participation des Premières dames à la conférence régionale africaine sur l’alphabétisation tenue l’année dernière dans notre capitale. Le Mali, a-t-elle poursuivi, doit être a l’avant-garde de la mise en oeuvre des conclusions de cette rencontre.

« L’alphabétisation permet effectivement d’offrir aux populations de réelles capacités pour mieux prévenir les maladies ou assurer leur traitement efficace. Elle facilite également la prise en charge des question liées à la vie de la famille, tels le planning familial, la santé de la reproduction et l’hygiène alimentaires« , a énuméré l’épouse du chef de l’État en commentant les avantages de l’alphabétisation sur la santé et le bien-être familial.


Des prix d’encouragement

La célébration de la Journée internationale de l’alphabétisation a été aussi l’occasion pour le ministère de l’Éducation de base, de l’Alphabétisation et des Langues nationales, de remettre des prix d’encouragement et de reconnaissance à certains personnes ou structures pour les efforts qu’ils ont fournis dans la promotion de l’alphabétisation dans notre pays.

Mme Sidibé Aminata Diallo a expliqué le sens de cette innovation : « Nous avons voulu, cette année, décerner des prix à ceux qui (selon des critères établis) se sont illustrés dans les activités d’alphabétisation. C’est un geste certes modeste mais plein de sens pour nous« .

Ainsi le « prix de la communauté » constitué d’un diplôme, de livres et d’une enveloppe est revenu au village de Kambila dans le cercle de Kati. Le « prix de la presse » composé également d’un diplôme, de livres et d’une enveloppe a été décroché par la direction de la presse communautaire de l’AMAP qui regroupe les mensuels Kibaru (en bamanan), Kabaaru (en peul) et Xibaare (en soninké). Le prix a été remis à notre confrère Nianzé Samaké qui dirige ce secteur.

Quatre « prix néoalphabète » ont été attribués. Le premier a été décroché par Bakary Kané du village de Kambila dans le cercle de Kati. Le second est revenu à Bréhima Coulibaly du village de Fonfona dans le cercle de Koutiala. Le troisième est décerné à N’Gada Diofara Sangaré de Mopti. Toujours dans la catégorie des néoalphabètes, le quatrième prix est revenu à Mme Souchata Sogodogo du village de Gongaka dans le cercle Sikasso.

Le « prix du meilleur auteur » a été décroché par Dramane Traoré de l’Institut des langues Abdoulaye Barry. Enfin le prix « Ciwara » qui est le plus prestigieux est revenu au projet Appui aux collectivités décentralisées pour le développement participatif (Acodep).

Be COULIBALY

09 Septembre 2008